Loisirs
Le château de Digoine à Palinges propose une immersion dans les années 1900

Frédéric RENAUD
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En 2022, un premier "parcours-spectacle" avait été présenté, porté par 500 volontaires et applaudi par 15.000 spectateurs. Nouvelle scène, nouveaux personnages, piques-niques... Cet été encore, le château de Digoine propose de vous emporter au milieu d’un tourbillon de costumes, de décors et de musiques à la découverte de l’incomparable Sarah Bernhardt ! 

Le château de Digoine à Palinges propose une immersion dans les années 1900
Le château de Digoine, à Palinges, propose de vivre un "spectacle immersif" exceptionnel, transporte les visiteurs aux dix-neuvième et vingtième siècles. Photo Polaris Production

Le château de Digoine, à Palinges, propose de vivre une expérience historique hors du commun. Un "spectacle immersif" exceptionnel transporte les visiteurs aux dix-neuvième et vingtième siècles : « un parcours d'une heure qui vous fait découvrir les grandes salles de réceptions ainsi que les recoins les plus secrets du château ».

La seconde édition de 1900 est une vaste scénographie, créée en 2022 par la société de production Polaris, et portée cette année par 500 volontaires. Six week-ends de représentation sont programmés, du 10 juin au 16 juillet. 20.000 spectateurs sont attendus, dans un tourbillon de costumes et de décors, qui les plongera à la fin du XIXe siècle, pour revivre la venue de l’iconique actrice Sarah Bernhardt à Digoine. 

Derrière le spectacle, un morceau d'histoire

Après le spectacle, des "Parties de Campagne" vous plongent dans l’atmosphère insolite et délicieuse d’un début de vingtième siècle. En famille ou entre amis, il vous est proposé de flâner dans le parc à pied ou en automobile d’époque, de rencontrer les acteurs de 1900, voire de participer à une séance de dédicace avec Sarah Bernhardt. Il est également possible de se restaurer ou mieux, de profiter d’un pique-nique à la mode de 1900 (sur réservation).

Car en 1900, la grande actrice Sarah Bernhardt arrive au château de Digoine pour rendre visite à son amie, Mademoiselle Baréty ainsi qu'au comte de Chabrillan. Elle vient à la campagne s'abriter du tumulte parisien ; elle veut aussi répéter une pièce dans laquelle elle incarne un nouveau personnage : l'Aiglon. La pièce est écrite par son ami Edmond Rostand, qui est alors déjà connu du grand public pour sa pièce "Cyrano de Bergerac". 

Une grande aventure humaine

Au-delà d’un spectacle historique, 1900 est une véritable aventure humaine ! 500 bénévoles y jouent un rôle actif et se rencontrent toutes les semaines en coulisses ou sur scène. Plusieurs équipes se constituent et contribuent au bon déroulement du spectacle : les équipes de figurants, de danseurs, coulisses, couture, habillage... Tous œuvrent ensemble pour que la magie prenne vie ! Les savoir-faire s’échangent, les générations se mêlent et le château se transforme peu à peu en une coulisse géante de l’Histoire.

Créée en 2015, Polaris est une société de production dont la particularité est de créer des spectacles qui mettent en scène le patrimoine et font naître de vastes aventures humaines.

Les productions Polaris proposent aux spectateurs « des spectacles en immersion totale dans des sites exceptionnels, qui se découvrent selon un parcours rythmé et dévoilent le plus souvent des espaces habituellement fermés au public. »

Une place-forte du Charolais qui devient un logis d'agrément
Le magnifique logis d'agrément a été bâti à la place d'une place forte du Charolais. Photo Frédéric Renaud

Une place-forte du Charolais qui devient un logis d'agrément

L’actuel château de Digoine prolonge l’existence d’un site fortifié. Au Moyen-Âge, plusieurs textes mentionnent l’existence d’une famille de Digoine, comme propriétaires des lieux. Notamment, en 1279, lorsque le Charolais est donné en héritage à la comtesse Béatrice, l’épouse de Jean de Bourbon, le territoire concerné contient le fief de Digoine.

L’origine du château remonte à 1390 lorsque Robert de Damas épouse Marie de Digoine, l’ultime représentante de la famille. Sous le nom de Damas de Digoine, ils firent ériger les imposantes tours de la façade nord, octroyant à l’édifice ses premiers éléments défensifs.

En 1579, un acte décrit la « maison de Digoine composée de belles et grosses tours, bien flanquées et percées, étant entouré de beaux et grands fossés, d’un pont-levis, de bonnes et fortes murailles, fournie d’échelles et autres choses qui sont nécessaires à une place forte comme est celle dudit Digoine pour pouvoir résister contre l’ennemi. » Une précision importante à l’heure où la France se déchire dans les guerres de religion.

Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que le Château de Digoine évolue en logis d’agrément et adopte son apparence définitive. Cette transformation est impulsée par les Reclesne, une riche famille nivernaise. En 1750, ils font appel à l’architecte bourguignon Edmé Verniquet. Connu pour avoir fait rayonner les châteaux de Lugny-lès-Charolles ou du Vignault à Bourbon-Lancy, Verniquet accepte de mettre son talent au service de la famille de Reclesne et transforme le vieux bâtiment en un ensemble qui reflète l’évolution de l’architecture française de l’époque.