Ravageurs des cultures
Presque sans défenses face aux oiseaux

Françoise Thomas
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Problème récurrent voire en forte augmentation sur certains secteurs, les dégâts liés aux corvidés et aux pigeons suscitent d’autant plus la colère que peu de solutions existent finalement pour permettre aux agriculteurs de s’en prémunir. Le webinaire proposé par Terres Inovia, Arvalis et Bio Bourgogne le 4 mars dernier a malgré tout fait le point sur les leviers existants.

Presque sans défenses face aux oiseaux
La FDSEA et la Fédération des chasseurs de Saône-et-Loire ont convenu de faire une expérimentation ce printemps-été pour régler le problème des dégâts de corvidés. Bilan en septembre.

Les cultures traditionnellement visées par l’appétit voraces des corvidés et des pigeons ramiers sont le tournesol en premier lieu, mais aussi le soja et les pois. Aussi, l’un des premiers éléments à prendre en compte lors de l’implantation de ces semis, est notamment l’historique de pression oiseaux sur les parcelles prévues.

Ne pas attirer

Il ne faut pas perdre de vue que les dégâts seront d’autant plus importants au moment du semis ou de la levée que les oiseaux n’auront que ça pour se nourrir. D’où l’intérêt, dans la mesure du possible, de coordonner les semis entre voisins, de favoriser par ailleurs tout autre source de nourriture (via des haies, arbres divers). L’idée étant de tout faire pour ne pas concentrer les oiseaux sur une seule parcelle.

La date de semis (qui va induire la période de levée) se résonne donc en fonction du cycle de vie des oiseaux.

Faire fuir 

Pour limiter la prédation, une fois les graines en terre puis les semis en train de lever, il existe quelques moyens. Les principaux sont les effaroucheurs… qui nécessitent d’être déplacés souvent tant les oiseaux s’habituent rapidement.

Des essais utilisant des drones terrestres sont menés. Reste à pouvoir proposer des équipements à des prix raisonnables.

Il y a par ailleurs des produits répulsifs (dont ceux à base de piment ou d’huiles essentielles), qui sont en traitement de semence ou à passer au moment de la levée. Au-delà d’une mise en place pas très évidente, l’efficacité est aussi très relative.

Les pratiques culturales peuvent également permettre de se protéger des corvidés et pigeons, comme le semi sous couvert. Méthode qui peut s’avérer efficace mais à la mise en place très technique.

Quant au recours à des engrais starters ou à des variétés vigoureuses pour raccourcir la phase sensible, ces méthodes n’ont pas encore assez fait leurs preuves.

Déclarer

Les intervenants de ce webinaire ont également insisté sur l’importance de déclarer les dégâts. Certains corvidés sont classés comme espèce protégée dans des départements rendant impossible alors la gestion des populations par les chasseurs. Car il s’agit bien là aussi d’un des leviers importants pour réguler le nombre d’oiseaux.

Enfin, pour limiter les coûts, il a été rappelé que le resemis ne se pratique « que sur la base d’un diagnostic visuel au niveau des plants et non sur une vision globale de l’état de la parcelle » car « les plants dont les cotylédons sont coupés, même ras, restent viables ».