Les brèves du 25 avril 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 25 avril 2023

Les brèves du 25 avril 2023

Distribution : Intermarché discute avec Teract et Casino, Kretinsky s’interpose

Le groupement Les Mousquetaires (Intermarché/Netto) est entré en « discussions exclusives » avec Teract, dont le premier actionnaire est l’union de coopératives InVivo, et le groupe Casino qui projettent de créer ensemble un « nouvel acteur français de la distribution responsable et durable », annonce un communiqué du 24 avril. Alliés pour leurs achats, Intermarché et Casino envisagent de prolonger leur partenariat jusqu’en 2028 et de l’étendre à la nouvelle entité. Cette dernière pourrait s’allier à Intermarché pour former une alliance aux achats dans les produits sous marque de distributeur. Des alliances sont aussi envisagées au niveau de l’approvisionnement. Le projet d’accord prévoit que Casino, lourdement endetté, cède des magasins pour « au minimum 1,1 Mrd€ de chiffre d’affaires » à son concurrent. Il est également envisagé que ce dernier devienne actionnaire minoritaire de la nouvelle entité créée avec Teract. De son côté, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire minoritaire de Casino, a fait une proposition alternative. Peu de temps après l’annonce des négociations avec Intermarché, il a proposé de participer – avec d’autres investisseurs – à une augmentation du capital de Casino à hauteur de 1,1 Mrd€. Et ce afin « de renforcer significativement les fonds propres de Casino pour faire face à ses échéances » de remboursement de dettes.

NBT : les propositions de Bruxelles reportées au 21 juin

La présentation des propositions sur les nouvelles techniques de sélection génomiques (NBT) est finalement attendue le 21 juin, alors qu’elle était initialement prévue pour le 7 juin, a confirmé la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, lors d’une audition au Parlement européen le 24 avril. Un délai nécessaire pour finaliser le texte actuellement en discussion au sein des services de la Commission. Cette proposition doit permettre de faciliter la culture et la mise sur le marché de l’UE des variétés de plantes issues de ces techniques telles que la mutagenèse ciblée ou la cisgenèse. Selon les premiers éléments de l’étude d’impact qui circulent dans les institutions européennes, il est envisagé de ne pas appliquer les obligations de la directive OGM (évaluation des risques, autorisation de mise sur le marché, étiquetage…) aux plantes issues de ce NBT si celles-ci peuvent exister dans la nature ou être obtenues par des méthodes de sélection classique. « Nous allons proposer des mesures pour assurer une coexistence avec l’agriculture biologique », a assuré Stella Kyriakides. Les ministres de l’Agriculture de l’UE, qui se réunissent le 25 avril à Luxembourg, auront, lors de leur déjeuner, un débat sur ce dossier.

Prix alimentaires : la situation sera difficile « jusqu’à la fin de l’été », avertit Macron

Interrogé par des lecteurs du quotidien Le Parisien, le président de la République Emmanuel Macron affirme que la situation sera difficile « jusqu’à la fin de l’été » sur les prix alimentaires, dans une interview publiée le 23 avril sur le site internet du journal (article payant). « Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu’à la fin de l’été », prévient le chef de l’État. À propos des marges des distributeurs, il défend que sa majorité « a durci les négociations commerciales avec la grande distribution, ce qui permet aux agriculteurs de voir leur revenu protégé ». « Et on peut rouvrir ces négociations à certaines périodes », ajoute-t-il. Alors que l’inflation des produits alimentaires a atteint 15,9 % en mars, l’exécutif appelle les parties prenantes à rouvrir leurs contrats pour tenir compte de « la baisse des prix » sur les marchés de gros. En 2022, des renégociations commerciales avaient été orchestrées par le gouvernement afin de répercuter les fortes inflations subies par l’amont agricole et l’industrie après le déclenchement de la guerre en Ukraine, avec plusieurs mois de décalage. La déclaration de M. Macron concorde avec les prévisions de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), qui entrevoit un premier reflux de l’inflation au second semestre.

Autoroute A69 : Beaune envisage de « réduire les impacts environnementaux »

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune s’est refusé le 24 avril à se prononcer sur le sort de l’autoroute Toulouse-Castres, contre laquelle plusieurs milliers d’opposants ont manifesté ce week-end, se disant prêt à étudier la façon d’en « réduire les impacts environnementaux » si le projet est poursuivi. « On doit évidemment revoir un certain nombre de projets routiers », a affirmé M. Beaune sur France Info. « Il est hors de question de faire comme avant ! » « Il est clair qu’on va réduire la part des projets routiers – il n’y en aura pas zéro, il y en aura moins – pour donner une priorité assumée aux transports publics et au transport ferroviaire », a-t-il ajouté, alors que le gouvernement s’apprête à négocier les contrats de plan État-Région avec les exécutifs locaux. Plusieurs milliers d’opposants à l’autoroute A69 Toulouse-Castres ont manifesté en pleine campagne le 22 avril à Saïx, dans le Tarn, dénonçant un projet qu’ils jugent contradictoire avec l’urgence climatique et réclamant « moins de goudron ». Les organisateurs de la mobilisation, dont la Confédération paysanne, ont souligné la perte de terres agricoles ou de biodiversité qu’entraînerait la construction de cette portion d’autoroute de 53 km.

