Les brèves du 25 janvier 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 25 janvier 2023.

Les brèves du 25 janvier 2023

Pollinisateurs : une nouvelle stratégie européenne sans réels moyens

La Commission européenne a présenté le 24 janvier une version révisée de son initiative sur les pollinisateurs adoptée en 2018, visant à inverser le déclin des pollinisateurs (abeilles, papillons, syrphes) d’ici à 2030. Par rapport à la première version qui avait été critiquée pour ses nombreuses lacunes, cette nouvelle stratégie prévoit de renforcer le système de surveillance global des populations de pollinisateurs en vue d’élaborer un réseau de corridors écologiques pour les pollinisateurs (appelé « Buzz Lines »). Sur le volet des pesticides, que le commissaire européen à l’Environnement Virginijus Sinkevicius considère comme « l’une des principales menaces pour les pollinisateurs », la plupart des mesures prévues sont déjà en discussion et assez largement malmenées par les États membres : révision de la réglementation sur l’utilisation durable des pesticides, mise à jour du guide d’évaluation des risques ou encore proposition de règlement sur la restauration de la nature. De plus, Bruxelles promet de surveiller plus attentivement les autorisations d’urgence accordées pour les pesticides nocifs pour les pollinisateurs (déjà remises en cause par un récent jugement de la Cour de Justice de l’UE). Le même jour, les organisateurs de l’initiative citoyenne européenne « Save Bees and Farmers » (Sauvez les abeilles et les agriculteurs) qui a recueilli plus d’un million de signatures et appelle à réduire de 80 % de l’utilisation des pesticides de synthèse d’ici 2030 et de 100 % d’ici 2035, ont officiellement présenté leurs revendications devant le Parlement européen.

 

Néonicotinoïdes : Fesneau promet de couvrir « intégralement » les pertes

Interpellé à l’Assemblée par trois députés de départements betteraviers le 24 janvier lors des questions au gouvernement, Marc Fesneau a détaillé les mesures envisagées par le gouvernement pour faire face à la jaunisse. « La responsabilité, c’est de détailler ce que nous allons faire […] pour donner de la visibilité à la filière ». À court terme, pour 2023, la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne impose « de garantir aux planteurs qu’ils puissent être couverts intégralement des pertes du fait de l’apparition de la jaunisse », a souligné le ministre, en écho aux revendications de la CGB (betteraviers). Le ministre prévoit également de travailler avec les autres acteurs de la filière, afin de « nous assurer que les outils industriels sont préservés ». « Il nous faut accélérer la recherche et l’innovation », a également répété Marc Fesneau, évoquant les résultats du PNRI sur les plantes compagnes ou le biocontrôle, ainsi que les traitements alternatifs foliaires. Plus largement, pour le ministre, « tous les sujets phytosanitaires doivent être posés au niveau européen ». « C’est le combat que nous menons, à la fois pour être sur une tendance de réduction des produits phytosanitaires, mais aussi pour que cet effort soit fait à l’échelle européenne ».

 

Fin des néonicotinoïdes : désarroi chez les betteraviers, victoire chez les ONG

La confirmation par Marc Fesneau de l’impossibilité d’accorder une nouvelle dérogation aux semences enrobées de néonicotinoïdes pour 2023 a donné lieu à des réactions contrastées. « C’est une immense déception pour toute notre filière qui plonge les betteraviers dans un grand désarroi », regrette le président de la CGB Franck Sander dans un communiqué du 23 janvier. Dénonçant le « risque d’importation », la CGB rappelle au passage que « la catastrophe sanitaire de 2020 est toujours dans les esprits, avec une perte moyenne de rendement de 30 % au niveau national, les exploitations les plus touchées ayant perdu jusqu’à 70 % de leur récolte ». Générations Futures s’est félicitée le même jour d’une victoire « remportée après de dures batailles ». Et d’estimer que la future loi d’orientation et d’avenir (LOA) sera une occasion d’accélérer la transition agroécologique. « La décision du gouvernement témoigne que la protection de la biodiversité, le respect du droit européen et la garantie du revenu des agriculteurs peuvent être conciliés », salue également le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg. Le Syndicat national d’apiculture (SNA) salue de même, « après 25 années de combat, une grande victoire » pour l’apiculture et l’environnement.

