EXCLU WEB / Biodiversité 2030 : le gouvernement débloque cinq millions d’euros

Sans attendre la finalisation de la stratégie nationale de la Biodiversité 2030 à l’automne, Bérangère Abba, secrétaire d’État à la Biodiversité, a annoncé le déblocage d’une première enveloppe de 5 millions d’euros, pour lancer des actions concrètes sur le terrain.

EXCLU WEB / Biodiversité 2030 : le gouvernement débloque cinq millions d’euros

« Nous avons décidé de créer un fonds d’amorçage de 5 millions d’euros pour financer plusieurs mesures dès 2022 », a annoncé Bérangère Abba, secrétaire d’État à la biodiversité, mi-mars à Paris. Cette enveloppe servira à financer le premier volet de la stratégie nationale Biodiversité 2030 (SNB) que la secrétaire d’État entend conduire dans les dix ans qui viennent. La première mesure vise à lutter contre les espèces exotiques envahissantes pour réaliser, d’ici 2025, « 500 opérations coup de poing sur les espèces qui impactent négativement le milieu naturel », a-t-elle indiqué, sans préciser toutefois les plantes qui étaient visées.

Deuxième mesure annoncée la préservation des zones humides avec l’adoption du quatrième plan national. L’intention du gouvernement est de créer un douzième parc national dédié aux zones humides. Sur les 18 sites identifiés à ce jour sur notre territoire, l’un d’entre eux sera retenu. Les autres ne seront pas pour autant oubliés et bénéficieront de mesures de protection. « Notre objectif est de restaurer 50.000 hectares de zones humides d’ici 2026 », dont on redécouvre aujourd’hui l’importance en matière de préservation de la ressource en eau.

Troisième mesure la résorption des décharges littorales. La ministre en a repéré 59 « à hauts risques » sur notre territoire qui contribuent à polluer nos côtes en larguant des éléments indésirables (déchets du bâtiment, amiante…). Dès 2022, trois seront éliminés, les autres devront être résorbées d’ici 2030, sachant que le gouvernement a déjà débloqué 30 millions d’euros pour les faire disparaître.

La Cop 15 dans le viseur

Bérangère Abba a également évoqué la nécessité de rétablir la continuité écologique dans deux zones où elle est fortement dégradée, dans l’Isère et en Côte-d’Or, ainsi qu’une dizaine de plans d’action nationaux pour préserver des espèces emblématiques menacées dans certains terroirs. Enfin, des actions de restauration de la qualité des sols vont être engagées avec l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le concours financier de l’Union européenne. À cela s’ajoutent la volonté de sensibiliser la jeunesse aux enjeux de la nature par le déploiement de 1.000 aires éducatives (classes nature) et la proposition de création, dès 2022, de 1.000 services civiques dans les domaines de la nature.

En fait, la SNB française ne sera réellement finalisée qu’à la fin de l’été, en tout cas à l’automne, une fois que se sera déroulée la Cop 15 sur la biodiversité qui se tient au mois d’août prochain. Bérangère Abba a affiché sa volonté de ne pas se limiter à quelques mesures qui relèveraient de son ministère, mais de lancer un plan d’envergure piloté par le Premier ministre, associant l’ensemble des ministères, y compris le ministère de l’Agriculture, les régions et autres collectivités locales. Chacun étant appelé à établir sa feuille de route en la matière. C’est à ce moment-là que seront élaborés les différents indicateurs à mettre en place pour évaluer les progrès réalisés, les financements qui y seront dédiés et les différents leviers qui seront utilisés (fiscalité, subventions…) pour atteindre les objectifs fixés.