Les brèves du 26 avril 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 26 avril 2023

Les brèves du 26 avril 2023

Importations ukrainiennes : un accord imminent sur le transit des céréales et oléagineux

À l’issue du Conseil des ministres de l’Agriculture de l’UE le 25 avril, le commissaire européen, Janusz Wojciechowski, a indiqué qu’un accord était sur le point d’être trouvé avec la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie pour activer la clause de sauvegarde autorisant uniquement le transit de certains produits agricoles ukrainiens (maïs, blé, colza, semences de tournesol et huile de tournesol) sur leur territoire. En revanche, la mesure ne couvrira pas les autres produits demandés notamment par la Hongrie et la Pologne, à savoir la volaille, les produits laitiers, le miel ou le sucre. La clause de sauvegarde ne pourra entrer en vigueur qu’à partir du 5 juin, date à laquelle expire la suspension de tous les droits de douane et contingents tarifaires sur les produits ukrainiens importés dans l’UE. Les États membres doivent procéder la semaine prochaine au vote pour approuver son renouvellement. Plusieurs ministres se sont montrés critiques envers les décisions unilatérales prises par les pays limitrophes de l’Ukraine. C’est notamment le cas de ceux d’Espagne et du Portugal, qui ont appelé à faciliter le transit de céréales et d’oléagineux ukrainiens indispensable pour leur secteur de l’alimentation animale. Quant au ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, il a averti qu’« il ne pouvait pas y avoir de solidarité des Vingt-sept en faveur de cinq ou six pays » en débloquant des fonds de la réserve agricole et « qu’en même temps certains d’entre eux prennent des décisions unilatérales ».

 

Réserve agricole : plusieurs États membres demandent leur part du gâteau

Outre les quelque 200 M€ déjà dépensés au titre de la réserve agricole (sur une enveloppe initiale de 450 M€ en 2023), plusieurs États membres ont appelé la Commission européenne à l’activer une nouvelle fois pour soutenir d’autres secteurs, lors du Conseil Agriculture le 25 avril. La Lettonie et la Lituanie ont notamment réitéré leur demande pour soutenir les producteurs laitiers affectés à la fois par une baisse des prix et une hausse des coûts de production. Le ministre tchèque de l’Agriculture, Zdenek Nekula, a également demandé un soutien financier lors d’une rencontre bilatérale avec le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski. L’Espagne qui subit actuellement un épisode de sécheresse inédit (lire plus bas), a aussi exhorté l’UE à activer la réserve agricole pour compenser les pertes de récoltes de céréales et d’oléagineux. De son côté, le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau a rappelé qu’« il y avait d’autres marchés un peu plus loin des frontières ukrainiennes sur lesquels il faut également documenter les choses et voir les besoins ». En raison de l’impact de l’afflux de céréales ukrainiennes dans les pays de l’Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Roumanie et Bulgarie), Bruxelles a proposé de leur allouer un second paquet de 100 M€ issus de la réserve agricole.

 

Sécheresse : l’Espagne sollicite la réserve agricole de la Pac

Dans une lettre du 25 avril, le gouvernement espagnol a officiellement demandé à la Commission européenne d’activer la réserve agricole de la Pac, sans préciser de montant, pour aider ses agriculteurs, frappés par une sécheresse. « Nous faisons face à une situation exceptionnelle » qui nécessite une « réaction rapide de la Commission européenne », a justifié le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres à Madrid. Parallèlement à cette demande, l’Espagne a annoncé une série de coups de pouce fiscaux pour ses agriculteurs, dont une baisse de 25 % de l’impôt sur le revenu, qui devrait profiter à 800 000 exploitations. Les agriculteurs espagnols sont touchés depuis plusieurs mois par une sécheresse prolongée, qui s’est aggravée cette semaine avec l’arrivée d’une vague de chaleur exceptionnellement précoce dans le pays. Selon l’agence météorologique, les températures pourraient frôler les 40 °C dans le sud du pays dans les prochains jours. Et, selon le ministère de la Transition écologique, les réservoirs du pays qui stockent l’eau sont seulement à 50 % de leur capacité, voire un quart dans certains territoires, comme la Catalogne.

 

Céréales ukrainiennes : l’ONU propose une « voie » pour proroger l’accord d’Istanbul

Alors que l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022 dans le contexte de la guerre en Ukraine) doit expirer pour la seconde fois le 18 mai, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a adressé le 24 avril une lettre au président russe Vladimir Poutine « traçant les contours d’une voie à suivre pour l’améliorer, le prolonger et l’étendre ». Une lettre similaire a également été envoyée aux deux autres signataires de l’accord, l’Ukraine et la Turquie. Depuis la reconduction de l’accord, la Russie a menacé à plusieurs reprises de le suspendre en raison des sanctions occidentales qui empêchent la mise en œuvre formelle du second accord relatif à l’exportation des engrais russes, également conclu en juillet 2022. Un argument sur lequel s’était appuyé Moscou le 18 mars pour proroger l’accord de 60 jours, au lieu d’une reconduction tacite initialement convenue de 120 jours. Sur ce dossier, l’ONU a notamment fourni à la Russie un rapport détaillé des progrès réalisés tout en assurant qu’elle allait « poursuivre son travail pour résoudre les problèmes restants ». En revanche, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que « jusqu’à présent, il n’y avait pas eu beaucoup de progrès », regrettant l’absence de volonté des pays occidentaux pour trouver une solution durable. Malgré tout, la Russie a assuré qu’elle étudiera les idées mises sur la table par le chef de l’ONU.

