Pour conforter l’autonomie française vis-à-vis du gaz importé, dont les cours s’envolent, le gouvernement a décidé de réhausser sa prise en charge des coûts de raccordement des unités de méthanisation au réseau.

Le gouvernement renforce le soutien aux raccordements

Le gouvernement relève de 40 % à 60 % le niveau de prise en charge des coûts de raccordement des méthaniseurs au réseau de gaz, a annoncé le ministère de la Transition écologique le 15 mars. « Les projets pourront ainsi se réaliser plus facilement dans un contexte où leur localisation doit parfois répondre à des règles environnementales et induire des coûts de raccordements plus élevés », précise-t-il.

La capacité des installations en service s’élève à 6,4 térawattheures par an, soit une progression de 56 % par rapport à fin 2020. « La crise actuelle le souligne : nous devons rapidement réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Le biométhane, gaz renouvelable, est une des substitutions au gaz naturel que nous devons encourager », a commenté la ministre, Barbara Pompili.

Dimensionnées pour produire 15 % de plus

Ce n’est pas le seul levier disponible, indiquent les professionnels. Pour répondre à l’urgence de contribuer à l’approvisionnement de gaz en France, le secteur de la méthanisation peut augmenter sa production immédiatement de 15 %, estime-t-on au Club Biogaz ATEE (Association technique énergie environnement). Pour ce faire, la filière a demandé au gouvernement que les engagements de production des unités auprès de l’État ne soient plus mensuels, mais annuels. Ainsi, les unités pourraient produire plus pour rattraper les périodes d’arrêt pour maintenance, précisait-on le même jour à l’association France Gaz renouvelables.

De plus, alors que les prochains appels d’offres sont prévus au second semestre, les professionnels craignent qu’ils soient lancés à la fin de cette période, retardant ou décourageant l’engagement des porteurs de projets. Déjà 365 unités injectent dans le réseau, et plus d’un millier est en projet, mais certains d’entre eux sont sortis de la file d’attente du fait de la baisse des tarifs annoncée il y a plus d’un an. Des leviers d’accélération de procédures se situent aussi à l’échelon des préfectures et des services de l’État dans les départements, selon la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).

Le biométhane est recherché, car moins cher que le gaz d’origine fossile. Il sort des unités à 80-90 € le mégawatt-heure, alors que le cours du gaz naturel est à 300 €, selon les professionnels sur le marché spot en date du 11 mars.