Domaine Château Miraudet
Domaine Château Miraudet : "fier d’être un vigneron du Couchois !"

Marc Labille
-

Enfant du pays, François Budin est l’exemple même du vigneron du Couchois. Succédant à son père polyculteur-éleveur, il a transformé l’exploitation familiale en un domaine viticole, porté par la notoriété grandissante des Côtes du Couchois.

Domaine Château Miraudet : "fier d’être un vigneron du Couchois !"
Aujourd’hui, François Budin est à la tête d’une quinzaine d’hectares de vignes qu’il cultive avec deux salariés.

L’histoire du Domaine Château Miraudet est un peu celle du vignoble du Couchois. Présente à Dracy-lès-Couches depuis au moins l’an 1402, la famille Budin est l’héritière d’une agriculture traditionnelle mêlant vigne et polyculture-élevage. En 1968, le jeune Georges Budin, qui venait de perdre son père, faisait entrer l’exploitation familiale dans l’ère de la mécanisation et à la fin des années 1990, elle comptait six hectares de vignes et cent vaches charolaises. Installé en 1995 auprès de son père Georges, François a bien connu ce temps où il fallait encore se lever les nuits pour les vêlages, tailler les vignes le jour et faire le pansage en rentrant. La famille Budin produisait alors des bêtes conformées qu’elle emmenait au concours de bovins de boucherie d’Autun… Mais à la retraite de son père, se retrouvant seul à la tête de l’exploitation, avec des bâtiments d’élevage à mettre aux normes, François a fait le choix de se concentrer sur la vigne.

Le Couchois, une pépite !

Le domaine compte aujourd’hui une quinzaine d’hectares au cœur du paysage remarquable et préservé des coteaux du Couchois. Sur ce terroir redécouvert telle une pépite il y a une vingtaine d’années, François Budin est incollable. « Le Couchois est la continuité des autres côtes de Bourgogne. Nous avons le même type de sol, les mêmes cépages, les mêmes pratiques… Ici, toutes nos vignes sont exposées sud sud-est et certaines de mes parcelles situées sur les éboulis du Mont Rome sont toutes proches des meilleures appellations côte-d’oriennes », fait valoir le viticulteur. Fierté des vignerons du cru, la relative jeune appellation Bourgogne Côtes du Couchois a fait renaître ce vignoble qui n’en finit pas de surprendre par sa notoriété grandissante. De ses années de combat, le vignoble du Couchois a hérité une formidable énergie dont témoigne l’engagement passionné de François.

Demain l’appellation blanc…

Cette reconnaissance n’est pas le fruit du hasard. Forgé par ses jeunes années de labeur auprès de son père sur l’exploitation familiale, François est un bourreau de travail, perfectionniste à l’excès et qui ne tolère aucune négligence. Une ligne de conduite qui fait des merveilles dans l’élevage d’un vin.

Fleuron du Domaine Château Miraudet, « le Côtes du Couchois rouge est de la même famille que les Côtes de Beaune, Côtes de Nuits ou Côtes chalonnaise », présente François. Revendiquant le meilleur rapport qualité/prix, le vigneron privilégie des vins « faciles à consommer, qui se boivent jeunes avec des arômes de fruits, de la douceur », décrit-il. Le plaisir authentique d’une bonne côte de bœuf ou d’un bon fromage accompagné d’un verre de Côtes du Couchois rouge. En blanc, le bourgogne chardonnay du Domaine Château Miraudet égale par ses parfums et ses sensations en bouche ses plus illustres concurrents. Ce qui confirme qu’il ne lui manque plus que l’appellation bourgogne Côtes du Couchois blanc, fait valoir François. Un aligoté et un crémant complètent utilement sa gamme.

Premières médailles en concours

Dans sa quête permanente de l’excellence, le viticulteur cultive aussi depuis quelques années une parcelle de Mercurey. Une appellation prestigieuse pour laquelle il a décroché trois médailles d’or en trois participations au « concours mondial des vins Féminalise ». Des concours auxquels il participe en famille sous les encouragements de ses enfants. Ainsi, François a-t-il obtenu deux autres médailles d’or l’une au concours de la Côte Chalonnaise avec son Côtes du Couchois 2018 et l’autre au « concours mondial des vins Féminalise » avec sa cuvée spéciale « La Cadole d’Alexandre ». Une authentique cadole en pierres sèches qu’Alexandre, le fils de François, a entièrement bâtie de ses propres mains (lire encadré). Une autre pépite dont le viticulteur est très fier de dévoiler les secrets à ses visiteurs. Lui qui connaît sa terre, sa géologie, ses fossiles et son, histoire comme personne et qui est toujours prêt à partager sa passion, ses bons vins, son amour pour son terroir.

Le secret de la Cadole d’Alexandre

Le secret de la Cadole d’Alexandre

Implantée aux portes du village de Dracy-lès-Couches, à l’entrée de l’exploitation du Domaine Château Miraudet, la cadole construite par le jeune Alexandre Budin attire de nombreux visiteurs qui ne cessent de la prendre en photo. Élève ingénieur, Alexandre s’est lancé dans la construction de cette cadole de manière complètement autodidacte et indépendamment de ses études. S’improvisant tailleur de pierre et murailler à seulement 18 ans, le jeune homme a consacré 455 heures à l’élévation de cette authentique cadole de pierres sèches. Les pierres calcaires proviennent des parcelles de vignes de la famille Budin. Aucun ciment, mortier ni chaux n’ont été utilisés. Très adroit de ses mains et doté d’un talent évident qui a impressionné jusqu’à des compagnons du devoir, Alexandre a taillé les pierres une à une, puis les a empilées et calées méticuleusement les unes contre les autres, guidé par son œil et un don d’architecture que les écoles n’enseignent pas ! Dans la plus pure tradition des cadoles d’autrefois, la couverture en « encorbellement » n’est soutenue par aucune pièce de charpente. Ce sont les pierres qui se tiennent elles-mêmes selon le principe de la clé de voûte.