Démonstration robot

De l’autonomie dans les vignes

Mis à disposition pendant plusieurs jours par la société Granday*, l’enjambeur autonome Ted développé par NaïO Technologie a permis aux conseillers viticoles de la chambre d’agriculture 71 de tester le désherbage mécanique. « Les essais effectués en herbe haute ont montré de très bons résultats, présente Guillaume Paire. Nous avons testé cet enjambeur autonome combiné avec différents outils : disque pulvérisateurs et trois types d’interceps mécaniques, pour un itinéraire complet ».

Le vendredi 7 mai, dernière matinée de présence du robot dans les vignes d’essais de la chambre à Lugny, la démonstration était ouverte à tous les viticulteurs curieux d’en savoir plus ou intéressés par le produit, « mais tout au long de la semaine, des personnes se sont arrêtées, interpelées par cet engin qui progresse seul au milieu des rangs », souligne encore le conseiller viticole.

Il est clair que cela n’est pas encore banal de voir un engin sans conducteur progresser à 5 km/h et effectuer ses demi-tours seul en bout de rang. Ce n’est pas encore banal, mais le sera probablement un jour prochain !

Pour le travail répétitif

 « C’est le robot deuxième génération, a présenté Hervé Lenoir, sorti fin 2020 ». Si 200 robots Naïo sont actuellement déjà en service, ils le sont principalement en maraichage. Pour les vignes, « le premier enjambeur automatique est sorti en 2018 avec le porte-outil à l’arrière, poursuit le responsable des activités viticoles et robotiques chez Granday. La version 2 propose désormais le porte-outil entre les roues et existe en version vigne étroite », comme celui présent à Lugny.

Ses quatre roues directrices offre une maniabilité intéressante lui permettant notamment de procéder à des virages courts en bout de rang. Il peut travailler sur des pentes jusqu’à 20 %. D’un poids de 1,6 tonne, il impacte moins le sol qu’un enjambeur classique.

« L’objectif d’un tel outil est surtout d’enlever les taches rébarbatives, notamment partout où c’est plat, ces taches qui ne requièrent pas le savoir-faire particulier du conducteur du tracteur enjambeur », souligne Hervé Lenoir.

Capacités de travail

Actuellement, Ted travaille en autonomie mais pas seul : un opérateur doit se trouver à une distance maximale, sinon il se met en sécurité.

À savoir qu’il progresse à un peu plus de 3 km/h avec des disques et 2 km/h équipé d’interceps. L’autonomie constatée s’échelonne de 6,5 h à 8 h (l’autonomie annoncée étant de 8 h), notamment en fonction du travail et de la pente. Il convient de cartographier préalablement la vigne, à pied, grâce au GPS intégré et de lui indiquer ensuite les rangs à travailler. La précision est à 2 cm près.

Pour trouver la meilleure stratégie à adopter durant cette semaine d’essais, les techniciens de la chambre se sont adjoint les conseils de Jean-François Promonet, expert sur le réglage des outils. Celui-ci a salué les performances de l’engin tout en soulignant les points d’amélioration comme le guidage de la perche et le réglage de terrage.

Toujours mieux

« On en est au tout début des améliorations sur le matériel viticole, explique le représentant de la société Granday, nous sommes en train d’accompagner le changement. Et il est intéressant d’être là pour emmagasiner de l’expérience ! ». Sur ce type de matériel, leur rôle consiste surtout en un accompagnement au niveau de la cartographie et de la stratégie d’action, plus que dans un SAV purement mécanique.

Les prochaines évolutions sur cet équipement résideront essentiellement sur la sécurisation en phase travail : « dans un avenir proche, des radars périphériques permettront de détecter tout obstacle et de stopper l’engin ». Et sont par ailleurs d’ores et déjà en test des outils électriques comme des rogneuses, épampreuses, tondeuses, etc, permettant d’élargir encore la plage d’utilisation du robot.

* société basée à Montagny-lès-Beaune, 21, présente dans le matériel viticole depuis 30 ans et revendeur exclusif de la marque en Saône-et-Loire.