Influenza aviaire : le ministère publie l’appel d’offres pour la vaccination des canards

Le ministère de l’Agriculture a publié le 17 avril un appel d’offres, ouvert jusqu’au 16 mai, portant sur « la fourniture, le stockage et la livraison de doses de vaccins » contre l’influenza aviaire, indique-t-il sur son site web le 21 avril. Comme annoncé précédemment, le marché porte sur 80 millions de doses visant à protéger les canards à « l’automne 2023 ». D’après les documents publics, l’appel d’offres comprend une première « tranche ferme » de 40 millions de doses à utiliser du 1er octobre 2023 au 1er avril 2024, ainsi que deux « tranches optionnelles » (22 millions de doses pour canards gras et 18 millions de doses pour canards à rôtir, à utiliser du 1er octobre 2024 au 1er avril 2025). Si la vaccination s’avère impossible en 2023, le gouvernement stockera les doses de la tranche ferme et annulera les commandes des tranches optionnelles. Ces 80 millions de doses permettraient de répondre à un « scénario théorique et minimal », qui consisterait à protéger, avec deux injections, l’ensemble des canards présents en France (21 millions de canards gras et 15,6 millions de canards à rôtir) durant la période à risque de l’hiver (1er novembre au 1er avril). Cette première commande « ne préjuge pas » de la stratégie vaccinale encore en cours d’élaboration, prévient le ministère : « Les besoins en vaccins seront réévalués en mai et de nouvelles commandes pourraient être effectuées le cas échéant. »

S-métolachlore/pesticides : la FNSEA attend toujours la nouvelle méthode promise au Salon

Le retrait des autorisations des produits à base de S-métolachlore confirmé par l’Anses le 20 avril « crée des impasses techniques réelles, prive les agriculteurs d’un outil de production essentiel, et met en péril la capacité de l’agriculture française à produire une alimentation sûre », dénonce la FNSEA dans un communiqué de presse. Alors que l’interdiction n’a pas encore été prononcée au niveau européen, la décision française « crée inévitablement des distorsions de concurrence avec les autres pays européens qui sont, eux, toujours autorisés à utiliser cette molécule ». La Première ministre Élisabeth Borne, rappelle le syndicat, a promis « un changement de méthode » sur les pesticides au Salon de l’agriculture, avec une analyse du calendrier des interdictions à venir, et de leurs conséquences. Des engagements que la FNSEA estime « urgent de mettre en œuvre ». Et le syndicat majoritaire de conclure en attendant de la puissance publique « qu’elle réaffirme sa volonté de porter une vision stratégique dans les décisions [affectant] notre souveraineté alimentaire ».

sécheresse : faute de précipitations, les agriculteurs espagnols renoncent à leurs semis

L’Espagne s’apprête à connaître dans les prochains jours « des températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année », avec des pointes à 40 °C attendues en Andalousie, a prévenu l’agence météorologique espagnole (Aemet) dans un communiqué de presse. Selon l’Aemet, les températures seront cette semaine supérieures de 6 à 10°C en moyenne aux normales de saison. Mais dans certains endroits, elles dépasseront même de « 15 à 20°C » les valeurs normales pour la fin du mois d’avril, a précisé le porte-parole de l’agence Ruben del Campo sur Twitter. Cette vague de chaleur survient alors que le pays traverse un printemps anormalement chaud et sec, notamment en Catalogne, où les autorités ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour réduire l’usage de l’eau, rapporte l’AFP. « Nous allons devoir sacrifier 9000 hectares de luzerne et […] nous ne pourrons pas semer les 7000 hectares de maïs prévus », précise ainsi Amadeu Ros Farrén le président de la Communauté d’irrigants du canal d’Urgell au quotidien Le Monde. La semaine dernière, le ministre espagnol de l’Agriculture Luis Planas a reconnu que le pays traverse « un moment difficile sur le plan hydrologique », d’autant que les nappes phréatiques et les réservoirs espagnols ont été mis à mal ces dernières années par un manque chronique de précipitations.

Fruits et légumes : le train des primeurs « suspendu » à cause des grèves sur les retraites

Le train des primeurs qui achemine des fruits et légumes frais depuis Perpignan jusqu’au marché de Rungis est « suspendu » depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, a appris l’AFP le 24 avril auprès de Fret SNCF. La filiale de la SNCF n’a pas précisé depuis quand exactement le train est à l’arrêt. Elle a expliqué ne pas pouvoir garantir la ponctualité et la régularité du convoi de marchandises, qui circulent désormais par la route. Réagissant dans la journée, la CGT Cheminots a exprimé sa « stupéfaction » face à cette nouvelle. « La grève massive en cours, s’agissant de la réforme des retraites, ne saurait servir de prétexte à la suspension de cette circulation », a déclaré le syndicat de salariés, inquiet de la « sauvegarde » du train des primeurs. La liaison Perpignan-Rungis avait été arrêtée pendant plus de deux ans, faute de clients, avant d’être relancée par le gouvernement en octobre 2021. Le porte-parole de Fret SNCF a affirmé que l’arrêt n’est que temporaire. « On attend de pouvoir repartir », a-t-il assuré.