Projet d’extension des zones vulnérables
Des projets de zonages très élargis…Inacceptable en l’état !

Les services des Dreal de bassin en lien avec les agences de l’eau Loire Bretagne et Rhône Méditerranée Corse ont lancé officiellement depuis une dizaine de jours le processus de révision périodique (tous les quatre ans) des zones vulnérables. Des premiers projets de cartes précisant les communes qui pourraient être classées en tout ou partie ont ainsi été diffusés ces derniers jours. L’inquiétude est très forte au vu de ces premières cartes. FDSEA et JA sont mobilisés.

Des projets de zonages très élargis…Inacceptable en l’état !

Pour le seul département de Saône-et-Loire, plus de 254 communes qui ne figuraient pas à ce jour en zone vulnérable sont proposées au classement en cumulé sur le bassin Loire Bretagne et le bassin Rhône Méditerranée Corse. Si l’on prend en compte les communes déjà classées au titre du zonage de 2017, les nouvelles communes qui pourraient entrer dans le zonage du fait des analyses, et celles qui pourraient l’être au titre de la continuité territoriale, cela ferait donc 332 communes qui se retrouveraient en zones vulnérables. La profession est donc monté au créneau dès la semaine dernière par courrier au préfet ainsi que lors de la première réunion de consultation de la profession organisée ce 19 novembre par le préfet de Région. Une concertation qui débute bien trop tardivement comme l’ont dénoncé les responsables professionnels, alors que le délai annoncé pour se prononcer sur un pré-zonage serait fixé à mi-décembre. Un calendrier intenable et d’autant plus inquiétant avec le contexte sanitaire et un confinement qui ne facilitent pas la tenue, à l’échelon régional, de réunions en présentiel qui seraient pourtant indispensables pour un tel travail.

Des résultats incompréhensibles…

Au-delà de la méthode même de travail, sur le fond, les interrogations sont très nombreuses. En effet, comment expliquer un tel écart entre le nombre de communes classées en 2017 et celles proposées au classement en 2021, alors même que notre département n’a pas connu d’évolution majeure de pratiques agricoles sur cette période. De plus, en ce qui concerne les communes proposées au classement sur l’ouest du département, la majeure partie des surfaces sont en prairie ou en forêt… les interrogations sur les analyses ayant abouti à cette proposition de classement sont donc fortes. De même, l’impact des trois sécheresses successives constatées ces dernières années doit être évalué, pour voir si elles n’auraient pas pu fausser certains résultats, notamment les mesures sur les masses d’eaux superficielles. En ce qui concerne l’est du département, là aussi l’inquiétude est grande face à ce projet de cartographie élargie. Si on en restait là, nul doute que l’impact serait considérable avec un risque d’abandon progressif des activités d’élevage, notamment laitier, pour se tourner exclusivement vers la culture avec pour conséquence des retournements de prairies. Face à ces projets d’extension des zones vulnérables inacceptables en l’état, la profession va donc fortement se mobiliser dans les semaines à venir.

Thibault Laugâa