Fédération des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire
Un retour presque à la normale

Cédric MICHELIN
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Le 12 avril dernier au foyer rural de Viré, la Fédération des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire a tenu son assemblée générale pour faire le bilan de l’année 2021 notamment. Ainsi qu’un point sur l’actualité nationale.

Un retour presque à la normale

Comme en 2020 malheureusement, les Vignerons indépendants de Saône-et-Loire ont dû vivre au rythme des annulations et reprises d’activités avec le Covid. Heureusement, après les annulations et reports d’événements, le cours normal de la vie semble reprendre petit à petit. La secrétaire générale de la Fédération, Muriel Denizot se félicitait de voir la Marche Gourmande se tenir le 19 juin prochain à Mercurey, elle qui espère près de 800 marcheurs. Autre retrouvaille, le concours des vins organisés au national. Après les annulations en 2020 et 2021, ce prestigieux concours est revenu encore plus fort les 11 et 12 mars dernier. Récemment, les Rencontres nationales du réseau se sont tenues dans le Tarn sur le thème « de l’origine à l’originalité des cépages ». La vie reprend son cours habituel...
Mais, ce qui ne pourra pas être remplacé, ce sont les six salons nationaux et plusieurs régionaux qui ont dû être annulés en 2021. En raison des contraintes du Covid, le visitorat a été en « légère baisse » (-15 % estimé). Malgré tout, les vignerons exposants semblaient tirer un bilan « satisfaisant » dès lors que consommateurs se libéraient.
Pressée de tourner la page, Muriel Denizot parlait des projets à venir, notamment les travaux pour installer la Fédération dans ses nouveaux locaux à Mâcon ou la participation des vignerons à la Fête de l’Agriculture à Montbellet en août prochain.

Capsules : les délais s’allongent

Avec 149 domaines adhérents (et quatre retraités adhérents), la Fédération représente 844 ha d’appellations communales et 1.033 ha de régionales. De quoi répondre à de nombreuses questions de téléassistance sur les DAE, les DRM pour les Douanes, pour des achats groupés (casiers, bougies, bac mélangeur, fil inox, sécateurs…) et évidemment pour la vente de capsules. Le président de la Fédération, Eric Palthey se félicitait de voir que le logo fait recette puisqu’un million de capsules en plus ont été commandées. « C’est dû à la bonne récolte 2020, il n’en sera pas de même avec 2021 », prévenait-il, sachant les pertes dues au gel. Il alertait également sur des problèmes d’approvisionnement, en raison du Covid, de la reprise économique et de la guerre en Ukraine. « Les délais s’allongent, il faut vous y prendre à l’avance », puisqu’il faut compter « quinze semaines » pour être livré. Ce qui est général...

Incohérences administratives

Ce n’est pourtant que l’écume d’une « année 2021 intense en rebondissements et en travaux auprès de toutes les instances », rappelait Thierry Mothe, Secrétaire général au national. Évidemment, le gel 2021 a été la priorité et le reste. « C’est une bataille sans fin pour ne pas voir pénalisé les assurés et avoir une certaine équité » de traitement dans le cadre des Calamités agricoles, accordées à la viticulture. Mais la mère des batailles reste l’assurance récolte et son « défaut : la moyenne Olympique, véritable dogme européen ».
Dans le même genre de contraintes administratives, les Douanes cherchent à dématérialiser le document simplifié d’accompagnement (DSA). Ce DSAe, pour électronique, est prévu pour février 2023. « Les Maisons de vins militent pour. Nous, Vignerons indépendants, ne voulons pas que les CRD soient supprimées car cela voudrait dire que tous nos clients professionnels – notamment cavistes et restaurateurs – soient très rigoureux et apurent bien les droits ». Délicat donc. Autres complications prévisibles : « à chaque rupture de charge, à chaque retour de salon…, refaire » des documents inutilement.

En cours de négociation également, la possibilité de modifier son « brouillon » de déclaration de récolte toute l’année « mais après le 10 décembre, si votre DR n’est pas conforme, vous ne serez plus éligible aux aides FranceAgriMer ». Ce que ne veulent pas les Vignerons indépendants.
Enfin, le chablisien revenait sur l’étiquetage nutritionnel pour les vins. « Nous sommes vent debout contre », l’affichage de tous les ingrédients directement sur les bouteilles, ainsi que les calories, et ce « sans possibilité » de les dématérialiser en ligne. Le couperet pourrait tomber le 1er janvier 2023 là aussi. Des rencontres avec les Parlementaires de toutes les régions viticoles de France sont prévues. Cela tombe bien avec les législatives qui approchent...