Syndicat caprin
Capitaliser toujours plus sur le local

Françoise Thomas
-

L’assemblée générale du syndicat caprin de Saône-et-Loire s’est tenue le 7 décembre à Davayé. L’occasion de revenir sur une année certes perturbée par la crise sanitaire mais qui aura également vu plusieurs projets progresser et être mis en place.

Capitaliser toujours plus sur le local

Après une année 2020 où le confinement avait permis aux consommateurs de (re)trouver le chemin des fermes, force est de constater que « l’année 2021 a été beaucoup plus bizarre : certains producteurs ont bien vendu, d’autres beaucoup moins », relate Jean-Luc Nigoul.

Pour 2022, l’animateur du syndicat espère bien que les journées portes ouvertes, annulées ces deux dernières années, vont enfin pouvoir avoir à nouveau lieu tant il est important « de conserver le lien avec les consommateurs ».

Le constat est « qu’il reste de la place pour le fromage » et la filière caprine départementale est en accord avec cette dynamique : 36 éleveurs sont adhérents du syndicat en 2021, contre 39 en 2020 et 35 en 2019. Aussi, 2021 a vu le syndicat caprin travailler sur plusieurs axes.

Marque régionale

Tout d’abord, Éléonore Sauvageot a été missionnée pendant six mois pour travailler sur la filière chevreau. « Le but est la mise en place d’une marque à vocation régionale, Chevreaux de Bourgogne », détaille l’animateur. Jusqu’en juin dernier, la chargée de mission a étudié la faisabilité commerciale et opérationnelle d’une telle filière.

Pour l’instant, « on pêche sur la logistique ». Il reste encore à trouver le bon process en terme de coûts de transport, d’abattoirs partenaires car « peu sont intéressés par cette filière », et l’aval puisque l’idée est bien de commercialiser localement ces chevreaux. Ainsi, des premiers essais via l’abattoir d’Autun ont été réalisés dès mars dernier, avec notamment découpe et transformation à l’atelier Melting Popote de Salornay-sur-Guye. Pour l’instant, des fiches techniques engraissement et coûts de production ont pu être élaborées, de même que la charte d’élevage "chevreaux fermiers de BFC" et la charte graphique. 2022 devrait ainsi voir la poursuite de la mise en place de cette marque.

État des lieux

En parallèle, le gros du travail en 2021 a été de dresser un état des lieux de la filière. « Il s’agissait de savoir qui fait quoi dans tous les organismes qui gravitent autour de la filière caprine, explique Jean-Luc Nigoul, entre la chambre d’agriculture, le GDS, Acsel conseil élevage, les AOP ». En amont, il y a plusieurs mois, un questionnaire avait été envoyé aux éleveurs afin de connaître plus précisément leurs attentes et leurs besoins.

Si les réponses révèlent des besoins très différents « aussi bien sur la partie élevage, commerciale ou transformation », elles confirment surtout la nécessité de la présence d’un animateur caprin. Le poste devrait être pourvu pour le mois de février prochain avec « une personne qui serait à temps plein pour la Saône-et-Loire pour l’animation du syndicat caprin, des AOP et du GIEE ».

Les réponses aux questionnaires ont aussi révélé le besoin en conseiller fromager, une attente qui vient en écho au départ de Guillemette Allut il y a quelques semaines. « La chambre d’agriculture chapoterait également ce poste, mais puisque la Région se désengage de ce type d’actions terrain, nous devons encore finaliser la façon dont financer ce poste ». De plus, c’est un poste pour lequel des compétences particulières sont recherchées et « ce type de profil ne court pas les rues… », constate encore Jean-Luc Nigoul.

Collectif d’éleveurs

Autre projet de la filière, le GIEE caprin permettant à un collectif d’éleveurs de mettre en place des projets communs « en premier lieu desquels une réflexion sur l’autonomie fourragère ». Trois autres thèmes sont au programme de ce collectif : « le changement climatique, la biodiversité et l’impact carbone ; le maintien du nombre d’exploitations, la problématique main-d’œuvre et les questions de transmission ; la valorisation de la production dont la partie viande caprine et de chevreaux », détaille l’animateur du syndicat.

Pour l’heure, sept élevages font partie de ce GIEE dont la mise en route effective est pour 2022.

La santé des éleveurs

La santé des éleveurs

L’assemblée générale s’est conclue sur l’intervention de Marie-Pierre Bonnot de la MSA. La conseillère en prévention des risques professionnels a axé son propos sur les troubles musculaires squelettiques, les TMS, auxquels n’échappent malheureusement pas les éleveurs caprins. Le dos et les épaules sont surtout sollicités à force de porter et manipuler. La MSA a édité tout un ensemble de fiches techniques qui apportent des conseils en terme de positions de travail, de conception de bâtiments, d’ergonomie et d’équipements des postes de travail, etc.