Semences
La qualité du séchage est une question de juste équilibre

Françoise Thomas
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La Fnams, la fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semence, vient de rééditer son guide sur le séchage des semences. Au même titre que la conduite de culture et le stockage, le séchage fait partie de ces étapes conditionnant la qualité future des semences. Petits extraits des conseils délivrés dans le guide.

La qualité du séchage est une question de juste équilibre

Le Guide séchage des semences de la Fnams est composé de deux parties. Dans la première, sont indiqués les principes généraux pour concevoir une installation de ventilation/séchage à la ferme. Ainsi, en 32 pages, nombre de conseils sont donnés pour concevoir l’aire de ventilation/séchage la plus optimale possible. Sont repris également tous les conseils pour une bonne conduite de ce séchage, depuis la récolte jusqu’au stockage, en passant par les contrôles à effectuer et l’entretien des systèmes de ventilation.

Dans la seconde partie, la Fnams a édité des cahiers pratiques pour chaque type de semences : les protéagineux, les légumineuses (fabacées fourragères), les céréales, les lentilles/pois (fabacées potagères), les graminées (les poacées fourragères), pour apporter à chaque fois les conduites plus précises à suivre.

Rien au hasard

La bonne date de récolte pour des semences de qualité dépend du taux d’humidité des graines et de la température. Deux éléments pas toujours compatibles ensuite, selon leur taux, avec un stockage optimal et sans conséquences. De ce fait, pour garantir et préserver la qualité des futures semences, la ventilation et/ou le séchage font partie des éléments-clés.

Le guide nouvellement édité par la Fnams rappelle dans le détail tous les éléments à prendre en compte, lors de la conception d’une installation. Entre dimensionnement, positionnement et ventilation « naturelle » de l’ensemble, les qualités et performances de ce séchoir dépendront directement des paramètres de sa construction. Et cela va de la hauteur des parois latérales, au type de peinture, à la présence de passerelle, etc.

De même, le type et la puissance du ventilateur seront bien évidemment à choisir en fonction de l’usage que l’on va en faire. Et que le ventilateur soit hélicoïdal ou centrifuge, les gammes existantes sont très nombreuses. De façon générale, il est conseillé de plutôt surdimensionner l’installation, des variateurs permettant de réguler la vitesse par la suite si nécessaire.

Pour rappel, différentes sortes de séchoir sont possibles : sur plancher surélevé dit sur faux-fond, au sol par gaines de ventilation amovibles ou enterrées, en benne (idéal pour les plus petites quantités), voire en palox.

Quelle que soit la conception choisie, celle-ci doit être adaptée à l’usage et l’installation électrique de l’exploitation doit être adaptée à cet équipement. Voire, pour pousser encore plus loin la réflexion, cela peut justifier l’investissement dans des panneaux photovoltaïques, en sachant par exemple, qu’il faut compter 1.500 kcal pour évaporer 1 kg d’eau.

Le moment idoine

C’est le juste équilibre entre le taux d’humidité des plantes et leur maturité qui décide de la date de récolte. Si c’est encore plus vrai pour des semences, ce point d’équilibre sera, malgré tout, fonction du type de récolte et de battage. Par exemple, pour une récolte et un battage direct au champ, il faut que l’ensemble soit le plus sec possible. Dans le cas d’un battage différé au champ, la fauche peut être réalisée avec une teneur en eau encore élevée, la récolte sèche alors sur place et la ventilation ne servira par la suite qu’à la refroidir.

Et c’est ensuite, toujours en s’en référant aux notions de juste équilibre, que l’on procédera à des phases de ventilation ou de séchage des volumes de graines.

À noter que la phase de pré nettoyage n’est pas conseiller pour les semences les plus fragiles, type pois, lentille, lupin.

Enfin, en cas de semences pas assez séchées, des frais de séchage seront facturés au producteur. Trop séchées, les semences peuvent perdre leur faculté germinative. Des outils aident à déterminer le juste taux d’humidité finale des semences (étuve Chopin, dessiccateur à lampe halogène, humidimètre).