Traçabilité de la filière céréalière CRC
Une technologie blockchain en test

La filière céréalière CRC (Culture raisonnée contrôlée) a démarré il y a quelques jours un pilote avec Crystalchain, expert en solutions de traçabilité, pour tester une technologie blockchain, a indiqué le 10 juin son GIE.

Une technologie blockchain en test

« On est en train d’essayer une technologie blockchain », a annoncé le directeur général du GIE CRC Marc Bonnet, à l’occasion des 20 ans de la filière. Les résultats sont attendus « à la fin de l’été ou au début de l’automne », selon lui. Avant une prise de décision « d’ici la fin de l’année », il s’agit de vérifier si cette technologie et les services associés correspondent au modèle économique du GIE, a expliqué Marc Bonnet, désireux de « rendre le coût acceptable ». Les 128 adhérents – comprenant organismes stockeurs, meuniers, industriels, distributeurs – ont exprimé leurs besoins lors de travaux cette année. Objectif : que cette chaîne de traçabilité apporte aussi « des informations et indicateurs qui servent les entreprises dans leur métier d’un point de vue logistique, marketing », protection de l’environnement, d’après lui. La blockchain doit « apporter des éléments aux commerçants et distributeurs pour mieux communiquer auprès des consommateurs », a-t-il ajouté.

Le pouvoir de contrôle des clients

Le cabinet de conseil en stratégie Weave explique que « là où un auditeur expert, dont les compétences étaient parfois douteuses, se déplaçait dans une usine pour contrôler la qualité et la sécurité, tout passe désormais par un registre horodaté ». En d’autres termes, l’auditeur expert est remplacé par l’informatique. À chaque étape de la chaîne, c’est le consommateur lui-même qui remplace « les intermédiaires aux intérêts parfois douteux, en s’assurant que les règles sanitaires sont respectées ». « Désormais, le label c’est vous », affirme le cabinet de conseil à propos de la technologie blockchain mais pas forcément sur la filière CRC. Car le consommateur va se charger de confirmer ou contredire les informations que les producteurs ou industriels mentionneraient sur l’étiquette de leurs produits. Car il risque d’y avoir des trous dans la raquette ou des manipulations possibles avec cette technologie qui est à la base des bitcoins...

Par exemple, un agriculteur assure produire du poulet élevé en plein-air ? Les consommateurs à proximité de l’élevage pourront vérifier par eux-mêmes et transmettre l’information à tous les autres consommateurs, photo à l’appui. D’autres iront vérifier si le transport des poulets s’effectue dans les règles et partageront l’information dans la blockchain. « Les bases de données sont libres d’accès, chacun est libre de les consulter. Et pour éliminer toute malveillance externe, toutes les modifications de la supply chain sont enregistrées au vu et au su de tous ». C’est la fin des lasagnes à la viande de cheval, prédisent les experts un brin utopiques car on voit mal tous les voisins et clients faire ce travail de contrôle sur tout et n’importe quoi en permanence...