 

Assurance : la Codar donne son feu vert au décret sur le pool de coréassurance

La Codar (commission chargée de l’orientation et du développement des assurances garantissant les dommages causés aux récoltes) a donné un avis favorable au projet de décret relatif au groupement de coréassurance (pool), rapportent plusieurs sources concordantes le 24 janvier. Le projet de texte, qu’Agra Presse a pu consulter, précise deux grands aspects du pool. Le projet de décret fixe d’abord les conditions à remplir pour que la convention de constitution du groupement soit agréée par l’État. Les assureurs devront notamment fournir une « analyse économique sur l’impact du groupement sur le marché de la couverture des risques climatiques au regard de l’intensité concurrentielle du secteur assurantiel concerné et des gains économiques attendus pour les exploitants agricoles ». Le délai de réponse dont dispose le gouvernement pour signifier l’agrément est de deux mois, à compter de la date de réception du dossier complet. Pour rappel, les assureurs disposent d’un délai de 18 mois, à compter du 1er janvier, pour aboutir à une convention agréée. Enfin, le projet de décret détaille également la part de risque que les assureurs distribuant de l’assurance récolte subventionnée devront céder au groupement. Cette part devra être « identique » pour tous les assureurs et comprise entre 65 et 90 % du risque associé à chaque contrat.

 

Produits vétérinaires : des éleveurs basques français condamnés pour achat illégal en Espagne

Quatre éleveurs du Pays basque ont été condamnés le 24 janvier à 5.000 euros d’amende avec sursis par le tribunal de Bayonne pour s’être frauduleusement procuré des antibiotiques auprès d’un vétérinaire en Espagne et les avoir administrés eux-mêmes à leurs animaux. Ces éleveurs de brebis et de vaches avaient pris pour habitude de se fournir en médicaments dans le pays voisin, grâce à des ordonnances délivrées à la demande par un praticien espagnol. Des substances vendues beaucoup moins cher en Espagne mais qui, pour certaines, sont soumises à un décret français réglementant leur usage depuis 2016. Les produits antibiotiques, classés comme « critiques » en France, ne peuvent être achetés qu’après examen de l’animal par un vétérinaire et doivent être administrés par le professionnel pour éviter toute « automédication ». À l’audience, les éleveurs avaient argué des « réalités du terrain », parlant de « pratiques courantes », effectuées sans « aucune intention de frauder ». Ils devront chacun verser 1 euro de dommages et intérêts à l’Ordre des vétérinaires, partie civile au dossier.

 

Influenza : onzième foyer dans le Gers en un mois, et une suspicion en cours

Alors que le « plan Adour » prévoyait les remises en place de palmipèdes dans le Sud-Ouest à partir du 15 janvier (après un mois de vide sanitaire), la préfecture du Gers a annoncé, dans un communiqué le 24 janvier, la confirmation d’un nouveau cas d’influenza dans la commune d’Ayzieu, le onzième depuis un mois dans le département. En vertu des nouvelles instructions du 16 janvier, un dépeuplement ou abattage préventif sera réalisé pour les élevages de canards dans un rayon de 10 km, et abattage préventif des élevages de volailles maigres dans un rayon de 1 km. Il s’agit du sixième cas dans le département depuis le 15 janvier, les cinq suspicions dévoilées le 19 janvier ayant été depuis confirmées, d’après la préfecture. Dans ce même communiqué du 24 janvier, elle annonce par ailleurs qu’une nouvelle suspicion est en cours dans un élevage de poulets sur la commune d’Eauze. Deux jours plus tôt, un foyer a été confirmé dans un élevage de canards des Landes, le premier de l’hiver dans ce département. Ces cas dans le Sud-Ouest surviennent alors que « les déclarations de foyers ralentissent toujours dans le secteur ouest », exception faite d’un cas retentissant pour la filière œuf, le 12 janvier dans les Deux-Sèvres, constatait la plateforme ESA (Épidémiosurveillance en santé animale) le 17 janvier. À la date du 23 janvier, 286 foyers en élevage ont été confirmés en France depuis le 1er août dernier.

