Syndicat des éleveurs caprins de Saône-et-Loire
La filière caprine tant aimée des Français

Ariane Tilve
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À l’occasion de l’Assemblée générale du syndicat des éleveurs de Saône-et-Loire, qui s’est tenue vendredi 19 janvier à Davayé, Les éleveurs ont pu se féliciter de la bonne image de la filière tout en déplorant le manque de forces vives au sein du syndicat.

La filière caprine tant aimée des Français

La filière arrive à tenir des prix du lait qui sont en adéquation avec les coûts mais il faut veiller à « maintenir cet état de fait durement acquis » martèle le président du syndicat, Jean-Philippe Bonnefoy. La filière dispose d’une très bonne image au sein de l’opinion publique, ce qui lui facilite grandement la tâche, mais le syndicat invite les éleveurs à ne pas baisser la garde pour autant. Il faut notamment renouveler le Conseil d’administration, qui doit compter neuf membres, ou encore mobiliser les troupes pour mener à bien les actions mises en place par le Syndicat, dont les journées portes ouvertes. Une jeune apprentie de Davayé interroge alors Jean-Philippe Bonnefoy sur l’engagement au sein du syndicat, preuve que la jeunesse est soucieuse de ces engagements. « Sur les 80 éleveurs de plus de 20 chèvres installés en Saône-et-Loire, une vingtaine adhère au syndicat ».

Au niveau national, le rôle de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) est notamment de faire remonter les incongruités de la loi EGAlim qui prévoit que le producteur propose un contrat à ses clients. Mais en caprin, il y a peu de laitiers qui vendent à une seule et même personne. Le Syndicat a néanmoins élaboré un contrat-type à soumettre aux GMS, notamment, auxquelles un éleveur vendrait un quart au moins de sa production. « C’est à vous, de préférence, de faire signer un contrat et éviter de signer ce que propose la GMS. C’est une démarche qui peut protéger les éleveurs au cas où la grande surface déciderait de se passer de vos services du jour au lendemain », insiste Jean-Philippe Bonnefoy. Réaction d’une éleveuse : « la plupart du temps les grandes surfaces ne nous laissent pas le choix ». Les réalités du terrain sont bien éloignées des décideurs, une fois de plus, d’où l’intérêt de faire entendre sa voix. Les manifestations prévues dans les prochains jours réclament que la loi EGAlim soit appliquée par le Gouvernement.

De façon plus terre à terre, le syndicat propose de faire évoluer les cotisations pour 2025 en les faisant passer à 40€/adhérents ainsi que 1,30€/chèvre pour les fermiers et 0,50€/chèvre pour les laitiers.

L’action du GIEE Lait’s Goat

Le Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), baptisé avec humour Lait’s Goat en Saône-et-Loire, a organisé l’année dernière plusieurs journées techniques visant à pérenniser l’alimentation du cheptel sur le territoire, réduire l’impact carbone et maintenir la biodiversité. Le 20 juin, une demi-journée technique sur les énergies vertes était organisée, avec un exemple de méthanisation à Uxeau. Le 5 juillet dernier, c’est une demi-journée technique qui était consacrée aux légumineuses à Davayé. Plus récemment, le 5 octobre, le GIEE s’est penché sur la question des énergies vertes, et plus particulièrement le bois énergie, à Bresse-sur-Grosne. Le 6 décembre, ce sont les rendus thermographiques et photovoltaïques en autoconsommation qui étaient exposés à Davayé (lire aussi notre article en page HH). Enfin, le 14 décembre, on parlait séchage en grange à Céron et Prizy. Des demi-journées techniques toujours suivies d’interventions d’experts, dont le conseiller biomasse climat énergie de la chambre d’agriculture, David Du Clary. Ces actions, Lait’s goat a bien l’intention de les poursuivre en 2024 pour aider la filière à répondre aux impacts du changement climatique.

Chevreaux fermiers de Bourgogne-Franche-Comté

Il existe, entre autres projets, un partenariat pour continuer à développer la filière chevreau, un plan de trois ans et demi qui vise à regrouper des éleveurs avec une charte d’engagement qui intègre les coûts de production, mais aussi des cahiers des charges entre l’éleveur et les prestataires (abattoir/découpe). Avant de se lancer dans la valorisation de la viande de chevreaux, il est néanmoins important de maîtriser l’engraissement, mais aussi les tenants et les aboutissants de la vente directe. « J’invite ceux qui le souhaitent à faire une liste de toutes les tâches supplémentaires qu’engendre cette valorisation, comme contacter l’un des deux abattoirs, à Autun et Paray-le-Monial, qui prend encore les chevreaux pour savoir quand ? combien ça coûte et envisager une organisation en parallèle pour l’abattage de printemps notamment ». Il existe actuellement six éleveurs caprins qui se sont lancés dans la vente directe de chevreaux et de produits dérivés en Saône-et-Loire. Il est également important de communiquer pour (re) développer une filière en berne. « La viande de chevreau, ma mère savait la cuisiner et il n’y avait rien d’exceptionnel à cela, raconte Jean-Philippe Bonnefoy, mais aujourd’hui peu de gens savent encore le faire ». D’où l’intérêt, selon le syndicat, de communiquer auprès des particuliers, mais aussi des restaurateurs pour leur fournir, par exemple, des idées de recette.

C’est une nouvelle obligation à laquelle doivent se plier les éleveurs. Il faut apposer un logo info-tri   "pour gérer la fin de vie de vos emballages au titre de la Responsabilité élargie du producteur." Pour cela, il est possible de souscrire un abonnement d’au moins 80 euros par an, auprès d’entreprises comme Citeo, pour lui déléguer cette responsabilité. Une obligation qui s’accompagne de nouvelles démarches administratives parfois complexes mais obligatoires.