EXCLU WEB / Viande Ovine : L’Australie exportera 521.000 téc de viande d’agneau

Le cheptel ovin australien devrait progresser de 5 % cette année. 540.000 téc de viande devraient être produites, soit +8 % sur un an. Mais dans l’Union européenne, la production de viande déclinera cette année.

EXCLU WEB / Viande Ovine : L’Australie exportera 521.000 téc de viande d’agneau

L’Australie fait un retour en force sur le marché mondial de la viande ovine. L’île-continent bénéficie de conditions climatiques très favorables pour reconstituer son cheptel ovin et pour exporter plus de viande. Ses éleveurs profiteront pleinement de la conjoncture mondiale de prix très élevés.

Selon le récent dossier Économie de l’élevage publié par l’Idele, « le cheptel ovin australien devrait augmenter de 5 % cette année par rapport à 2021 et atteindre le chiffre record de 74,7 millions de têtes, jamais atteint depuis 2013 ».

Chine 1er importateur

Plus de 21,6 millions d’agneaux seraient abattus et 6 millions de brebis réformées. On notera cependant le faible niveau de prolificité de l’élevage ovin australien qui n’excède pas 30 %. Sur les 540.000 tonnes équivalent carcasses (téc) alors produites (+ 8 % sur un an), 521.000 téc seraient exportées (+ 12 % sur un an), notamment vers la Chine et les États-Unis. L’an passé, l’île-continent avait expédié 149.000 téc vers la Chine et 104.000 téc vers les États-Unis (+ 30.000 téc sur un an).  

En 2022, la Chine restera le premier pays importateur au monde de viande ovine. Tout porte à croire qu’elle achètera au moins autant de viande que l’an passé (417.000 téc, soit 12 % de plus qu’en 2020). Depuis 2016, ses importations de viande ovine ont doublé. Les autres pays producteurs d’ovins de la planète qui comptent ne profiteront pas de la conjoncture porteuse des prix pour produire plus de viande.

En Nouvelle-Zélande, les effectifs de reproducteurs (18,3 millions têtes) régresseront d’1 % cette année et les exportations de viande ovine (408.000 téc) de 2 %. Le pays pâtit de ses relations commerciales dégradées avec la Chine, de la réévaluation du dollar néozélandais mais aussi des coûts de transport et de la pénurie de main d’œuvre.

Retour du Royaume-Uni

Dans l’Union européenne (UE), la forte remontée des charges (alimentation, transport) ronge les marges des éleveurs souvent peu motivés pour relancer leur production malgré les prix de vente très élevés des agneaux. L’UE abattrait 421.000 téc d’animaux, soit 2 % de moins qu’en 2021, une année pendant laquelle les effectifs de brebis avaient diminué de 3 %. Mais la Grèce a perdu à elle-seule 13 % de son cheptel (-800.000 têtes sur un an). L’UE serait importatrice nette de viande ovine de 80.000 téc essentielle pour palier sa production déficitaire (542.000 téc) en repli de 2 %. En France, les producteurs ne seront pas en mesure de répondre à l’augmentation de 2 % de la consommation de la viande ovine. Selon, l’Idele, elle atteindrait 155.000 téc. Seules 81.000 téc de viande ovine française seraient produite, soit 1 % de moins que l’an passé. Aussi, notre pays importerait 82.000 téc de viande d’Irlande et du Royaume-Uni notamment.

Alors qu’un nouvel accord commercial entre l’UE et la Nouvelle-Zélande est en voie d’être ratifié, la part des importations européennes et françaises de viande néozélandaise a encore régressé. Les 45.000 téc importées, en repli de 18 %, ne représentent que 12 % des achats étrangers. Mais la Nouvelle-Zélande reste le premier pays fournisseur. La France en a acheté le cinquième. Au sein de l’Union européenne, seule la production irlandaise de viande ovine progresserait l’an prochain sensiblement (+4 % à 66.000 téc) portée par des effectifs de 2,77 millions de brebis en 2021 (+2 % sur un an). Cette année, le Royaume-Uni fera un retour marqué sur le marché mondial car sa production de viande ovine se redressera fortement (294.000 téc ; +11 %) et sera équivalente à celle d’avant l’application effective du Brexit. Il exportera 74.000 téc (+3.000 téc) notamment vers la l’UE et la France, premier pays importateur des Vingt-sept.