 

Accord UE/Mercosur : le Brésil et l’Argentine appellent l’UE à lever ses barrières commerciales

Dans une déclaration commune, les ministres de l’Économie argentins, Sergio Massa, et brésilien, Fernando Haddad, ont appelé le 24 janvier, l’UE à « lever les barrières affectant la compétitivité de leurs produits dans le cadre de l’accord UE/Mercosur ». À cet égard, ils ont notamment dénoncé la nouvelle législation environnementale de l’UE, en particulier celle relative à la déforestation importée. « Les accords ne peuvent être avantageux pour une partie et pas les autres, sinon, ce ne sont pas des accords, mais des contraintes », a notamment prévenu M.Massa prenant comme exemple la politique de subventions agricoles de l’UE qui serait préjudiciable aux producteurs brésiliens et argentins. Alors qu’il a été conclu en 2019, l’accord UE/Mercosur n’a toujours pas été ratifié en raison du blocage de nombreux États membres dont la France, qui demandaient notamment au Brésil des engagements environnementaux plus importants, en particulier sur la question liée à la déforestation en Amazonie. Depuis l’élection de Lula à la tête du Brésil, « le contexte politique est plus favorable pour relancer les discussions sur l’accord du Mercosur » a reconnu le 23 janvier, le commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis devant les eurodéputés de la commission du Commerce international.

 

Brésil : la réalité « bien pire » que prévu, selon la ministre de l’Environnement

La situation environnementale au Brésil est « bien pire que ce que nous imaginions », affirme à l’AFP Marina Silva, la nouvelle ministre de l’Environnement, pour qui la préservation de l’Amazonie ne pourra se faire qu’avec la coopération des pays étrangers. L’atteinte de l’objectif d’une déforestation zéro à l’horizon 2030 réaffirmé par Lula, « ne sera pas facile […] mais nous allons essayer de rattraper le temps perdu ». Pour montrer les méfaits de la déforestation, « nous allons investir dans les biotechnologies, le tourisme, l’agriculture à faible émission carbone et dans d’autres sources de revenu », promet Marina Silva. Se défendant d’atteindre un Brésil « vert » en quatre années, la ministre espère « arriver à la Cop30 en 2025 comme un pays qui remplit ses devoirs », alors que le pays a proposé d’accueillir la conférence de l’ONU sur le climat à Belem, aux portes de l’Amazonie. Mais Brasilia ne pourra pas faire de miracles sans aide internationale, avertit-elle. En plus de l’Allemagne et de la Norvège, « nous sommes en discussion avec le Royaume-Uni, la France, l’Espagne et de nombreux autres pays qui peuvent abonder le Fonds Amazonie ».

 

Bioéthanol : quasi-doublement des volumes d’E85 consommés en 2022

Portée par son positionnement bon marché sur un marché des carburants marqué par la flambée des prix, l’année 2022 a été « exceptionnelle » pour la filière française du bioéthanol, avec un quasi-doublement des volumes de Superéthanol-E85 consommés (+83 %), rapporte la Collective du bioéthanol (fabricants) dans un communiqué le 24 janvier. Sa part de marché atteint désormais 6,5 % des essences, contre 4 % l’an passé. En parallèle, 550 nouvelles stations-service en proposent désormais, portant le total à 3300 stations (sur environ 11 000 en France). Et les ventes de boîtiers E85 homologués a quasiment triplé en 2022, à 85 000 unités contre 30 000 en 2021. L’essence SP95-E10 (10 % de bioéthanol) profite également de l’embellie, avec une hausse de 5 points de sa part de marché, à 56 % des essences, devant le SP98 (19,7 %) et le SP95 (17,8). Fin janvier, rappelle la Collective, l’E85 était moins de cher de 0,76 euro le litre en moyenne que le SP-E10. Plus largement, la consommation d’essence, qui chutait dans les années 2000, avant de rebondir depuis 2014, continue sa progression (+10,7 % en 2022), tandis que le diesel stagne (-0,4 %).

