Services de Remplacement Saône-et-Loire
Présents pour coller aux besoins du terrain

Marc Labille
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L’assemblée générale de Service de Remplacement de Saône-et-Loire a eu lieu le 25 septembre dernier à Saint-Léger-sous-Beuvray, territoire du service de remplacement de l’Autunois.

Présents pour coller aux besoins du terrain
Les services de remplacement font face à un vieillissement de leur main-d’œuvre et ils peinent de plus en plus à recruter.

En 2019, les services de remplacement de Saône-et-Loire (SR 71) totalisaient 1.759 adhérents (- 5 % par rapport à 2018) dont 1.230 (+ 4 %) ont utilisé leur service de remplacement au moins une fois dans l’exercice. L’activité des SR 71 s’est élevée à 12.610 journées : un chiffre en érosion de – 8 % par rapport à 2018. La baisse la plus significative concerne les congés maternité (– 44 %), une évolution d’origine démographique contre laquelle les services de remplacement ne peuvent rien. En revanche, la baisse du nombre total de journées réalisées s’explique en partie par les difficultés à recruter de la main-d’œuvre par les services de remplacement, faisait remarquer Jean-Charles Blanchard. À l’échelle du département, les services de remplacement représentent entre 62 et 67 emplois équivalent temps plein. Mais ces emplois sont de plus en plus compliqués à pourvoir, déplorait-on.

Congés, maladies, accidents en tête

Avec plus de 5.000 journées, les remplacements pour congé représentent 40 % du volume d’activité des SR 71 (- 6 %). Viennent ensuite les remplacements pour maladie (2.630 journées) et ceux pour accidents (2.035 journées) ; la baisse des premiers (-21 %) étant largement compensée par la hausse des deuxièmes (+ 34 %). 880 journées de remplacement ont été effectuées pour le motif maternité et 427 pour paternité. Suivent ensuite les journées accomplies aux motifs de : répit/épuisement professionnel (403 jours), action de développement (380 jours), complément main-d’œuvre (225 jours), formation des exploitants (179 jours), mandats syndicaux (177 jours), décès (164 jours), enfant gravement malade (52 jours), décès enfant (neuf jours), décès conjoint (huit jours), conjoint hospitalisé (sept jours), sapeurs-pompiers (six jours).

Le contrat groupe gagne du terrain

L’équipe SR 71 assure la gestion d’un contrat groupe auprès de Groupama. Volontaire et contracté par un peu moins du quart des adhérents des services de remplacement, ce contrat permet d’assurer les remplacements maladie et accident. « Désormais, les assureurs le proposent », se félicitait Jean-Charles Blanchard. Ce contrat vient par ailleurs d’être inclus dans le Pass Installation. « Il pourra être intégré dans l’aide aux JA », complétait Frédéric Bernard, représentant Groupama. Pour les jeunes, cela se concrétise par une remise pendant les cinq premières années d’installation. « Le contrat groupe est intéressant. En l’échange d’une cotisation, la moitié du coût d’une journée de remplacement est pris en charge », informe Jean-Charles Blanchard qui précise qu’une aide supplémentaire est octroyée par la MSA et que le Crédit Agricole apporte sa contribution aussi. 389 contrats ont été validés pour 2019 dans le cadre du contrat groupe et 230 factures main-d’œuvre traitées pour un total de 2.044 journées indemnisées.

Précieux partenaires

Parmi ses activités, l’équipe SR 71 gère les demandes d’allocation remplacement MSA maladie, accident, enfant malade, décès, répit et elle accompagne les dossiers maternité/paternité. 710 dossiers ont ainsi été traités en 2019 dont 468 factures maladie/accident ; 128 factures répit ; 96 factures maternité/paternité ; 18 factures décès. Les aides Crédit Agricole Centre-Est qui concernent les motifs maladies, accidents, formations, ont généré 318 dossiers traités par SR 71.

Si le coût d’une journée de remplacement s’élève à 150 €, en réalité, ce n’est jamais à ce montant-là que revient le remplacement à l’adhérent. Car la raison d’être de SR 71 est de trouver des financements et des partenaires pour alléger la facture pour l’exploitant. Ces nombreux partenariats « permettent aux services de remplacement de coller aux demandes du terrain et à la réalité sociale des exploitations », confie Jean-Charles Blanchard.

