EXCLU WEB / Emmanuel Macron prend le pouls de la ruralité

Le président de la République s’est déplacé les 24 et 25 janvier dans la Creuse et la Haute-Vienne, à la rencontre de la France des terroirs. L’occasion pour lui de réaffirmer son attachement à la ruralité, à l’agriculture et de faire un point sur l’agenda rural.

EXCLU WEB / Emmanuel Macron prend le pouls de la ruralité

Comme un symbole, la première visite du chef de l’État a été réservée le 24 janvier au lycée agricole d’Ahun (Creuse) pour aborder la thématique de la jeunesse et de l’emploi en milieu rural avec de jeunes Creusois et des responsables associatifs. Interpellé par un étudiant en agriculture sur sa possible candidature, le chef de l’État a gentiment botté en touche : « Réponse au prochain épisode », a-t-il affirmé, précisant qu’il annoncerait « sa candidature en temps voulu ».

Mobilité

Après cette visite, il a échangé pendant plus d’une heure avec une soixantaine de jeunes autour de leur vie quotidienne dans la Creuse, l’accès aux études et à l’emploi. Les jeunes Creusoises et Creusois lui ont fait part de leurs doutes, de leur perte de motivation, ainsi que des fractures liées à la mobilité, du manque d’accès à certaines infrastructures culturelles et sportives, dont certaines en mauvais état. D’autres ont mis l’accent sur les problèmes de mobilité. « Il n’est pas normal que des jeunes en BTS perdent une demie, voire une journée de cours pour prendre le seul bus qui nous ramène chez nous le week-end », a glissé une étudiante. De même, nombreux ont été les élèves à s’émouvoir des difficultés d’accès à Internet et du non-traitement des zones blanches (4G) dans certaines communes isolées. Certains en ont pâti pendant les périodes de cours à distance. « Nous continuons d’investir dans le très haut débit (NDLR : THD), a assuré Emmanuel Macron. Nous sommes le pays le plus développé dans ce domaine […] Sur l’Internet mobile, nous finirons le travail sur les zones blanches en 2022 », a-t-il certifié.

Installations

« Vous êtes la génération qui va reconstruire et reconquérir les ruralités en France, en particulier cette vie dans nos campagnes. L’avenir de vos générations, ce n’est pas de fuir ce département […] mais d’y construire de nouvelles activités économiques », a-t-il harangué, citant « l’agriculture de demain ». Répondant à un étudiant qui l’interpellait sur la difficulté du métier d’agriculteur qui n’incite pas à l’installation et sur le fait que « l’agriculture est l’un des rares métiers à ne pas fixer ses prix d’achat et ses prix de vente », le président a déclaré : « On défend la valorisation de ce métier qui nous a nourris et nous nourrit encore aujourd’hui et demain ». Sans doute désireux d’attirer une partie de l’électorat agricole, Emmanuel Macron a ajouté : « C’est un métier dont on doit changer l’image car beaucoup de nos compatriotes ont une image de l’agriculture qui ne correspond pas à la réalité. Aujourd’hui, il y a un travail extraordinaire d’innovation et de modernisation, avec moins d’intrants, moins de produits chimiques et une meilleure prise en compte du bien-être animal ». Mettant à son crédit les deux lois ÉGAlim, il regrette que le consommateur se soit « habitué à dépenser de moins en moins d’argent pour manger […] Cette bataille du prix, on ne la lâchera pas », a-t-il conclu.