Charolais
L’Ambassade du Charolais fête ses 40 printemps

Ariane Tilve
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Née le 29 avril 1983, l’Ambassade a choisi de fêter son anniversaire en grande pompe le 22 juillet. L’occasion pour son président, Daniel Rizet, de lancer un appel à la mobilisation de principaux acteurs du territoire pour promouvoir et défendre le territoire.

Daniel Risez, président de l'Ambassade du Charolais.
Daniel Risez, président de l'Ambassade du Charolais.

Jeudi 9 février, le président de l’Ambassade a reçu une trentaine de représentants d’institutions à la Maison du Charolais pour lancer un mouvement qu’il espère pérenne. Pour exposer son projet, il a réuni le président de la Chambre d’agriculture régionale, Christian Decerle et son confrère de la Chambre départementale, Bernard Lacour ainsi que le président de FDSEA 71, Christian Bajard, mais aussi des représentants de la Sicarev, de la Chambre de commerce et d’industrie, du Grand charolais, du Département ou encore le sous-préfet sans oublier la députée Josiane Corneloup.

Daniel Rizet leur a présenté son projet qui consiste à créer une dynamique similaire à celle du Plateau de l’Aubrac. « Ce territoire, un temps menacé par une baisse démographique, a mis l’accent sur ses productions, dont les bovins qui ont été croisés avec des charolaises. Les exploitants se sont remis à faire du lait, puis des fromages avec l’AOP Laguiole. Un savoir-faire mis en avant par un vaste plan de communication pour redynamiser la région en attirant, notamment, des touristes », explique le président de l’Ambassade.

Daniel Rizet souhaite prendre exemple sur l’Aubrac en raison de la situation du Charolais, qui l’inquiète. Dans les dix années à venir, 50 % des agriculteurs prendront leur retraite et plus de la moitié d’entre eux ne trouveront sans doute pas de repreneur, craint-il sans désespérer. Derrière cette statistique se cache une réalité : lorsqu’on a moins d’éleveurs, il y a moins de naissances et « un veau qui ne naît pas aujourd’hui ne produira pas de viande demain ». Daniel Rizet va même plus loin et se projette dans vingt ou trente ans : « quels seront les taux de naissance et de production alors ? Seront-ils suffisants pour répondre à la demande du marché français ? ». Difficile à croire lorsque l’on sait qu’aujourd’hui déjà la production de viande bovine est déficitaire de 10 %, la France est donc contrainte d’en importer.

Au-delà de l’élevage, c’est l’activité et donc l’attractivité du territoire qui est en péril. « Un jeune exploitant qui ne s’installe pas, c’est un habitant de moins, voire une famille de moins ». C’est aussi le recul des activités connexes, telles les abattoirs. Pour pallier ce manque d’activités, l’une des possibilités serait d’investir dans la promotion touristique du Charollais en mettant en avant ses paysages, ses voies vertes, ses chemins de randonnée, ses châteaux, etc. « Nous pensons également aux partenaires puisque nous avons déjà renoué avec les bouchers, notamment parisiens, trop longtemps délaissés. Autre projet, celui d’organiser une dégustation de charolais à l’Assemblée nationale. Et pourquoi ne pas imaginer une journée nationale de l’élevage à l’herbe qui mettrait à l’honneur les différents territoires concernés » propose le président de l’Ambassade. Un lobby du Charolais sous-entend de mobiliser différents acteurs du territoire pour ne pas, justement, se contenter de promouvoir la viande, mais aussi toutes les autres sources d’attrait touristique. D’où l’intérêt de la réunion d’information du 9 février. « Notre objectif est avant tout de susciter une réaction et de s’interroger sur la politique agricole que l’on souhaite dans le Charolais ». Pas question pour Daniel Rizet de se contenter du succès de cette rencontre, il veut battre le fer tant qu’il est encore chaud et solliciter les élus locaux, voire nationaux. « La tâche est ardue, d’ampleur, mais elle ne me fait pas peur ».

 

Plus qu’une fête d’anniversaire, une journée de partage

 

C’est avec ce double objectif de promouvoir et de défendre le Charolais que Daniel Rizet a imaginé le 40e anniversaire de l’Ambassade. Le 22 juillet prochain sera donc une journée de réflexion qui fera la part belle aux animations festives, en présence des principaux acteurs du territoire. Dans la matinée sont prévus deux ateliers ouverts au public, le premier sur la vache charolaise et sa production, le second concerne le partenariat économique de l’élevage et du tourisme. L’après-midi, place au bilan des ateliers et à l’intervention d’André Valadier, éleveur à la retraite de l’association Jeune montagne Aubrac et fondateur de l’AOP fromage de Laguiole qui a grandement participé à la redynamisation du Plateau de l’Aubrac. On le retrouve lors d’une table ronde avec Daniel Rizet, Périco Legasse, le président de la FNB, Bruno Dufayet, entre autres intervenants. Viendront ensuite les intronisations et le repas. En marge de ces rendez-vous, tout au long de la journée, les visiteurs pourront tenter une randonnée pédestre sur le thème de la biodiversité, visiter une exploitation ou encore se rendre au marché fermier. Sans oublier le concours de fromage charolais. À vos agendas !