Du mercredi soir au dimanche, la fête des Sarmentelles a de nouveau réuni un large public dans les rues de Beaujeu. Un succès mérité pour ce retour.

SARMENTELLES : Renaissance

Jeudi 18 novembre. 00 h 01. Alors que sur la scène secondaire, élus et représentants des Sarmentelles trinquent déjà aux beaujolais (villages) nouveaux 2021, dans la fosse réservée aux médias, Daniel Bulliat regarde avec des yeux emplis d’émotion la mise en perce et le feu d’artifice. Loin des projecteurs pour sa première édition post-présidence, le vigneron de Beaujeu n’oubliera pas cette édition 2021 synonyme de retour. Un retour forcément très attendu par les responsables et les bénévoles évidemment, mais aussi le public venu nombreux place de l’Hôtel de Ville.
Quelques heures plus tôt, dès l’ouverture du parcours de dégustation dans les rues de Beaujeu, locaux, touristes et quelques étrangers se sont empressés de déguster les vins des douze appellations du Beaujolais. Au stand brouilly, coiffés de leur « chapeau de prince », des Luxembourgeois nous confiaient leur joie de retrouver les Sarmentelles. « On connaît très bien le Beaujolais. Mais venir ici, c’est le top car c’est très convivial ». Nous les avons retrouvés un peu plus tard sous le grand chapiteau, pour la soirée de prestige, qui n’a pas totalement fait le plein cette année, avec 940 convives, soit 200 de moins par rapport à la moyenne de ces dernières années. « Sans les étrangers et avec des désistements de dernière minute en raison de la Covid-19, ce n’est pas si mal… », soutient Alain Laforest, le président.

Le soulagement après l’angoisse

Pour sa première en tant que nouveau chef d’orchestre des Sarmentelles, le président a d’ailleurs rendu hommage à ses prédécesseurs et créateurs de la fête : Marie-Jo Desplace, Gaby Aligne et Daniel Bulliat, en leur remettant une plaque en argent. L’instant hommage a ensuite fait place aux animations et à la chanson, avec notamment Wazoo et son titre Boire un canon, c’est sauver un vigneron. Comme il y a deux ans avec le Collectif Métissé, c’est ensuite sur la scène principale de la place de l’Hôtel de Ville que le groupe folk festif Auvergnat a chauffé un public qui n’espérait que ça.
« Ce qui m’a frappé et d’autres également, c’est la présence de nombreux jeunes dans la foule. Peut-être qu’ils se réintéressent aux vins. En tout cas, nous avons apprécié cette ambiance avant la mise en perce », retient Alain Laforest, d’une part heureux de l’affluence générale du mercredi soir et surtout rassuré que la fête ait pu se tenir sans encombre, ni annulation. « Je ne vous cache pas que nous étions dans l’angoisse, dix jours avant la fête, en constatant que les indicateurs Covid-19 n’étaient pas bons. Le bilan moral de cette édition est déjà positif, sachant que nous avions préparé la fête tardivement et sans certitude cet été ».
Les chiffres de fréquentation sur ces cinq jours laissent à penser que les Sarmentelles ont encore un bel avenir devant elles. « On a vendu 1.600 verres pour le parcours de dégustation, soit 100 de plus qu’en 2019. Mercredi soir on a reçu 140 personnes au théâtre et 500 convives à la salle des sports. Les soirées du vendredi et samedi soir ont fait le plein. La journée du dimanche aussi. Et les vignerons qui ont exposé au salon des vins sont enchantés. Tous ont vendu plus de bouteilles qu’il y a deux ans. Globalement, on a enregistré une fréquentation qu’on n’espérait pas forcément dans le contexte actuel ». Et ce retour des Sarmentelles aurait été presque parfait si Sarm’en Scène, la soirée-concert du jeudi soir, avait attiré plus de spectateurs. « C’est un peu une déception. Peut-être que le groupe Broussaï n’était pas assez connu. Peut-être n’avons-nous pas fait assez de publicité. Nous en débattrons dans une semaine pour notre réunion de bilan avec tous les responsables de commission ». Qu’Alain Laforest et l’ensemble des bénévoles se rassurent, on attend l’édition 2022 avec impatience…