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Flavescence dorée

Une inquiétante recrudescence de la flavescence dorée

Il y a tout juste un an, nous constations que la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée devait demeurer une préoccupation de la profession viticole, le nombre de communes touchées passant, en douze mois, de neuf à quinze. Aujourd’hui, il convient de tirer le signal d’alarme car le phénomène prend de l’ampleur car installé dans désormais 25 villages. Dont deux de Côte d’Or.

Une inquiétante recrudescence de la flavescence dorée

Plus que les chiffres, c’est surtout l’inversion de la courbe qui peut préoccuper. Alors que 2018 marquait une sensible mais réelle reprise de la maladie, le millésime 2019 est particulièrement inquiétant. En effet, sur 2.735 prélèvements effectués, 129 échantillons positifs flavescence dorée, répartis sur 25 communes, ont été confirmés. Des chiffres à rapporter aux « seulement » 62 échantillons positifs l’année dernière sur 2.101 prélèvements et 19 échantillons positifs en 2017 sur 2.078 prélèvements.

La contamination d’étend

Parmi les communes ayant déjà été positives sur les cinq dernières années, on retrouve Burgy, Chardonnay, Chenôves, Farges-lès-Mâcon, Grevilly, Lugny, Mancey, Montbellet, Ozenay, Plottes, Royer, Saint-Boil, Tournus, Uchizy, Le Villars et Viré. En 2019, on note l’apparition de nouvelles communes : La Salle, Romanèche-Thorins, Saint-Martin-Belle-Roche et Vers en Saône-et-Loire. Mais aussi Comblanchien et Prémeaux-Prissey en Côte d’Or. Sans oublier des communes où la flavescence dorée n’avait pas été mise en évidence depuis plus de cinq ans. En l’occurrence Clessé, Péronne et Préty. Seule (maigre) satisfaction : aucun cas de Flavescence Dorée n’a été détecté sur les prélèvements réalisés dans l’Yonne (jamais positive à ce jour).

Président de l’Union des Producteurs de Vins Mâcon (UPVM) qui abrite le coeur du foyer initial vers Plottes en AOC Mâcon, Jérôme Chevalier ne peut que constater la montée en flèche des zones touchées « avec beaucoup de vignes ayant des traces de jaunisse ». Point positif toutefois, « la mobilisation plus importante dans les communes même si tout n’est pas parfait ». Quant aux chiffres annoncés, sans les minimiser, il remarque que « plus on cherche plus on trouve. Il ne faut surtout pas baisser la garde, rester mobilisés. La prospection demeure essentielle ». Avec un inévitable traitement dans les communes du foyer historique. « Il faut également continuer à sensibiliser au niveau de l’arrachage, que tout le monde joue le jeu ». Quant aux nouveau moyens de prospection, Jérôme Chevalier ne semble pas convaincu par les drônes. Par contre, la prospection à l’aide d’une caméra embarquée semble plus porteuse d’avenir. « Apparemment, il y a de bons résultats lors des tests. Nous allons nous rapprocher de ceux qui ont essayé. Si cela fonctionne bien, cela peut devenir une piste sérieuse ».

Harmoniser les règles d’une région à l’autre

De son côté Marc Sangoy, président de la Cave de Lugny, dit avoir été « à moitié surpris par les résultats annoncés. La flavescence dorée est une maladie vicieuse. Ces résultats démontrent l’intérêt d’être encore plus vigilant en terme de prospection, de traitement. Nous ne sommes toutefois pas revenu au niveau de 2011. Le mot d’ordre est vigilance ». Rappelant l’importance de l’arrachage des pieds touchés, Marc Sangoy avoue être dubitatif quant à l’utilisation de drône. Néanmoins, le système de caméra embarquée sur les enjambeurs peut être intéressant à ses yeux.

Pour sa part, le président du cru moulin-à-vent Bruno Pin précise que « la Fredon nous a prévenu qu'une demi-douzaine de pieds ont été touchés par la flavescence dorée. Ils se situent tous dans le lieu-dit Les Bois Combes. Nous attendons le génotypage des pieds concernés pour savoir ce qu’il conviendra de faire. Cela nous embête forcément beaucoup. Il nous faudra savoir bien communiquer en interne auprès des viticulteurs. Par contre, l’appellation se situe sur deux départements. Il serait bien qu’il y ai une harmonisation entre la Fredon Bourgogne qui souhaite qu’il y ai 100% de la commune prospectée chaque année et le Rhône qui ne demande qu’une prospection d’un tiers de la commune. Il est impératif qu’il y ai des règles communes entre les deux régions ».

La mobilisation demeure impérative

Chargée de missions viticulture et expérimentation à la Fredon, Solène Dubuisson rappelle que « chaque commune viticole prospecte a minima au moins une demi-journée avec un encadrement assuré par des techniciens de la Fredon Bourgogne. La participation aux prospections demeure globalement importante et on ne peut que saluer l’implication des viticulteurs. Mais il est regrettable que certains domaines ne se sentent pas concernés et ne daignent pas participer à ces prospections collectives. Un bilan de la participation est en cours de réalisation en concertation avec la CAVB et le SRAL ». Des absences qui pourraient déboucher sur de possibles sanctions, prérogatives du seul SRAL.

Du côté des services de l’Etat, on rappelle que la solution passe et passera en priorité par la prospection et l’assainissement, les traitements phytosanitaires n’arrivant qu’en complément uniquement sur certaines zones jugées difficiles. Hors de question, ainsi, de revenir à des traitements tels que nous les avons connus au tout début de l’arrivée de la flavescence dorée, qui ont néanmoins permis de contenir la maladie alors que personne ne pouvait alors estimer le risque suite à la détection tardive. Par contre, les mêmes services de l’Etat insistent sur l’importance de la mobilisation de la profession en 2020, sous peine de voir la contamination s’étendre et augmenter très fortement.

