INFLATION
Le lait échappe aux renégociations commerciales

Le ministère de l’Économie a précisé qu’il n’incluait pas les laiteries dans les industriels devant renégocier leurs tarifs à la baisse avec la grande distribution. En cause, le prix du lait, « très élevé » actuellement.

Le lait échappe aux renégociations commerciales
Les grandes laitieries n'auront pas à renégocier leurs tarifs à la baisse avec les industriels. ©O.Amy_Cniel

Les grandes laiteries se sont fait entendre du gouvernement. Le ministère de l’Économie, Bruno Lemaire, n’exigera pas des entreprises du secteur qu’elles renégocient leurs tarifs à la baisse avec la grande distribution. La fédération des laiteries privées (Fnil), s’est félicitée, dans un communiqué du 16 mai, de la prise en compte des « spécificités du secteur laitier ». Les arguments des laiteries ont été « entendus », s’est réjoui le président-directeur général de la Fnil, François-Xavier Huard. « Bruno Le Maire a reconnu que les entreprises laitières privées ont pris leur part, en responsabilité et en conscience de ce que pèse l’inflation sur le budget des ménages, dans la rémunération des producteurs de lait et la préservation du pouvoir d’achat des Français, malgré des résultats d’exploitation en berne et des marges nettes fragilisées par l’inflation de leurs coûts de production », a-t-il estimé.

Un lait au juste prix 

Le président de Syndilait (fabricants de lait liquide), Éric Forin, a salué les déclarations de Bruno Le Maire. Pour celui qui est aussi directeur général de Candia « les négociations commerciales annuelles ont permis aux laiteries « d’arriver au juste prix ». Quelques jours plus tôt, des déclarations du président du comité stratégique des centres Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, avaient fait vivement réagir le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Thierry Roquefeuil. Le distributeur a expliqué sur l’antenne de BFM TV, le 10 mai, vouloir « faire le tour de l’Europe pour aller chercher ce qu’il y a de moins cher » et a demandé que la loi française les y « autorise », sans toutefois citer explicitement le lait. Sur la même chaîne, plus tard dans la journée, Thierry Roquefeuil s’est indigné : « Si Michel-Édouard Leclerc est prêt à aller chercher du lait dans d’autres pays pour avoir du lait moins cher, cela voudrait dire qu’il déclare la guerre aux producteurs de lait français ». « Venir nous demander de refaire des efforts en 2023 pour baisser les prix » est « totalement déconnecté de la réalité de ce que nous vivons dans la filière laitière », a affirmé Thierry Roquefeuil.

J.G

Les industriels acceptent de renégocier, sous conditions

À l’issue d’une réunion avec les ministres de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, le 17 mai, les représentants des « grands acteurs industriels » de l’agroalimentaire se sont engagés à rouvrir les négociations commerciales avec la grande distribution. L’engagement concerne « les 75 plus grands fournisseurs de marques nationales » et exclut les PME. Un communiqué de presse commun de l'Ania et l'Ilec précise, toutefois, que les deux organisations appelleront seulement leurs adhérents ayant obtenu plus de 10 % de hausse tarifaire en mars et ayant depuis connu « une baisse du coût de l'un de leurs intrants affectant le prix de production de plus de 20 % » à renégocier. Les négociations commerciales doivent rouvrir avant la fin du mois de mai. Le dispositif de « trimestre anti-inflation » conclut avec les distributeurs doit également être prolongé.