 

Vin : les Vignerons coopérateurs veulent des aides d’urgence mais aussi structurelles

Les caves coopératives (Coopération agricole Vignerons coopérateurs) réclament des aides d’urgence tout en souhaitant des mesures structurelles, à l’approche du rendez-vous le 26 janvier entre Marc Fesneau et la filière en pleine crise. « Il faut que les aides arrivent », a insisté le président Joël Boueilh. Cela concerne des mesures conjoncturelles : l’arrachage, notamment pour le vignoble bordelais ; la distillation, visant des vins rosés ; le stockage, en faveur de certains surplus. L’arrachage définitif a « peu de chance d’aboutir », selon lui, faute de soutien des autres États membres. Reste l’arrachage temporaire, avec des fonds Feader pour une réorientation vers d’autres productions à caractère agro-écologiques. Encore faut-il que l’État abonde ces aides aux côtés des régions, plaide Joël Boueilh. Les caves coopératives demandent par ailleurs un allongement de la durée de remboursement du PGE (Plan garanti par l’État). Des mesures structurelles sont aussi visées. « On doit plus que jamais se préoccuper de savoir qui boit nos vins, quand, comment », explique-t-il. L’idée est notamment de réorienter une partie du vignoble, pour s’adapter aux attentes du consommateur. C’est aussi de « faire émerger des opérateurs en mesure de porter l’offre à l’export ».

 

Vins : Bordeaux détaille sa stratégie bas carbone 2030

À l’occasion de son forum environnemental, le 24 janvier, le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a détaillé sa stratégie bas carbone à l’horizon 2030. « Il s’agit d’une stratégie de filière actionnable dans toutes les entreprises […], modeste à l’échelle individuelle mais très ambitieuse collectivement », résume Allan Sichel, président du CIVB. Objectif pour l’une des plus grandes régions viticoles de France : réduire de 54 % ses émissions à l’horizon 2030 par rapport à 2007. « Si on ne se met pas en ordre de marche aujourd’hui, nous pourrions perdre certains marchés demain », prévient Jeanne-Marie Voigt, chargée de mission climat au sein du CIVB. Les bordeaux misent sur cinq axes correspondant à leurs principaux postes d’émission : réduire de 10 % supplémentaires le poids des bouteilles (443 g en 2019), atteindre 15 % de matériel à carburant alternatif (électricité, biogaz,…), améliorer l’efficacité des bâtiments ou encore « favoriser le transport routier engagé à la place du transport aérien ». Côté pratique, un potentiel de captage de carbone de 100 kt supplémentaires a été identifié grâce à la généralisation de l’enherbement, ou aux plantations de haie. « Malgré la morosité, ne baissons pas les bras », a invité Allan Séchel, faisant référence aux difficultés actuelles du vignoble.

 

Porc : à l’instar de l’ECC en volaille, L214 défend désormais le PMS en porc

À l’instar de l’European Chicken Commitment (ECC), cahier des charges lancé en 2017 par une trentaine d’ONG de protection des animaux européennes, L214 défend, dans un communiqué paru le 24 janvier, les critères de bien-être animal du Pig Minimum Standards (PMS). Sept organisations européennes, dont les Français de One Voice, défendent ce nouveau cahier des charges, selon le document mis en ligne par L214. Son réglement « interdit toutes les mutilations pratiquées sur les cochons, le claquage des porcelets et le sevrage avant 28 jours, exige une forte réduction des densités, impose la mise en place d’enrichissements, bannit les cages individuelles et les méthodes d’étourdissement impliquant une haute concentration de CO2, demande une part minimale d’approvisionnement issue d’élevages garantissant un accès à l’extérieur aux animaux ». Ce cahier des charges a été présenté à l’occasion de la publication d’images clandestines d’un élevage des Côtes d'Armor, contre lequel L214 porte plainte pour « sévices graves ». L’association demande au passage à la marque Le Cochon de Bretagne qui s’approvisionnerait auprès de l’élevage de s’engager à respecter le PMS d’ici 2030.

 

Orge brassicole : en Espagne, Heineken et Fertiberia travaillent ensemble sur leur empreinte carbone

Dans un communiqué de presse du 17 janvier, la filiale brassicole Heineken Espagne et l’entreprise Fertiberia – premier fabricant d’engrais de la péninsule ibérique –, ont annoncé avoir conclu une alliance afin de lancer le projet « Green Malt », visant à minimiser les émissions de gaz à effet de serre produites par la culture de l’orge de brasserie. Ensemble, ils souhaitent « promouvoir l’utilisation des premiers engrais au monde produits à grande échelle à partir d’hydrogène vert ». Ce dernier est obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité solaire, en lieu et place de gaz naturel. Selon les deux partenaires, les premiers semis ont déjà commencé en Andalousie et seront progressivement étendus aux cultures d’orge de la région. La filiale Heineken Espagne deviendra ainsi « la première entreprise à brasser de la bière à partir d’orge brassicole avec une très faible empreinte carbone », soutient le communiqué. Et d’ajouter que ce projet représente « une avancée majeure » dans « son ambition d’être neutre en carbone tout au long de sa chaîne de valeur 2040 ». En septembre 2022, Malteries Soufflet (InVivo) avait annoncé qu’elle présentera une offre de malt issu d’une orge bas carbone sur le marché français, disponible dès la récolte 2023.