Une inquiétante recrudescence de la flavescence dorée

Une inquiétante recrudescence de la flavescence dorée

Plus que les chiffres, c’est surtout l’inversion de la courbe qui peut préoccuper. Alors que 2018 marquait une sensible mais réelle reprise de la maladie, le millésime 2019 est particulièrement inquiétant. En effet, sur 2.735 prélèvements effectués, 129 échantillons positifs flavescence dorée, répartis sur 25 communes, ont été confirmés. Des chiffres à rapporter aux « seulement » 62 échantillons positifs l’année dernière sur 2.101 prélèvements et 19 échantillons positifs en 2017 sur 2.078 prélèvements.

La contamination d’étend

Parmi les communes ayant déjà été positives sur les cinq dernières années, on retrouve Burgy, Chardonnay, Chenôves, Farges-lès-Mâcon, Grevilly, Lugny, Mancey, Montbellet, Ozenay, Plottes, Royer, Saint-Boil, Tournus, Uchizy, Le Villars et Viré. En 2019, on note l’apparition de nouvelles communes : La Salle, Romanèche-Thorins, Saint-Martin-Belle-Roche et Vers en Saône-et-Loire. Mais aussi Comblanchien et Prémeaux-Prissey en Côte d’Or. Sans oublier des communes où la flavescence dorée n’avait pas été mise en évidence depuis plus de cinq ans. En l’occurrence Clessé, Péronne et Préty. Seule (maigre) satisfaction : aucun cas de Flavescence Dorée n’a été détecté sur les prélèvements réalisés dans l’Yonne (jamais positive à ce jour).

Président de l’Union des Producteurs de Vins Mâcon (UPVM) qui abrite le coeur du foyer initial vers Plottes en AOC Mâcon, Jérôme Chevalier ne peut que constater la montée en flèche des zones touchées « avec beaucoup de vignes ayant des traces de jaunisse ». Point positif toutefois, « la mobilisation plus importante dans les communes même si tout n’est pas parfait ». Quant aux chiffres annoncés, sans les minimiser, il remarque que « plus on cherche plus on trouve. Il ne faut surtout pas baisser la garde, rester mobilisés. La prospection demeure essentielle ». Avec un inévitable traitement dans les communes du foyer historique. « Il faut également continuer à sensibiliser au niveau de l’arrachage, que tout le monde joue le jeu ». Quant aux nouveau moyens de prospection, Jérôme Chevalier ne semble pas convaincu par les drônes. Par contre, la prospection à l’aide d’une caméra embarquée semble plus porteuse d’avenir. « Apparemment, il y a de bons résultats lors des tests. Nous allons nous rapprocher de ceux qui ont essayé. Si cela fonctionne bien, cela peut devenir une piste sérieuse ».

Harmoniser les règles d’une région à l’autre

De son côté Marc Sangoy, président de la Cave de Lugny, dit avoir été « à moitié surpris par les résultats annoncés. La flavescence dorée est une maladie vicieuse. Ces résultats démontrent l’intérêt d’être encore plus vigilant en terme de prospection, de traitement. Nous ne sommes toutefois pas revenu au niveau de 2011. Le mot d’ordre est vigilance ». Rappelant l’importance de l’arrachage des pieds touchés, Marc Sangoy avoue être dubitatif quant à l’utilisation de drône. Néanmoins, le système de caméra embarquée sur les enjambeurs peut être intéressant à ses yeux.

Pour sa part, le président du cru moulin-à-vent Bruno Pin précise que « la Fredon nous a prévenu qu'une demi-douzaine de pieds ont été touchés par la flavescence dorée. Ils se situent tous dans le lieu-dit Les Bois Combes. Nous attendons le génotypage des pieds concernés pour savoir ce qu’il conviendra de faire. Cela nous embête forcément beaucoup. Il nous faudra savoir bien communiquer en interne auprès des viticulteurs. Par contre, l’appellation se situe sur deux départements. Il serait bien qu’il y ai une harmonisation entre la Fredon Bourgogne qui souhaite qu’il y ai 100% de la commune prospectée chaque année et le Rhône qui ne demande qu’une prospection d’un tiers de la commune. Il est impératif qu’il y ai des règles communes entre les deux régions ».

La mobilisation demeure impérative

Chargée de missions viticulture et expérimentation à la Fredon, Solène Dubuisson rappelle que « chaque commune viticole prospecte a minima au moins une demi-journée avec un encadrement assuré par des techniciens de la Fredon Bourgogne. La participation aux prospections demeure globalement importante et on ne peut que saluer l’implication des viticulteurs. Mais il est regrettable que certains domaines ne se sentent pas concernés et ne daignent pas participer à ces prospections collectives. Un bilan de la participation est en cours de réalisation en concertation avec la CAVB et le SRAL ». Des absences qui pourraient déboucher sur de possibles sanctions, prérogatives du seul SRAL.

Du côté des services de l’Etat, on rappelle que la solution passe et passera en priorité par la prospection et l’assainissement, les traitements phytosanitaires n’arrivant qu’en complément uniquement sur certaines zones jugées difficiles. Hors de question, ainsi, de revenir à des traitements tels que nous les avons connus au tout début de l’arrivée de la flavescence dorée, qui ont néanmoins permis de contenir la maladie alors que personne ne pouvait alors estimer le risque suite à la détection tardive. Par contre, les mêmes services de l’Etat insistent sur l’importance de la mobilisation de la profession en 2020, sous peine de voir la contamination s’étendre et augmenter très fortement.