Tendance commerciale semaine 16
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Cette première semaine de quatre jours entame la longue série des fériés du printemps (1er mai, 8 mai, Ascension, Pentecôte). En réduisant leur activité, les abattoirs couvrent leurs besoins sans trop de difficultés dans les races à viandes. Les niveaux de consommation pour Pâques ont été corrects, mais les volumes apportés par les différents concours dans la viande de qualité avec des animaux dépassant les 500 voire les 600 kg de carcasse font que certains magasins ont encore des reliquats. Les disponibilités dans les campagnes dans les bonnes femelles restent significatives. Les tarifs se maintiennent avec un commerce assez calme dans les viandes haut de gamme destinées à la cheville traditionnelle. La tendance est également au maintien des cours pour les génisses et les jeunes vaches de qualité bouchère. La modestie saisonnière de l’offre en attendant les premiers animaux herbés permet un écoulement assez régulier dans les charolaises avec des tarifs stables. L’écoulement reste assez fluide dans le bétail d’entrée de gamme, mais l’absence de pluie (si elle devait perdurer) risque de sérieusement influer le commerce dans les prochaines semaines. En laitières, les usines de transformation n’ont pas de commandes importantes et sont couvertes pour cette semaine. Les abatteurs profitent de la semaine écourtée pour reconduire les prix d’achat. En jeunes bovins, l’équilibre offre/demande est fragile. Le report d’une bonne partie de la consommation sur le marché français limite néanmoins la pression alors que la baisse se poursuit en Italie. Ce report des JB sur le marché intérieur faute de débouché suffisant à l’export pénalise les femelles.

Bovins d’embouche et d’élevage
A peine la saison d’herbage débutée, le manque d’eau commence déjà à inquiéter les éleveurs et les herbagers. La situation est très inégale sur le territoire, mais le déficit hydrique est général. Cette situation n’a pas d’impact pour le moment sur le commerce du bétail maigre de qualité, où le premier souci des acheteurs reste le prix d’achat par rapport à une valorisation potentielle dans la viande. Les tarifs se maintiennent dans les bonnes génisses et jeunes vaches proches de la finition. Le bétail d’herbage avec du gabarit reste demandé, mais pour des tarifs également sans changement. Le tri est un peu plus marqué dans le cheptel plus commun ou trop maigre.

Broutards
Le recul saisonnier de l’offre après la mise à l’herbe estompe une tendance pourtant assez lourde du côté des exportations sur l’Italie où le prix du JB ne cesse de baisser, faute de consommation. Néanmoins, les volumes disponibles en animaux remplissant les contraintes sanitaires (vaccination FCO + 10 jours ou + 60 jours) font que les échanges restent assez réguliers pour des tarifs sans grande évolution, pour les bons mâles charolais ou limousins de moins de 350 kg. L’activité commerciale est en revanche plus tendue dans le second choix ou pour les animaux non vaccinés, avec de gros écarts de valorisation en fonction de la qualité, de l’âge, du poids et surtout du débouché. L’Espagne reprend doucement ses importations, mais ne manque de rien. Dans les femelles, la demande est plus régulière dans les bonnes charolaises ou limousines vaccinées. Les transactions restent très calmes dans les ordinaires.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Avec un lundi férié, l’activité a été fortement perturbée. Très peu d’acheteurs ont ramassé des veaux dans les fermes le lundi de Pâques. Malgré la modestie de l’offre, les intégrateurs ont maintenu leurs prix dans les veaux holsteins, montbéliards ou abondances. La commercialisation reste sélective dans les croisés laitiers, mais les tarifs se sont également stabilisés. Dans les veaux de race pure, si les vêlages de printemps mettent un peu plus de disponibilité dans les campagnes, ces veaux n’ont pas été ramassés ce week-end ce qui entraîne une reconduction globale des prix. La tension n’en sera que plus grande la semaine prochaine, avec des difficultés dans les veaux de pré (non-buveur).

Ovins
Après des niveaux de ventes très correctes pour Pâques, la demande se tasse légèrement même si les conditions climatiques restent favorables aux grillades dans le sud du pays. Ce n’est plus le cas sur la région où le soleil reste présent, mais avec des températures nettement plus fraîches. Comme chaque année, les apports sur les marchés se tassent après Pâques, ce qui permet de tenir les prix dans les bons agneaux laitons. La tendance est en revanche un peu plus lourde dans les agneaux ordinaires. En brebis, la demande est plus ferme dans les bonnes bêtes alors que les volumes sont modestes pour cette semaine écourtée.

Porcs
La faiblesse des offres du moment s’adapte au calendrier du fait du lundi de Pâques. Cela a permis aux industriels de la salaison de souffler un peu après un début d’année très tonique. Ces derniers ont demandé la réouverture des négociations avec les centrales d’achats pour pouvoir répercuter les hausses subies depuis quelques semaine. Les prix se sont également stabilisés sur toute l’Europe, mais dans une dynamique qui ne faiblit pas au regard de la faiblesse du poids moyen des porcs à l’abattage. Le prix sur le Marché du porc breton s'est stabilisé ce lundi à 1,546 € du kilogramme.