 

Pomme de terre fécule : le GIPT en appelle désormais à Emmanuel Macron

Dans une lettre adressée au président de la République Emmanuel Macron le 18 janvier, le président du GIPT (filière de la fécule), Arnaud Delacour, a demandé que soit annoncé un système d’aides exceptionnelles aux planteurs évalué à 500 €/ha de pommes de terre féculières, soit une enveloppe globale de 8 à 9 M € par an pour les années 2023 et 2024. La demande n’est pas nouvelle, mais elle n’a pas reçu jusqu’ici de réponse favorable du ministère de l’Agriculture. « Fortement perturbée » depuis deux ans, la filière féculière est « moins attractive » pour les agriculteurs, et ce « malgré les hausses des prix de contrats annoncées par Roquette frères et Tereos pour cette campagne et celle à venir », estime Arnaud Delacour (voir notre fil du 29 décembre 2022). En 2021, 23 055 ha de terres étaient consacrés à cette culture et 20270 ha en 2022. « Nous anticipons 17 000 hectares en 2023 et les dénonciations actuelles de contrats pourraient annoncer moins de 15 500 hectares plantés en avril 2024 », prévient-il. Une « baisse drastique », qui ne permettra pas d’alimenter les « deux dernières féculeries françaises », selon le GIPT, qui pointe un risque de fermeture réel. Parallèlement, « la balance commerciale actuelle de la filière féculière est fortement positive : +70 % de la production de fécule française est exportée », rappelle le président du GIPT.

 

Gestion de l’eau : manifestations à Perpignan contre une baisse des prélèvements

Plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles une majorité d’agriculteurs, ont manifesté le 24 janvier à Perpignan (Pyrénées-Orientales) contre de potentielles restrictions de leur accès à l’eau, a constaté un correspondant de l’AFP. Les manifestants contestent une décision du tribunal administratif de Montpellier du 29 novembre qui revoit à la baisse la possibilité de prélèvements d’eau dans le fleuve de la Têt, le plus long des Pyrénées-Orientales, notamment pour l’irrigation des cultures. Venus avec une cinquantaine de tracteurs, les manifestants (environ 1 000 selon les organisateurs, 500 selon la police) ont défilé derrière une banderole portant le slogan « Eau secours : la ruralité sacrifiée », jusqu’à la préfecture. « On sort sans de vraies réponses », a regretté Pierre Hylari, président du syndicat des Jeunes agriculteurs du département à l’issue de cette réunion. Le tribunal administratif, saisi par l’association FNE, a décidé de relever le seuil au-dessus duquel les prélèvements d’eau sont possibles dans la Têt. Alors qu’ils étaient auparavant possibles l’été lorsque le cours d’eau atteignait un débit de 600 litres par seconde, le seuil est passé à 1 500 l/s afin de préserver la biodiversité dans la rivière, a décidé le tribunal.

 

Fruits : Dole plc créé une seule filiale française pour renforcer sa stratégie européenne

Dole plc, géant mondial des fruits et légumes frais à tous les maillons de la chaîne, a créé une filiale française opérationnelle depuis le 1er janvier, rapportent nos confrères de FLD (article payant). Baptisée Dole France, la nouvelle entité résulte de la fusion des deux sociétés françaises d’approvisionnement en fruits de contre-saison du groupe international : Total Produce Sourcing France et Total Produce Indigo. Fondée en 2003, l’entreprise tricolore Indigo Fruit avait rejoint le groupe Total Produce en 2011, lequel a finalisé le rachat de Dole Food Company en 2021 ce qui a abouti à la naissance de Dole plc. « En combinant ces entreprises, Dole plc franchit une étape importante dans l’exécution de sa stratégie d’intégration des opérations européennes, et pour mettre à profit la taille de son organisation au bénéfice de ses clients », a déclaré Dole plc dans un communiqué mis en ligne le 16 janvier. Dole France conservera les numéros bancaires et d’immatriculation d’Indigo pour mener son activité afin de « minimiser » les formalités administratives pour ses clients et fournisseurs.

