Éric Palthey
Au service des adhérents

Régis Gaillard
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Président depuis le mois de décembre dernier des Vignerons Indépendants de Saône-et-Loire suite à la démission de David Desprès, Éric Palthey entend poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur. Avec l’ambition d’être au service de ses adhérents.

Au service des adhérents
Éric Palthey a vocation à être au service de ses adhérents.

« Il y a, au cours de l’existence, des rencontres imprévues et singulières, où bien des faits se produisent, en apparence anodins, et qui auront été les dons du destin » disait l’académicien Hector Banciotti. Sans doute que cette citation doit raisonner aux oreilles d'Éric Palthey. Né à Louhans, ce fils d’agriculteurs se lance dans une carrière d’architecte, plus spécialement dans le domaine… agricole. Il s’épanouira pleinement dans son métier exercé de 1981 à 1992. Néanmoins, une rencontre – avec celle qui allait devenir son épouse – va changer le cours de son existence, personnelle et professionnelle. « J’ai eu l’opportunité, en compagnie de mon épouse, de reprendre le domaine de mon beau-père André Bonhomme. J’ai accepté, car le travail de vigneron me séduisait. Cela me plaisait d’aller du raisin au client final en passant par la vinification, soit toutes les étapes du métier. J’ai été à bonne école avec mon beau-père. Ma première vinification remonte à 2003. Ce fut compliqué. Mais cela s’est bien passé puisqu’à chaque concours auquel nous nous sommes présentés, nous avons été médaillés d’or. J’ai eu la chance d’être parfaitement guidé par mon beau-père ».

Domaine familial par excellence

Avec, toutefois, le souhait de mettre sa patte personnelle. « Dès 2002, nous sommes partis sur du bio. Au départ, mon beau-père était inquiet en constatant la baisse de rendement de l’ordre de 25 à 30%. Les années qui ont suivi l’ont rassuré. Le domaine a toujours été précurseur ; mon beau-père a vendu des bouteilles dès 1963 aux États-Unis. C’était un visionnaire. Il a également fait partie de ceux qui ont lancé l’AOC Viré-Clessé. Il fut le premier président de l’appellation. En 1979 il a fondé les Caves Particulières de Saône-et-Loire qui sont ensuite devenues Vignerons Indépendants ».

Aujourd’hui, Éric Palthey est épaulé par deux de ses fils, Aurélien, qui se consacre plus spécialement à la vinification, et Johan dont le domaine d’action est davantage centré sur la vigne. Quant à Melvin, il est actuellement salarié d’un domaine viticole du côté de Collioure-Banyuls. « Je suis parti d’un domaine de 6 hectares pour disposer aujourd’hui de 12.5 hectares ». Avec une large place faite à l’AOC Viré-Clessé. « Nous sommes certifiés HVE. Commercialement, nous avons la volonté de diminuer les exports qui représentent environ les deux tiers de nos volumes pour nous concentrer davantage sur les particuliers et les restaurants. Nous avons la demande, mais pas forcément le volume en face. Du fait de ce souci de volume, nous avons créé une partie négoce. Nous achetons 6 hectares de raisins sur pieds et des vins en cours d’élevage ».

En mode traditionnel

Pour ce qui est des travaux de la vigne, le domaine reste très traditionnel. Avec, toutefois, quelques innovations et autres essais. « Nous replantons des arbres partout où nous pouvons le faire. Nous refaisons aussi des murets. Nous avons des milieux de rangs enherbés. Nous menons actuellement un essai sur une parcelle sur laquelle nous avons installé soixante canards dédiés à l’entretien. La période de taille s’étend du 15 décembre au 15 mars. Nous évitons le plus possible le passage des tracteurs. Nous brulons nos bois comme cela se fait depuis des siècles. Côté amendement, nous utilisons des engrais organiques (de bovins, de moutons et même des plumes) dans des quantités raisonnables, soit environ 500 kg par hectare ». La vinification est également classique. « Nous effectuons une vinification traditionnelle. Nous avons des élevages longs, en fûts. Nous ramassons toujours nos raisins à un degré minimal de 13°. Il n’y a pas de chaptalisation. Les vendanges sont manuelles. Ce qui nous inquiète pour le futur, c’est la hausse des températures. Il va peut-être, un jour, devoir envisager des vendanges nocturnes ».

De nouveau président des Vignerons Indépendants

Agé de 63 ans, notre vigneron installé à Viré a succédé, le 17 décembre dernier, à David Desprès qui a présenté sa démission, pour raisons personnelles, de la présidence des Vignerons Indépendants de Saône-et-Loire. « J’ai un attachement particulier aux Vignerons Indépendants car cette structure a été créée par mon beau-père. Et j’en ai déjà été président de 2010 à 2016. En Saône-et-Loire, nous comptons 160 adhérents qui représentent une surface d’environ 2.000 hectares : 1.100 hectares en appellations régionales et 900 hectares en appellations communales. Nous sommes là pour être au service des adhérents, qu’il s’agisse de la vente de capsules, du club partenaires ou encore de la Marche gourmande qui réunit chaque année quelque 800 participants. J’aimerai que nous mettions en place un genre de bourse d’emplois pour garder les bons saisonniers. Nous allons également essayer d’organiser des Drive pour les salons qui ont dû être annulés. Je tiens à remercier toute l’équipe syndicale nationale des Vignerons Indépendants qui a beaucoup œuvré afin d’obtenir ou d’augmenter les aides pendant cette période difficile ».