Rencontre Entre FNSEA/JA Et Premier Ministre
EXCLU WEB / « La balle est dans le camp du gouvernement »
Les présidents de la FNSEA et JA, Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot, ont été reçus le 22 janvier à l’Hôtel de Matignon par le Premier ministre Gabriel Attal. Le mouvement syndical, loin de faiblir, prend de l’ampleur.
« Aussi longtemps qu’il n’y aura pas de décisions concrètes (…) il n’y aura pas de levée des actions sur le terrain », a déclaré à sa sortie de l’Hôtel de Matignon, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui était accompagné du président JA, Arnaud Gaillot. Les deux responsables syndicaux ont rencontré le Premier ministre, Gabriel Attal, pendant presque deux heures. Signe que la crise agricole est d’ampleur, le rendez-vous n’était à l’origine prévu que pour une heure. « La situation est aujourd’hui sans équivalent », a d’ailleurs expliqué Arnaud Rousseau. Trois thématiques ont été détaillées lors de cet entretien qui a vu « un Premier ministre à l’écoute et conscient des enjeux du moment ». Première dossier abordé : la dignité du métier et de la place de l’agriculture dans la société. Les agriculteurs sont aujourd’hui déboussolés sur la réalité de leurs actions. « Ils s’interrogent sur ce que veulent vraiment les Français. Ils ont l’impression de faire une alimentation de qualité, de servir la France et ce qui leur est renvoyé, ce n’est pas ça », a expliqué le président de la FNSEA. Deuxième grand sujet : les revenus et les filières, « dans un moment où la France importe un tiers de son alimentation ». Pour la FNSEA et JA, il est indispensable et primordial de préserver les moyens de production. A ce titre, les questions de l’eau, des produits phytosanitaires, de la garantie des revenus et de la compétitivité de la Ferme France ont été abordées. Enfin troisième thème sur lequel le chef du gouvernement et les responsables syndicaux ont planché : l’exercice du métier sous l’angle des normes, des législations et de la surrèglementation. FNSEA et JA demandent qu’une réelle simplification soit mise en place. « Restaurer la confiance, c’est aussi rompre la sédimentation des textes »
« Jusqu’au salon de l’agriculture »
« On a redit qu’on ne se contenterait pas de mots, ce que les agriculteurs attendent, ce sont des actes », ont martelé Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot qui croient toujours en l’avenir de leur métier. Les deux syndicats agricoles laissent quelques jours (jusqu’au 28 janvier) au Gouvernement pour annoncer des mesures concrètes de court terme comme la remise immédiate de la détaxation sur le gasoil non routier (GNR) en pied de facture ou les négociations commerciales.
Pour les mesures de moyen et long terme, FNSEA et JA ont fixé une échéance au Gouvernement pour formuler des propositions concrètes : « Jusqu’au salon de l’agriculture ». Le président de la FNSEA a bien réaffirmé que la rencontre avec Gabriel Attal n’avait pas pour objet de rentrer en négociation, mais de « poser un diagnostic ». « La balle est dans le camp du gouvernement. Il lui appartient maintenant de prendre les bonnes décisions », a précisé Arnaud Gaillot.
Loi d’orientation agricole
Prenant la parole peu après les deux responsables syndicaux, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau a rappelé que le cap est celui de la transition écologique dans le cadre de la souveraineté et que ce cap doit susciter la confiance retrouvée. A demi-mots, il a aussi évoqué les surtranspositions et la surrèglementation qui pèsent sur les agriculteurs, l’objectif étant d’aller vers une simplification des lois et de normes en vigueur. « Quant à la loi d’orientation agricole, qui devait être présentée le 24 janvier en Conseil des ministres, elle a été repoussée pour l’enrichir et la compléter par des dispositions sur la simplification, avec des cas concrets », a précisé le ministre. Quant au mouvement syndical qui a commencé dans le sud-ouest, il s’étend peu à peu à l’ensemble de la France. Une soixantaine de départements sont mobilisés et Une vingtaine de points de blocages (autoroutes, ronds-points, péages...) sont déjà en cours ou prévus : illimités pour certains, sur une ou deux journées pour d’autres.