Grandes cultures : les zones intermédiaires au bout de leur modèle
Un rapport du CGAAER (ministère de l’Agriculture) sur les zones intermédiaires (ZI), publié le 18 juin, souligne que leur modèle en grandes cultures « doit évoluer pour éviter de se retrouver dans une impasse ». « Le modèle de production “grandes cultures” couramment pratiqué dans les ZI est arrivé, sur de nombreux points, à son terme », peut-on lire.

En mars 2018, le ministre de l’Agriculture avait annoncé une mission pour ces territoires formant une diagonale entre Lorraine et Charentes, dont fait partie la Bourgogne. Leurs principales caractéristiques : une spécialisation en grandes cultures, avec simplification des rotations, intensification et agrandissement, le poids des coûts de production, une faible diversification, une gestion de l’eau « inadaptée », selon le rapport. Les ZI font face à « des difficultés structurelles », toujours d’après le CGAAER.
Les auteurs du rapport avancent des pistes d’évolution, notamment « un plus grand partage des pratiques agricoles, une diversification des productions et des métiers ». Des innovations culturales sont à accompagner, d’après eux : agriculture de conservation, semis sous couvert (trèfle sous blé), semis avec écartement des rangs (pour désherbage mécanique), couverture hivernale (féverole pour lutte contre l’érosion), agriculture de précision (pour limiter les intrants). Il s’agit également de consolider les activités d’élevage, favoriser une utilisation du foncier mieux partagée, diversifier les activités (agritourisme et vente directe, production d’énergie, prestations de services).
Parmi leurs recommandations figurent une adaptation de la Pac, l’application du règlement européen Omnibus sur l’assurance, la mise en œuvre du Grand plan d’investissement, un soutien au stockage de l’eau... C’est dire l’importance des politiques publiques d’accompagnement. Ce qui est loin d'avoir été le cas par le passé et loin d'être gagné dans le futur si la profession ne se mobilise pas dans son ensemble.