Gaec de la Condemine à Vendenesse-sur-Arroux

Le taureau Néroli bien parti pour Paris !

Néroli, taureau en service au Gaec de la Condemine à Vendenesse-sur-Arroux, fera partie des 47 charolais présents au salon de l’agriculture. Âgé de cinq ans, ce magnifique géniteur avait créé la surprise au concours de Gueugnon en décrochant le grand prix d’honneur pour sa toute première sortie. Quelques semaines plus tard, il terminait la saison avec le prix de la fédération à la finale de Moulin, manquant de peu le très convoité super-prix d’honneur ! Une saison dont se souviendra longtemps la famille Chambosse dont Christine, Bernard et Bruno forment de Gaec de la Condemine.

Tous les trois, ils font vêler environ 190 vaches charolaises. D’une fratrie de six garçons, Bernard et Bruno ont grandi à Curdin dans la ferme qu’occupe aujourd’hui Bruno. Bernard a commencé sa carrière en 1983 comme salarié dans un élevage de Vendenesse-sur-Arroux. Son patron – M. Barbotte - était un sélectionneur réputé qui n’avait pas de succession. Après quatre ans de salariat, les deux hommes ont décidé de s’associer pour créer le Gaec de la Condemine. À la retraite de M. Barbotte en 1991, Christine - épouse de Bernard - et Bruno ont rejoint Bernard au sein du Gaec qui réunissait désormais les fermes de Curdin et de Vendenesse. Avec un cheptel constitué en majorité des animaux inscrits de M. Barbotte, les trois associés se sont pris au jeu de la sélection charolaise. Auprès de son ancien patron, Bernard avait été à bonne école, tandis que Bruno avait fait de même en effectuant un stage chez Claude et Jean-Marc Pacaut à Laizy.

Gredin, Atlas…

Bons éleveurs, Christine, Bernard et Bruno ont su rapidement trouver le taureau qui allait marquer leur élevage dès 1993. Il s’agissait de Gredin, un fils de Cobra (origine Berthier). « Gredin avait de la viande et il nous a laissé des vaches lourdes et du grain de viande », se souvient Bruno. À partir de 1998, le Gaec de la Condemine s’est mis à acheter des taureaux en commun avec la maison Vannier voisine. Aux côtés de cet élevage réputé, les Chambosse ont ainsi acquis une quinzaine de taureaux en co-propriété dont Atlas, autre taureau marquant.

L’élevage de Vendenesse s’est lancé dans les concours à la fin des années 90, d’abord à Autun. Puis le concours de Gueugnon a vu le jour à la porte de la ferme et depuis 2006, le Gaec participe à ce dernier ainsi qu’à Charolles. En 2003, il obtenait le deuxième prix d’honneur des veaux mâles à Gueugnon avec Unprécieux vendu à l’Ajec. En 2007, le Gaec décrochait cette fois le premier prix d’honneur veau mâle à Gueugnon avec Chancelier vendu à Grégory Champenois. En 2014, avec Joyeuse, la famille Chambosse remportait le deuxième prix d’honneur des laitonnes à Gueugnon puis le premier prix d’honneur à Charolles. Plus récemment en 2016, l’élevage a obtenu un premier prix d’ensemble des laitonnes à Gueugnon.

De la viande aussi…

S’ils produisent principalement des animaux reproducteurs et des bovins maigres, Christine, Bernard et Bruno engraissent régulièrement quelques bêtes « de forme ». Il y a quelques années, l’une de leurs génisses présentée parmi les bêtes bouchères au concours de Gueugnon, avait atteint le poids 745 kg de carcasse ! En 2002, ils avaient exposé une femelle bouchère au salon de l’agriculture, pile vingt ans avant Néroli !

Le titulaire pour Paris est une bonne synthèse de ce que sélectionne le Gaec de la Condemine en matière de génétique. À Gueugnon, les juges avaient qualifié Néroli « de modèle charolais d’aujourd’hui ». S’il est certes un taureau dépassant largement la tonne et demie, il présente de remarquables masses musculaires, notamment dans son arrière et sur le dos, avec une largeur d’épaules très impressionnante. Et dans ce qui se voit moins à l’œil nu, les éleveurs soulignent sa remarquable finesse de peau, un signe qui ne trompe guère sur l’aptitude bouchère transmise. Cerise sur le gâteau, il présente une belle tête charolaise et de très bons aplombs.

Concurrence prestigieuse…

Cet hiver, le Gaec de la Condemine récolte ses premiers veaux de Néroli. Une quinzaine a d’ores et déjà été fait sur la vingtaine de vaches saillies par le taureau jusqu’en juin dernier. Ce n’est en effet qu’en décembre 2020 que les associés ont dégoté l’animal alors âgé de 4 ans. Néroli était en service à quelques kilomètres de là à Cressy-sur-Somme dans l’élevage de Christophe Lausoeur. Ce dernier avait dégoté ce reproducteur en Moselle chez Picaut et après quelques campagnes de production, il souhaitait le revendre. Connaissant bien son propriétaire et la production de l’animal, Bruno n’a pas hésité un instant… On connaît la suite.

« Il y aura 18 taureaux charolais à Paris, âgés de 2 à 8 ans, répartis en quatre sections. Néroli sera dans une section de six taureaux dont Montblanc (Gaec Vannier), le champion du national et de la finale de Moulins », confie Bruno. Prudents, les associés du Gaec de la Condemine savent bien que la compétition sera rude. La concurrence, ils l’ont vue de près à la finale de Moulins et ils ne perdent pas de vue que plusieurs taureaux ont le niveau pour prétendre au titre le 3 mars prochain. Mais tout en gardant les pieds sur terre, Christine, Bernard et Bruno ne boudent pas leur plaisir. Et c’est avec bonne humeur, simplicité et générosité qu’ils iront faire partager leur passion à Paris.