L’élevage à l’ère de la post-vérité
Comment réagir face aux critiques et aux enjeux sociétaux, en tenant compte des changements qu’impliquent l’ère numérique dans la manière de communiquer. C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les invités d’une table ronde lors d’une journée organisée conjointement par Allice, France Conseil Élevage, FIEA et Races de France le 24 février.

Ce mardi 24 février Allice, France Conseil Élevage, FIEA et Races de France, ont organisé une journée de rencontre sur le thème du dialogue entre éleveurs et société. Lors d’une table ronde, intitulée « Pour un nouveau pacte », des spécialistes de la communication, de l’élevage et de la société civile, ont mené une réflexion sur les bonnes pratiques à adopter pour communiquer. Au centre des préoccupations, la communication de crise.
Alors que les attaques des associations contre la filière se multiplient et que les attentes de la société évoluent, les éleveurs doivent s’adapter aux nouvelles manières de communiquer. Caroline Faillet, spécialiste de l’influence du numérique, a remis en cause l’intérêt des plans marketings traditionnels comme le « Greenwashing » qui consiste à miser sur le marketing pour « blanchir » l’image d’un secteur accusé de dégrader l’environnement. « On ne va pas faire une campagne de plus pour sauver les vaches, ça ne marchera plus », affirme-t-elle. « Aujourd’hui le consommateur est extrêmement méfiant face aux mots très policés du marketing », explique la co-fondatrice de l’agence Bolero. Il faut d’abord comprendre comment, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, de très petits groupes peuvent avoir aujourd’hui une influence énorme sur l’opinion publique et ses attentes. « Un avis de Dudul69 sur Doctissimo, est aussi valable que l’avis de mon médecin », donne-t-elle en exemple. C’est ce qui est aujourd’hui appelé l’ère de la post-vérité, où une opinion peut toucher un très grand nombre de personnes, sans reposer sur des faits ou des données scientifiques. Caroline Faillet évoque notamment l’erreur de la communication de crise de la société Lactalis. Le consommateur aura retenu « qu’on lui a menti, et caché des choses », assure-t-elle. « Dire qu’on n’a rien à se reprocher et que de toute façon, si les victimes ne sont pas contentes, on payera, il n’y a rien de pire », explique la spécialiste de l’influence numérique. L’élevage ne peut plus s’abstenir de communiquer, il doit le faire bien et se saisir des nouvelles préoccupations des consommateurs.
Le bien-être de l’animal et de l’éleveur sont liés
Les associations de protection animale ont réussi, en quelques années, à mettre le bien-être animal au cœur des débats de société. L’anthropologue, Véronique Pardo, note que de plus en plus de formations sont créées dans le but de former aux droits des animaux. Le sujet investit aussi le domaine de l’éducation. « Quand le sujet pour l’agrégation de philosophie c’est l’animal, ça nous dit quelque chose sur le sujet sur lequel l’université va se focaliser pour travailler », analyse-t-elle. Le danger, pour cette spécialiste des habitudes alimentaires, est de voir la société favoriser le bonheur animal au détriment de celui de l’humain. Or Véronique Pardo rappelle que les deux sont intrinsèquement liés. « Dans les vidéos qui présentent des situations dramatiques en termes de bien-être animal, c’est qu’à côté il y avait une situation sociale de l’éleveur qui était dramatique aussi », assure-t-elle. La filière devrait donc travailler à rappeler ce lien aux consommateurs, mais aussi travailler en toute transparence. « La transparence ne veut pas dire qu’il faut tout dire, explique Caroline Faillet, ça veut dire qu’il faut accepter de parler de tout ». Une opinion partagée par Ghislain Zuccolo, directeur de l’association Welfarm. « Les éleveurs se doivent de dire ce qu’ils font, pourquoi ne pas étendre, par exemple, les modèle d’étiquetage des œufs à tous les modes d’élevage, pour plus de transparence », propose-t-il. Une piste parmi de nombreuses autres pour recréer le lien et la confiance avec le consommateur.
L’élevage à l’ère de la post-vérité

Ce mardi 24 février Allice, France Conseil Élevage, FIEA et Races de France, ont organisé une journée de rencontre sur le thème du dialogue entre éleveurs et société. Lors d’une table ronde, intitulée « Pour un nouveau pacte », des spécialistes de la communication, de l’élevage et de la société civile, ont mené une réflexion sur les bonnes pratiques à adopter pour communiquer. Au centre des préoccupations, la communication de crise.
Alors que les attaques des associations contre la filière se multiplient et que les attentes de la société évoluent, les éleveurs doivent s’adapter aux nouvelles manières de communiquer. Caroline Faillet, spécialiste de l’influence du numérique, a remis en cause l’intérêt des plans marketings traditionnels comme le « Greenwashing » qui consiste à miser sur le marketing pour « blanchir » l’image d’un secteur accusé de dégrader l’environnement. « On ne va pas faire une campagne de plus pour sauver les vaches, ça ne marchera plus », affirme-t-elle. « Aujourd’hui le consommateur est extrêmement méfiant face aux mots très policés du marketing », explique la co-fondatrice de l’agence Bolero. Il faut d’abord comprendre comment, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, de très petits groupes peuvent avoir aujourd’hui une influence énorme sur l’opinion publique et ses attentes. « Un avis de Dudul69 sur Doctissimo, est aussi valable que l’avis de mon médecin », donne-t-elle en exemple. C’est ce qui est aujourd’hui appelé l’ère de la post-vérité, où une opinion peut toucher un très grand nombre de personnes, sans reposer sur des faits ou des données scientifiques. Caroline Faillet évoque notamment l’erreur de la communication de crise de la société Lactalis. Le consommateur aura retenu « qu’on lui a menti, et caché des choses », assure-t-elle. « Dire qu’on n’a rien à se reprocher et que de toute façon, si les victimes ne sont pas contentes, on payera, il n’y a rien de pire », explique la spécialiste de l’influence numérique. L’élevage ne peut plus s’abstenir de communiquer, il doit le faire bien et se saisir des nouvelles préoccupations des consommateurs.
Le bien-être de l’animal et de l’éleveur sont liés
Les associations de protection animale ont réussi, en quelques années, à mettre le bien-être animal au cœur des débats de société. L’anthropologue, Véronique Pardo, note que de plus en plus de formations sont créées dans le but de former aux droits des animaux. Le sujet investit aussi le domaine de l’éducation. « Quand le sujet pour l’agrégation de philosophie c’est l’animal, ça nous dit quelque chose sur le sujet sur lequel l’université va se focaliser pour travailler », analyse-t-elle. Le danger, pour cette spécialiste des habitudes alimentaires, est de voir la société favoriser le bonheur animal au détriment de celui de l’humain. Or Véronique Pardo rappelle que les deux sont intrinsèquement liés. « Dans les vidéos qui présentent des situations dramatiques en termes de bien-être animal, c’est qu’à côté il y avait une situation sociale de l’éleveur qui était dramatique aussi », assure-t-elle. La filière devrait donc travailler à rappeler ce lien aux consommateurs, mais aussi travailler en toute transparence. « La transparence ne veut pas dire qu’il faut tout dire, explique Caroline Faillet, ça veut dire qu’il faut accepter de parler de tout ». Une opinion partagée par Ghislain Zuccolo, directeur de l’association Welfarm. « Les éleveurs se doivent de dire ce qu’ils font, pourquoi ne pas étendre, par exemple, les modèle d’étiquetage des œufs à tous les modes d’élevage, pour plus de transparence », propose-t-il. Une piste parmi de nombreuses autres pour recréer le lien et la confiance avec le consommateur.