Daniel Bonnet
A la découverte du métier de compositeur

Clara Desmottes
-

Daniel Bonnet ancien enseignant de musique à l’Université de Mâcon et au conservatoire de Mâcon (retraité depuis septembre 2022), mais aussi chanteur et chef de chœur continue de partager sa passion de la musique en donnant des conférences, des concerts, des cours dans des universités étrangères et surtout : en composant. Il écrit toutes sortes d’œuvres musicales, pour petits et grands, débutants ou professionnels en s’adaptant à toutes les circonstances. Il nous partage le travail musical d’un compositeur.

A la découverte du métier de compositeur

Daniel Bonnet baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Originaire de la Loire, il poursuit ses études de musique à Lyon, puis obtient le CAPES et ensuite l’Agrégation d’Éducation Musicale et de Chant Choral. Il se consacre alors essentiellement à l’enseignement de la musique. Sa carrière débute en 1980 au lycée Carnot de Dijon puis au collège Saint-Exupéry de Mâcon. Parallèlement, il enseigne à l’École Normale de Saône-et-Loire.

En 1992, il rejoint l’Université de Bourgogne où il travaillera pendant plus de trente ans à la formation des futurs enseignants (au département MEEF de L’INSPE et à la faculté de musicologie). Cette même année, il crée la maîtrise (chœur d’enfants) du conservatoire de Mâcon.

Il participe en 2014 à la création du site universitaire de Mâcon et le dirige jusqu’en 2021.
En plus de ses fonctions de professeur, Daniel Bonnet est également auteur, compositeur (la plupart du temps sur commande) et chanteur. Actuellement, le musicien se produit en concert avec l’ensemble à cordes « Archets pour un Espoir » et l’ensemble vocal « Les Voix-six ».

Œuvres et travail

Sa carrière de compositeur s’est tissée comme une toile d’araignée, petit à petit. Le travail d’écriture musicale de Daniel Bonnet commencera par des arrangements, c’est-à-dire l’adaptation des musiques écrites par d’autres en fonction de l’effectif et des capacités des chœurs et orchestres dont il avait la charge. « C’est comme si vous vouliez jouer une symphonie de Beethoven nécessitant soixante instrumentistes, mais que vous n’aviez que dix musiciens. Vous devez obligatoirement adapter l’œuvre du maître » s’amuse-t-il. Naturellement, il glisse vers la composition de pièces originales. Dans un premier temps pour ses propres étudiants du conservatoire et de l’université. Puis des amis musiciens lui commandent des compositions et enfin des conservatoires, des associations, des orchestres. Des maisons d’éditions spécialisées dans la musique (Lyon, Paris, Dijon, Charnay-lès-Mâcon) vont s’intéresser à son travail, et soient éditeront des œuvres déjà composées, soient vont lui demander d’écrire pour eux.

Pour tous, il compose des chansons (Chez le coiffeur ; Chœur d’automne ; En descendant la rivière ; Donnez-moi…), des comédies musicales (L’école des filles ; L’épouvantail…), des cantates (Petit magnificat ; Scat Cantate ; De natura rerum canticum…), des opéras (L’ogre…), des contes musicaux (Drôle de semaine ; Tifou et l’arbre à fièvre ; Goutte au nez ; Petite tristesse et grosse colère…) et un grand nombre de pièces instrumentales.

Une langue à part entière

La composition, comme l’anglais ou le russe, est une langue qui s’apprend. Daniel Bonnet qui lit la musique comme on lirait le français, nous explique que chaque musique à sa propre grammaire. Ainsi, lorsqu’on apprend le métier de compositeur, on apprend à écrire dans tous les styles. La musique de la renaissance est donc différente des musiques baroque, classique, romantique ou contemporaine. Même s’il préfère composer de la « musique savante » souvent appelée « classique », Daniel Bonnet, comme nous l’avons évoqué plus haut, compose également des chansons, des comédies musicales ou encore des pièces de jazz ce qui témoigne de son grand éclectisme et d’un grand panel de compétences.

Daniel Bonnet nous explique comment il procède pour composer. Si le genre musical utilise un texte, Il va généralement commencer par celui-ci et seulement ensuite le mettre en musique. Il témoigne également du grand nombre de brouillons qu’il réalise et qu’il garde, car ce sont parfois des idées dans un premier temps rejetées qui seront la clé de l’œuvre à créer. Quand on lui pose la question de l’inspiration, de « d’où vient-elle ? », Daniel Bonnet répond qu’il ne sait pas vraiment ce qu’est l’inspiration, il n’a aucune idée quand il commence à composer ! Il se met à son bureau et travaille, comme n’importe quelle personne exerçant son métier pourrait le faire. Il reconnaît cependant que les idées n’ont pas d’heure et qu’elles vont parfois faire surface en pleine nuit. Dans ce cas peut-on évoquer l’inspiration ? Un élément angoissant de la composition est « qu’on est souvent sûr de rien » partage-t-il. En effet, il lui est souvent nécessaire de vérifier au piano ce qu’il a imaginé dans sa tête en particulier lorsqu’il s’agit de compositions complexes avec une lourde architecture comme une œuvre pour orchestre. C’est pourquoi il précise qu’il est primordial dans ce métier d’être relu et donc d’avoir l’humilité nécessaire pour accepter les conseils et les critiques.

 

Contact :

daniel.bonnet18@wanadoo.fr