Marc Bernus - exploitation du lycée de Davayé
Répondre aux défis du futur

Régis Gaillard
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Nouveau directeur de l’exploitation du lycée de Davayé, Marc Bernus s’appuie sur l’existant pour aller de l’avant et pour répondre aux défis du futur d’une structure qui, plus que jamais, entend jouer un rôle de support pédagogique important.

Répondre aux défis du futur
Marc Bernus entend faire évoluer en douceur l'exploitation pour lui donner une autre dimension.

C’est en 1986 que Marc Bernus intègre le ministère de l’Agriculture. Le natif d’Issoire en Auvergne occupera le poste de professeur d’agronomie pendant près d’un quart de siècle du côté du lycée agricole d’Yssingeaux en Haute-Loire. Mais l’envie de découvrir un autre univers le pousse à passer le concours de directeur d’exploitation en 2009. Une fois le concours en poche, il débarque en Saône-et-Loire et plus précisément à Fontaines pour prendre la tête de l’exploitation. Une expérience, extrêmement riche, qui durera une décennie. « Il y aura eu deux éléments marquants. Le premier consiste en la création d’un abattoir collectif sur la commune d’Oslon. Le second prend la forme de la naissance d’un magasin de vente directe sur le lycée, avec embauche d’une commerciale. Et, au fil des années, une augmentation du chiffre d’affaires. Un magasin est une vitrine de l’enseignement agricole. À Fontaines, nous proposions les produits d’une trentaine de lycées agricoles de France ».

Évolution sans révolution

Arrivé au mois de septembre 2020 à Davayé pour succéder à Sylvain Paturaux, Marc Bernus a vite trouvé ses repères. « Sur l’exploitation à Fontaines, il y a un système de polyculture élevage qui est assez classique, avec utilisation de l’exploitation comme support pédagogique. À Davayé, on peut recenser cinq ateliers : viticole, vinification, production laitière caprine, transformation de fromage et commercialisation. Je n’ai pas eu de souci d’adaptation car le caprin est assez proche de ce que l’on peut voir en bovin lait. À Davayé, il y a des volumes de production importants avec 180 chèvres et 150.000 litres de lait transformés par an avec fabrication de fromages AOP. Côté vin, nous disposons de 15 hectares de vignes avec trois AOC : Saint-Véran, Pouilly-Fuissé et Mâcon rouge. Au niveau viticulture, le côté végétal ne me pose pas de problème. Par contre, je suis moins connaisseur au niveau de la vinification. Je m’appuie beaucoup sur notre caviste qui est présent depuis trois ans à Davayé. Mais aussi sur un œnologue conseil : Jean-Luc Soty. Au total, sur l’exploitation, je gère douze salariés ».

Avec, également deux magasins de vente dédiés au fromage et au vin. « Il me paraît difficile de réunir en un seul et même lieu la vente des vins et des fromages. Nous allons faire évoluer le magasin de vente de fromages. Il devrait avoisiner les 30 m². Nous proposerons alors des produits issus de différents lycées agricoles de l’hexagone. Je pense que les lycées agricoles devraient avoir des magasins de vente directe. Il faut développer la vente en circuit court, surtout au niveau de nos fromages ».

L’ambition est aussi de faire évoluer le côté production. « Nous disposons d’un vignoble en bio. Il nous faut essayer d’augmenter la production du vignoble sur le moyen terme. Ces cinq dernières années, il y a eu des petites récoltes sauf en 2018. L’ambition est aussi de stabiliser l’équipe, très jeune, de créer une synergie entre les salariés ».

Amélioration de l’outil de travail

Par ailleurs, l’exploitation est en pleine mutation côté outil de travail avec de nombreux travaux à la clé avec la réfection des sols du chai et de la cave à foudres, la climatisation du chai, le jointement des pierres et le sablage des charpentes. Sans oublier la toiture et l’isolation en cours de réalisation. « C’est important, notamment en terme d’image, d’accueil du public. Nous allons pouvoir travailler dans de meilleures conditions ».

Quant au futur, un travail est mené en collaboration avec la Draaf et le PETR Mâconnais Sud Bourgogne concernant la mise en place d’une parcelle pédagogique permettant de concilier viticulture, agroforesterie, stabilisation des sols, biodiversité et pâturage des animaux. « Cela intègre pleinement la démarche de l’EPL (établissement public local) qui tend à produire autrement. Nous sommes dans une phase de réflexion au niveau des enseignants et des élèves. Nous travaillons aussi sur le financement ». Au global, un support pédagogique complet et une exploitation inscrite dans le passé et l'avenir.