Les brèves du 24 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 24 juillet 2023

Les brèves du 24 juillet 2023

Biodiversité : le ministère de l’Environnement dévoile sa stratégie, précise le budget

Le ministère de la Transition écologique (MTE) a lancé, le 20 juillet, la concertation sur la Stratégie nationale biodiversité (SNB) auprès du Comité national de la biodiversité – qui rassemble notamment représentants des collectivités territoriales, de l’agriculture et associations environnementales. Un document complété d’une annexe détaillée, présentés aux instances, qu’Agra Presse a pu consulter, précise l’octroi des 264 millions d’euros (M€) supplémentaires attribués à la biodiversité dès 2024, qui ont été annoncés par la Première ministre Élisabeth Borne le 12 juillet. Cette enveloppe permettra « notamment de renforcer l’effectivité des aires protégées (+114 M€), d’écosystèmes (+80 M€), la protection des espèces (+18 M€), la biodiversité des milieux forestiers (+15 M€), des milieux marins (+6 M€), ou encore l’accompagnement de la restauration des sols (+6 M€) », indique le document. La fiche détaille quant à elle les 39 mesures à mettre en œuvre d’ici 2030, précisant actions et objectifs. Parmi ceux-ci, le MTE vise 21 % de la SAU en agriculture biologique et une réduction de moitié des produits phytos (stratégie Ecophyto) d’ici 2030. Il souhaite 500 opérations « coup de poing » pour gérer les espèces exotiques envahissantes d’ici 2025. Il prévoit également de durcir la répression en cas d’atteintes à l’environnement.

 

Planification écologique : le SGPE pose des objectifs annuels sur ses indicateurs

Le secrétariat national de la Planification écologique (SGPE) a publié un tableau de bord qui pose des objectifs annuels sur différents indicateurs de la transition écologique visée par le gouvernement à horizon 2030. Ce sont « des points de passage » par lesquels il faut passer « pour pouvoir être cohérent avec le plan d’action », a exposé le secrétaire national Antoine Pellion, auditionné à l’Assemblée le 19 juillet. Concernant la production agricole, le tableau de bord prévoit par exemple d’abaisser l’utilisation d’engrais azotés minéraux à 1438 milliers de tonnes (mt) en 2027 pour atteindre 1397 mt en 2030 (contre 1746 mt en 2022). Il prévoit de réduire les émissions des machines et chaudières à 8,9 Mteq CO2 en 2027, afin de descendre à 7,8 Mteq CO2en 2030 (contre 10,7 Mteq CO2 en 2022). Concernant les puits de carbone, le tableau de bord prévoit d’augmenter la surface de prairies permanentes à 15,2 Mha en 2027 pour atteindre 15,7 Mha en 2030 (contre 14,8 Mha en 2022). Il vise aussi une augmentation du linéaire de haies à 775 000 km en 2027, pour atteindre 790 000 km en 2030 (contre 750 000 km en 2022).

 

Eau : des collectivités appellent à interdire les pesticides près des aires de captage

Dans un communiqué de presse publié le 20 juillet, l’association de collectivités Amorce a réitéré auprès du gouvernement son appel « à prendre urgemment des mesures fortes en matière de gestion qualitative de l’eau », d’interdiction ou « a minima de réduction » des usages de produits polluants dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable. En outre, l’association demande un renforcement des éco-contributions pour les produits à l’origine de ces pollutions. En l’absence d’interdiction de certaines substances, Amorce souligne que les solutions curatives disponibles nécessitent « des moyens financiers très importants ». Et d’ajouter qu’elles ne peuvent être mises en place qu’avec des ressources financières supplémentaires allouées par l’État. L’appel de l’association intervient à la suite de la publication d’une étude de l’Anses en avril qui avait identifié la présence de résidus de pesticides dans certains captages d’eau potable. Amorce avait alors décidé de réaliser une enquête auprès de ses collectivités adhérentes, afin de déterminer l’ampleur des difficultés rencontrées par les services publics d’eau potable concernant les pollutions émergentes. « Le constat est pour le moins préoccupant », soutient-elle. Au sein d’un panel de 3,5 millions d’habitants, « 88 % des collectivités annoncent avoir identifié des pollutions émergentes, essentiellement aux métabolites de pesticides, dans certains de leurs captages ».

 

Pollution de l’eau : des métaux lourds aux abords d’une usine Timac Agro (presse)

Dans une enquête parue le 13 juillet, le média Vakita révèle la présence d’une forte concentration de métaux lourds dans des prélèvements d’eau et de sédiments effectués aux abords d’une usine d’engrais de Timac Agro, filiale du groupe Roullier, située à Tonnay-Charente (Charente-Maritime). Dans le détail, les résultats montrent la présence de cadmium, de plomb, de zinc ou encore d’arsenic. Pour ce dernier, alors que le seuil accepté est de 25 microgrammes par litre d’eau, les analyses en ont trouvé 93,8 microgrammes. Soit des seuils quatre fois supérieurs à la réglementation. Le jour même, l’association Pays Rochefortais Alert’a porté plainte contre l’entreprise Timac Agro pour atteintes au Code de l’environnement. À noter que, en septembre 2017, les services de la Dreal de Nouvelle-Aquitaine avaient relevé neuf infractions au Code de l’environnement lors d’une inspection, rapporte l’association qui publie la fiche de conclusions de la visite. Le 5 juin, la préfecture de Charente-Maritime a quant à elle mis en demeure Timac Agro d’appliquer des mesures pour prévenir les déversements d’eau non conformes sous 15 jours. L’entreprise n’ayant pas répondu aux sollicitations des équipes de Vakita, impossible de savoir si elle a effectué ces aménagements nécessaires. Contacté également par Agra Presse, Timac Agro n’a pas donné suite.

