Tendance commerciale semaine 43

Conjoncture : Les éleveurs le savent qu’avec le réchauffement climatique, les épizooties vont se multiplier. Le paysage sanitaire européen et français en particulier est préoccupant, tant pour les bovins, les ovins et les caprins. Dans le secteur de l’élevage, après la FCO 4 et 8 qui ont déjà fait de gros ravages dans les élevages, la FCO 3 a envahi le territoire en l’espace d’un an malgré toutes les mesures de restriction. La MHE poursuit également son expansion. La découverte de cas de FCO 12 aux Pays-Bas renforce cette sensation d’impuissance face à l’apparition de nouvelles maladies renforcée par le réchauffement climatique.

Toutes ces maladies ont des répercussions importantes sur les mouvements d’animaux et les contraintes apportées pour les échanges intracommunautaires. Mais ce qui est plus préoccupant, c’est l’impact qu’elles ont sur les élevages et les éleveurs eux-mêmes. Les pertes et les frais générés pour soigner les animaux atteints ou en préventif sur les autres sont conséquents. La charge psychologique est dévastatrice pour la santé morale des éleveurs. Et c’est sans doute ce qui est le plus grave. Les cellules de surveillance de la MSA et des chambres d’agriculture sont sur le qui-vive, car dans les situations extrêmes, il faut détecter, accompagner et réagir vite pour éviter le pire. L’aspect social de ces maladies est trop souvent mis au second plan face au volet commercial.

La seule façon de se protéger reste la vaccination. Cette dernière est en route, mais elle reste volontaire, et va encore une fois laisser se propager ces maladies.

Ces épizooties qui sont des freins aux mouvements à l’export confortent le mouvement de renationalisation de la production, pour surseoir à la décheptellisation constante. Sauf qu’à terme, ce sont les importations qui se trouveront renforcées, avec de grands pays producteurs qui sont prêts à investir le marché européen et nos clients. En tête de liste, on retrouve le Brésil qui produit déjà 25 % de la viande de bœuf consommée dans le monde. Les grandes manœuvres géopolitiques se poursuivent, malgré la résistance des éleveurs français.

Bovins de boucherie : Le niveau de l’offre n’est pas abondant, mais il suffit à couvrir les besoins des abatteurs à la veille d’une semaine écourtée par le férié de la Toussaint. Les travaux de saison restent perturbés par des précipitations localisées importantes, mais le recul de l’offre n’influe pas sur le tempo engagé par les industriels. Sur les marchés en vif, le climat commercial est un peu plus calme avec un maintien des prix dans le domaine des bonnes femelles blondes d’Aquitaine ou limousines de qualité bouchère. Les ventes sont moins soutenues dans les bonnes charolaises viandées, et la tension est plus perceptible dans les charolaises R et l’ensemble des génisses et vaches de moyenne conformation. Les animaux légers ou plus juste en finition sont entraînés par la dégradation du prix des laitiers et des races mixtes.

Réformes laitières : La pression sur les prix entamés par les industriels depuis 9 semaines se poursuit sur les réformes prim’holsteins, abondances ou montbéliardes, avec une baisse marquée dans le milieu de gamme et bas de gamme.

Jeunes bovins : L’animation commerciale reste soutenue par le déficit de production italien, et par la moindre concurrence de nos voisins européens qui ont des tarifs plus élevés que chez nous. Cela profite à la production avec la tendance positive que beaucoup d’éleveurs attendaient.

Bovins d’embouche et d’élevage : Le niveau de l’offre tend à progresser avec des éleveurs qui vendent les animaux qu’ils ne veulent pas hiverner. Les animaux lourds pour une rotation rapide restent recherchés et bien valorisés. Le commerce est plus calme avec des tarifs discutés dans le bétail plus commun, qui subissent le recul des prix dans la viande.

Broutards : Les tarifs restent soutenus dans les bons broutards charolais ou limousins. Le marché espagnol se retrouve privé d’une large part de ces approvisionnements cette semaine avec l’extension du zonage FCO 3, les importateurs devront attendre l’arrivée des animaux vaccinés. Pour le marché intérieur, les besoins restent soutenus, mais l’offre couvre plus facilement la demande avec une tendance au plafonnement des prix dans les bons sujets et avec un tri plus sensible dans les animaux R de conformation. Dans les femelles, le niveau de l’offre est très nettement insuffisant pour couvrir la demande que ce soit sur l’Italie ou la France. Les tarifs sont très fermes et dépassent même le prix des mâles dans la belle marchandise charolaises ou limousines.

Veaux d’engraissement et d’élevage : L’activité commerciale est un peu plus régulière, notamment dans les bons veaux viandés. Les tarifs pratiqués sont inchangés dans les sujets de milieux de gamme et les légers restent invendables. La demande espagnole est soutenue, même si elle reste soumise aux contraintes sanitaires. Les bons veaux laitiers, montbéliards ou croisés, à destination de l’Espagne, se vendent sans difficulté s’ils sont indemnes de FCO 3. Les veaux positifs restent malmenés.

Agneaux : Le contexte est tendu avec d’un côté des niveaux des ventes en repli dans les magasins pour la fin du mois, et de l’autre des disponibilités saisonnières peu abondantes. L’équilibre est instable, car les niveaux de prix ne se tiennent que par les volumes limités. En brebis, les tarifs restent à des niveaux très convenables, faute d’offres suffisantes dans les bonnes brebis.

Porc : Le prix du porc continue de baisser dans un contexte de faible demande et avant la semaine écourtée de la Toussaint. Le tarif du MPB fléchit à 1,704€.