Mouton Charollais
Le Mouton Charollais bien décidé à faire parler de lui à Paris !

Marc Labille
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Porté par un engouement qui fait plaisir à voir, le Mouton Charollais n’a eu que l’embarras du choix pour désigner ses 70 représentants pour le salon de l’agriculture. Le 51e concours général de la race s’annonce très relevé !

Le Mouton Charollais bien décidé à faire parler de lui à Paris !
Cette année encore, c’est dans la bonne humeur que les passionnés du Mouton Charollais se sont retrouvés à Palinges pour le tri des animaux pour Paris.

À neuf jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, le petit monde du mouton Charollais s’est retrouvé à Palinges pour le traditionnel tri des animaux pour Paris. Aux abords du bâtiment de la station de contrôle individuel, venues de la France entière, les bétaillères à moutons se bousculaient en ce matin d’hiver ensoleillé. Plus de 120 ovins reproducteurs étaient rassemblés sur place alors que la race ne dispose que de 69 place au SIA ! Une affluence record qui donnait le sourire aux responsables de l’Organisme de Sélection. « Nous avons plus d’animaux, plus d’élevages représentés, beaucoup de jeunes… », se félicitait le président Pascal Chaponneau. « Cette année, le Mouton Charollais bénéficie d’un engouement, d’un dynamisme nouveau. Ça fait plaisir ! », s’enthousiasmait Aline Bonnot, la directrice de l’OS.

Un niveau plus relevé que jamais

La conséquence d’un tel succès a été un tri encore plus sévère que les autres années. En hausse depuis plusieurs années, le niveau de qualité des animaux sélectionnés pour Paris sera plus relevé que jamais. « Une très très belle présentation en perspective », se réjouissait Pascal Chaponneau. À l’issue de cette sélection, le président avait une pensée pour les éleveurs déçus de ne pas avoir été retenus. « Ils ont engagé des frais pour préparer ces animaux et il ne faudrait pas que ce tri les décourage ». Aussi, Pascal Chaponneau évoquait-il l’idée d’instaurer à nouveau une pré-sélection dès le mois de novembre, comme cela se pratiquait il y a quelques années. Une façon de limiter les frais qu’aux seuls animaux qui ont toutes leurs chances d’aller à Paris.

Seconde vente en ligne

Ce rassemblement de Palinges a aussi donné lieu au tournage de vidéos en vue de la vente en ligne qui sera organisée en marge du salon. Un antenais, un bélier de 2 ans et deux béliers de 30 moins ont ainsi pris la pose dans un petit studio de fortune. Cette vente aux enchères sur Internet, animée par la Sicafome débutera le mercredi 1er mars à 18h et durera 48 heures jusqu’au vendredi soir.

Rendez-vous le jeudi 2 mars à 9 h 30

C’est le jeudi 2 mars à 9 h 30 que débutera le 51e concours général du mouton Charollais. Vers midi, la remise des prix sera suivie d’un vin d’honneur et d’une dégustation d’Agneau Charollais cuisiné par l’ambassadeur de la race Philippe Dumoux. Le chef assurera également des dégustations le mercredi et le vendredi sur le stand de la Région. Enfin, un lot d’agneaux charollais sera mis en marché lors d’une vente d’agneaux de boucherie organisée par le label rouge du Centre-Ouest « Le Diamandin ».

Benjamin Carbon (69) : toute première participation à Paris !
Benjamin Carbon et son agneau sélectionné pour Paris.

Benjamin Carbon (69) : toute première participation à Paris !

Âgé de 26 ans, Benjamin Carbon sera l’un des jeunes éleveurs à disputer le concours général de la race mouton Charollais. Installé hors cadre familial dans le Rhône depuis l’automne dernier, il élève 400 brebis dont 300 croisées et 100 charollaises. Benjamin s’est lancé dans la vente directe de viande ovine en créant trois magasins au sein desquels, il écoule entre 5 et 7 agneaux par semaine. C’est un sélectionneur de mouton Charollais de la Loire voisine qui lui a transmis la passion de cette race à la réputation très bouchère. Benjamin a commencé par acheter 25 agnelles inscrites à cet éleveur puis il en a acquis d’autres auprès du Gaec de Champagny en Saône-et-Loire puis de Thierry Royer dans la Haute-Loire. Pour ses béliers, Benjamin s’est fourni notamment auprès de l’élevage Duverne en Saône-et-Loire. Tout heureux d’avoir un agneau de sélectionné pour Paris, le jeune éleveur participera ainsi à son deuxième concours après Cournon.

Antoine Pierre, Clessy : "un lot le plus homogène possible"

Antoine Pierre, Clessy : "un lot le plus homogène possible"

Éleveur de 30 brebis charollaises inscrites à Clessy et également salarié agricole dans un élevage, Antoine Pierre a eu la lourde tâche cette année de trier les animaux pour le salon de l’agriculture. En binôme avec Yves Bonnot de Toulon-sur-Arroux, le jeune éleveur officiait pour la première fois dans cette délicate mission. Avec son collègue sélectionneur, ils ont eu fort à faire, car il n’y avait que 70 places pour plus de 120 postulants ! La règle a consisté à éliminer les sujets qui présentaient des défauts : problèmes d’aplombs (pattes), mauvaise ligne de dos, défaut de qualité de race (tête, couleur de patte). « L’objectif, c’est d’avoir un ensemble d’animaux le plus homogène possible », résumait Antoine. Face à des Moutons particulièrement « bien préparés, avec beaucoup de finesse de viande », le jeune sélectionneur avait bien conscience que la sélection ferait forcément quelques déçus. Mais c’est le jeu lorsque l’on prétend participer à un concours…