PESTICIDES
La séparation vente-conseil « ne marche pas », concède M.Fesneau

« Ça partait de bonnes intentions, mais ça ne marche pas, les agriculteurs manquent de conseil », a déclaré Marc Fesneau à l’occasion des Rencontres du biocontrôle d’IBMA (fabricants), à Angers le 17 janvier. 

La séparation vente-conseil « ne marche pas », concède M.Fesneau
Deux rapports parlementaires ont pointé l’inefficacité du dispositif de séparation de la vente et du conseil de produits phytosanitaires. ©Apasec

« Ça partait de bonnes intentions, mais ça ne marche pas, les agriculteurs manquent de conseil », a déclaré Marc Fesneau à l’occasion des 10e Rencontres du biocontrôle d’IBMA (fabricants), à Angers le 17 janvier, rapportent nos confrères de Réussir Fruits et légumes. Sa déclaration intervient après la parution de deux rapports parlementaires, l’un en juillet, l’autre en décembre, qui avaient pointé l’inefficacité du dispositif prévu par la loi Egalim 1. Dans une enquête parue en mars 2021, la rédaction d’Agra Presse avait mis en évidence le fait que de nombreux technico-commerciaux travaillant pour des coopératives ayant choisi de ne plus faire de conseil continuaient dans les faits à le pratiquer, mais uniquement à l’oral, sans laisser de traces écrites. Quant au conseil stratégique, sa mise en place a pris du retard ; un délai supplémentaire a été accordé récemment par décret pour fournir l’attestation de conseil stratégique (CSP) lors d’une demande de renouvellement du Certiphyto. Dans son discours de vœux le 17 janvier, le président de La Coopération agricole, Dominique Chargé, a demandé un « support législatif », pour mettre fin à « l’interdiction d’accompagner les agriculteurs et donc à cette fausse bonne idée de la séparation de la vente et du conseil ». Plusieurs pistes sont possibles au Parlement, d’après l’un des auteurs des deux rapports, le député socialiste Dominique Potier : l’intégration au projet de loi d’orientation et d’avenir (PLOA) – mais le gouvernement semble parti pour un texte resserré autour de la seule question de l’installation-transmission ; l’intégration à la future loi Pacte 2 (simplification) ; ou encore une proposition de loi transpartisane dédiée. Pour cette dernière option, Dominique Potier souhaiterait intégrer un volant de mesures destinées à créer « un conseil agronomique global annuel et universel sous l’autorité des chambres d’agriculture ». 

M.R