Prévention des risques psychosociaux

Pour l’année 2019, le Conseil départemental a attribué une enveloppe de 75.000 € aux services de remplacement de Saône-et-Loire pour la prévention des risques psychosociaux. Cette somme a permis de financer de l’animation et des journées de remplacement décès, enfant gravement malade, épuisement professionnel, conjoint hospitalisé, etc. Autant de nouveaux motifs qui émanent de demandes du terrain, commentait-on.

Pour sa part, le Conseil régional a attribué 82.636 € à SR 71. Cette somme finance de la formation (salariés, adhérents, administrateurs) ; elle sert à optimiser les charges pour rendre le coût accessible à tous ; connaître les besoins pour adapter l’offre, etc. Cette somme est reconduite à la hausse pour 2020.

Autre partenaire incontournable des services de remplacement, la MSA a financé 212.390 € pour 1.307 journées maternité/paternité et 61.428 € pour 359 journées répit. À cela s’ajoutent plus de 158.000 € d’aides extra-légales correspondant aux 2.715 journées maladie/accident ; 13 journées enfants hospitalisés ; 125 journées décès. L’aide au répit est maintenue pour 2020.

À ces partenaires, il faut ajouter le Crédit Agricole Centre-Est (23.545 €), SR France (10.400 €), le Casdar (41.700 €), la chambre d’agriculture, Groupama et la FDSEA 71 pour son soutien financier et surtout son expertise via la section employeurs de main-d’œuvre et son service emploi et paie.

Les SR solidaires

« L’unité et la solidarité des services de remplacement est une force », rappelait Jean-Charles Blanchard. Une valeur qui s’est remarquablement exprimée au printemps dernier lorsque l’ensemble des services de remplacement de Saône-et-Loire est venu au secours de l’un d’entre-eux qui devait faire face à une procédure de licenciement très coûteuse. Un salarié accidenté contraint à des arrêts de travail successifs a fini par faire l’objet d’une rupture de contrat impliquant de lourdes indemnités de licenciement. La procédure est intervenue en pleine crise Covid-19. « SR 71 nous a aidés et la solidarité nous a permis de sauver notre service de remplacement », témoignait Pascal Vacher, le président du service concerné. Un cas de figure qui pourrait bien se reproduire, prévenait Jean-Charles Blanchard. Car c’est un fait : les salariés des services de remplacement « vieillissent », rapportait-on. Un fond de réserve a été créé pour palier ce genre de situation et la question d’assurer ce risque est clairement posée, concluait Jean-Charles Blanchard.

Sur les terres du service de remplacement de l’Autunois

C’est le Service de remplacement de l’Autunois qui accueillait l’assemblée générale départementale cette année. La structure est née il y a un peu plus de 40 ans et elle dessert aujourd’hui une zone couvrant un peu plus de quatre cantons (Autun, Couches, Lucenay-l’Évêque, Épinac, Saint-Léger-sous-Beuvray). Comptant près de 130 adhérents, le service réalise plus de 1.000 journées par an et emploie 5,5 équivalent temps plein pour un chiffre d’affaires de 150.000 €, présentait Marc Andriot, président, entouré d’Annick Bertin au poste de responsable travail et de Guy Jacquet, trésorier de la structure.

Jean-Charles Blanchard passe la main à Pierre Villard
Jean-Charles Blanchard, entouré de Colette Perrot et de Pierre Villard qui lui succède à la présidence des services de remplacement de Saône-et-Loire.

Jean-Charles Blanchard passe la main à Pierre Villard

Retraité depuis peu, Jean-Charles Blanchard présidait sa dernière assemblée générale des services de remplacement de Saône-et-Loire au terme de neuf ans de présidence à la suite de Jean-Paul Percelier. Confiant « sa joie d’avoir participé à l’aventure des services de remplacement », Jean-Charles Blanchard se réjouissait de les avoir vus se développer grâce notamment au maintien des subventions, vitales pour l’accès à ces services par les agriculteurs. Son autre satisfaction est que les services de remplacement aient su évoluer professionnellement, s’adaptant aux normes administratives ; adaptant aussi leur offre aux besoins de chaque exploitant. C’est à un autre éleveur du Charolais que Jean-Charles Blanchard laisse la présidence des services de remplacement. Président du service de remplacement de Charolles, Pierre Villard, 55 ans, exploite 82 ha à Champlecy où il élève une soixantaine de vaches allaitantes.