 

Viande bovine : pour réduire la consommation, FNH veut agir sur la distribution

Dans un récent rapport sur l’élevage bovin, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) recommande d’« obliger » la grande distribution et l’agroalimentaire à « adopter une trajectoire de réduction à 2030 et 2050 » pour leurs émissions indirectes de gaz à effet de serre (scope 3). Afin de réduire la consommation de viande des Français, l’ONG veut que les acteurs de l’aval proposent « 50 % de produits végétaux dans leur offre ». De son côté, la restauration devrait « proposer une alternative végétale à chaque repas d’ici 2025 ». « Les maillons les plus régulés sont la production et la consommation, mais pas la distribution », affirme Élyne Étienne, responsable Agriculture à la FNH. Afin de lutter contre le réchauffement climatique, « il y a un consensus scientifique pour réduire le cheptel bovin de moitié d’ici 2050 », rappelle-t-elle. « Mais si on réduit la production en France, sans l’accompagner d’une baisse de la consommation, on augmente les importations. » La FNH formule cinq autres recommandations pour orienter les élevages bovins vers des pratiques agroécologiques : arrêter l’agrandissement, réguler les volumes et les prix, réduire la concurrence internationale déloyale, « refondre » les aides et « adopter une gouvernance interministérielle de la transition agroécologique ».

 

Foncier : mobilisation contre une modification du projet de métro sur le plateau de Saclay

Les maires des huit communes concernées par les travaux de la partie ouest de la ligne 18 du Grand-Paris-Express ont adressé un courrier à la Première ministre Élisabeth Borne pour l’alerter sur « le sort des espaces agricoles et naturels du plateau de Saclay », qu’ils estiment menacés par un changement apporté au projet, rapporte le quotidien économique Les Échos le 14 juillet (article payant). Les élus ne sont pas opposés à la construction de la ligne, mais refusent que son implantation « se fasse au détriment de l’agriculture, de la biodiversité et du paysage », indiquent-ils. Au cœur de leurs inquiétudes : une modification de l’aménagement de la ligne. Dans le projet initial, celle-ci devait passer sur un viaduc. La société du Grand Paris a cependant pris la décision de la faire passer au sol, au milieu de parcelles agricoles. Ce changement aurait pour conséquence de couper près de 80 ha du reste du plateau et de menacer les activités agricoles, arguent les élus. De plus, l’ouvrage de franchissement prévu poserait « un fort enjeu de sécurité routière », signale la chambre d’agriculture dans un communiqué. La proposition de réaliser une tranchée couverte pour faire passer la ligne sous route, soutenue par les édiles et la chambre d’agriculture d’Île-de-France, n’a pas été retenue.

 

Viande : fermeture d’un abattoir de volailles du Val-d’Oise après un contrôle sanitaire

Le préfet du Val-d’Oise a ordonné la fermeture administrative de l’abattoir de volailles Kiss Viandes situé sur la commune de Le Thillay après un contrôle révélant des « manquements » aux normes sanitaires et un « risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire », a annoncé la préfecture sur Twitter le 20 juillet. Les services sanitaires ont notamment constaté la « présence d’asticots de mouches sur les murs, plafonds et tables d’éviscération », ainsi que des « odeurs pestilentielles ». La chambre froide dédiée aux déchets s’est révélée « non fonctionnelle et saturée » : la température y approchait les 40 °C. Les inspecteurs ont, en outre, relevé des « stérilisateurs à couteaux non mis en fonctionnement », des « sols souillés » et la « présence de conteneurs à ordures ménagères en provenance de l’extérieur dans les locaux de production ». « Les mesures de fermeture seront levées dès que l’établissement sera aux normes en vigueur », précise la préfecture.

 

Sélection bovine : Patrice Guiguian prend la présidence de la coopérative Synetics

Le président de la coopérative Innoval, Patrice Guiguian, a été élu à la tête Synetics, première coopérative européenne de sélection génétique bovine (lait et viande) et caprine, informe un communiqué du 21 juillet. Synetics est née de la fusion des activités des deux géants européens de la génétique, le français Innoval et l’allemand Masterrind. Patrice Guiguian succède à Vincent Rétif, qui prend sa retraite. Éleveur à Berric (Morbihan), il est à la tête d’Innoval depuis juin 2022. Synetics rassemble 38 500 éleveurs adhérents en France et en Allemagne.