 

Transmission : Philippe Mangin épinglé par le Canard Enchaîné

Philippe Mangin, ex-président d’InVivo, est épinglé par le Canard Enchaîné du 18 janvier pour avoir cédé les parts de sa société agricole à un gros propriétaire terrien, relèvent nos confrères de Réussir. Cette transaction, à plus de 1 M€, concerne les 240 ha détenus avec son frère, précise le journal satirique. L’acquéreur, le Luxembourgeois Alex Wildgen, possède déjà plus de 500 ha, dénonce le Canard Enchaîné. Relayant l’article, les JA de la Meuse se déclarent, sur Facebook, « dégoûtés par le comportement d’un vice-président de région aux positions défendues et affirmées depuis autant d’années ». Philippe Mangin a été président du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs). Réagissant à la polémique, il aurait écrit à la Conf' de la Meuse : « En ce qui concerne les modalités de transmission de notre exploitation, je vous confirme que mon frère et moi avions à cœur d’identifier – n’ayant pas de successeur au sein de notre famille - des jeunes agriculteurs repreneurs. L’installation de jeunes agriculteurs constituant, comme mon entourage le sait, l’une de mes grandes préoccupations. À mon grand regret, et alors que cette situation était bien connue de notre écosystème, nous n’avons pas reçu de candidature adaptée au cours des trois dernières années », rapporte France 3.

 

Distribution : Thierry Cotillard prend la présidence du groupement Les Mousquetaires

Réunis en assemblée générale, le 24 janvier, les adhérents associés du groupement Les Mousquetaires (Intermarché/Netto) ont élu Thierry Cotillard à la présidence de la société Les Mousquetaires, l’organe de direction du groupement. « Sa prise de fonction est effective à compter de ce jour », précise un communiqué. Thierry Cotillard succède à Didier Duhaupand qui avait décidé, en octobre, de mettre un terme à son mandat, qui courrait jusqu’en 2024, en raison de désaccords internes. En AG, le nouveau président a présenté ses priorités. Parmi elles : « se concentrer résolument sur le discount » et « consolider l’ADN unique de « producteurs-commerçants » sur le métier de l’alimentaire ». Le groupement est le seul acteur de la grande distribution à posséder ses propres usines de transformation alimentaire. Elles sont gérées par son pôle alimentaire : Agromousquetaires. C’est une « véritable arme de différenciation massive de la coopération avec le monde agricole et de la qualité alimentaire, et le fer de lance de la performance prix des points de vente Intermarché et Netto », affirme le communiqué du groupement.

 

Numérique : Marie Beuret devient déléguée générale d’Agro EDI Europe

L’association Agro EDI Europe vient d’annoncer la nomination d’une nouvelle déléguée générale, Marie Beuret, en remplacement de Bruno Prépin. Marie Beuret travaillait déjà depuis 2012 chez Agro EDI Europe en tant que « chef de projets pour l’harmonisation des échanges de données pour le monde agricole ». Association à but non lucratif créée en 1992, Agro EDI Europe « œuvre au maintien et au développement des échanges de données harmonisés et des standards pour le monde agricole ». Ses 300 adhérents sont issus de l’amont agricole (entreprises publiques et privées, agro fournitures, distributeurs, collecteurs, centres de gestion et experts comptables, syndicats professionnels, instituts techniques, éditeurs et offreurs de solutions, etc.)

 

Fertilisants : OCP, Axioma et Olmix rejoignent l’Unifa

Dans un communiqué paru le 24 janvier, le syndicat des fabricants de fertilisants agricoles (Unifa) annonce l’intégration de trois nouveaux adhérents : OCP, Axioma et Olmix. Fondé en 1920, le groupe marocain OCP (anciennement Office chérifien des phosphates) est spécialisé dans la production et l’exportation du phosphate et « plus généralement la production d’engrais », selon l’Unifa. Créé en 1995, le français Olmix est connu pour son travail sur les algues comme intrants agricoles et aliment pour bétail. Basée en Bretagne, l’entreprise « est l’un des grands spécialistes mondiaux des biotechnologies marines et de la chimie verte », détaille l’Unifa. Créée en 2012, Axioma est spécialisée dans les biostimulants.