 

Pac : « L’objectif de simplification est raté », déplorent les Vingt-sept

Quatre mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 25 avril à Luxembourg, ont fait un premier bilan de la réforme de la Pac. Et le constat est sans appel : c’est « malheureusement une occasion ratée en matière de simplification », a résumé la France. L’Allemagne a déploré un dispositif « extrêmement complexe » à mettre en œuvre pour les administrations et les agriculteurs. Et la Finlande a fait état « des très nombreux soucis » liés au nouveau système de contrôle (avec le passage au dispositif de performance) ou aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Certains États membres (Danemark, Lettonie…) ont aussi noté le faible intérêt de leurs agriculteurs pour les éco-régimes. Tous appellent donc la Commission européenne à faire preuve d’un maximum de flexibilité face aux demandes d’amendement des plans qui lui seront adressées dans les prochains mois. Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a assuré que, lorsqu’il s’agirait de simplifier les règles, il serait toujours ouvert, mais a aussi prévenu que Bruxelles se montrerait vigilante face aux demandes s’apparentant à du « greenwashing ».

 

Biocontrôle : les Vingt-sept divisés sur la nécessité d’une législation européenne

Pour ou contre l’introduction d’une législation européenne encadrant la mise sur le marché d’organismes invertébrés (insectes, champignons…) comme agents de biocontrôle ? Les ministres de l’Agriculture de l’UE hésitent. Lors d’une discussion le 25 avril à l’occasion de leur réunion à Luxembourg, une majorité s’est exprimée en faveur d’une harmonisation européenne, mais avec des nuances. Parmi les plus favorables, la France, qui y voit un « réel intérêt » pour éviter un travail redondant des différentes agences nationales d’évaluation. Mais pour les Pays-Bas, au contraire, un règlement européen ajouterait surtout une charge administrative et pourrait même freiner l’innovation. D’autres s’inquiètent aussi des risques de propagation incontrôlée de ces organismes dans l’environnement. La Commission européenne, elle, ne pousse pas pour lancer une législation : « À l’échelon national ou régional, il est possible de faciliter les choses sans agir au niveau européen », constate la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides. Dans l’UE, 14 États membres disposent d’une législation nationale pour autoriser ces méthodes de biocontrôle et cinq les restreignent, voire les interdisent.

 

Pesticides : Borne précise à la FNSEA les modalités du chantier sur les alternatives

Lors d’un rendez-vous le 25 avril entre la Première ministre Élisabeth Borne et le nouveau président de la FNSEA Arnaud Rousseau, la chef du gouvernement a précisé les modalités d’élaboration du plan sur la recherche d’alternatives aux pesticides. Annoncé au Salon de l’agriculture, ce plan consiste à identifier, parmi les 200 substances devant être réexaminées d’ici cinq à six ans, celles qui nécessitent un effort supplémentaire de recherche d’alternatives. Côté calendrier, une première réunion est prévue le 10 mai avec les interprofessions et les instituts techniques, puis une deuxième afin d’aboutir à un plan pour l’été. Le président de la FNSEA a aussi fait part à Mme Borne de son « incompréhension » sur le dossier du S-métolachlore. L’Anses a confirmé l’interdiction en France de plusieurs herbicides contenant cette molécule. Visant un « alignement des calendriers » de Paris et Bruxelles, le ministre de l’Agriculture a annoncé son intention de demander une interdiction à l’échelle européenne. « Tout porte à croire que, dans le meilleur des cas, il y aura un an d’utilisation supplémentaire dans d’autres pays de l’UE », a déploré M. Rousseau. Selon lui, cette substance était « le dernier sujet dans les cartons, il n’y en aura plus de nouveau ».

 

Sécheresse : les Pyrénées-Orientales demandent un « fonds de solidarité » pour l’agriculture

Face à la sécheresse historique qui touche les Pyrénées-Orientales, la présidente de son conseil départemental, Hermeline Malherbe, a pointé un risque de « catastrophe humaine » à l’approche de l’été, dans un courrier adressé au président Emmanuel Macron daté du 24 avril et consulté par l’AFP. Pour faire face à cette situation, Hermeline Malherbe demande « la mise en place d’un fonds de solidarité » pour venir en aide aux secteurs agricole et touristique. Le département n’a connu « aucune pluie majeure […] depuis plus d’un an », précise l’élue socialiste, et a dû faire face au premier grand incendie de l’année en France à la mi-avril, lorsque le feu a parcouru environ 1000 hectares. Une inquiétude partagée par le préfet du département Rodrigue Furcy qui s’est exprimé le 25 avril à l’issue d’une réunion en présence notamment de la chambre d’agriculture. Des restrictions concernant l’utilisation de l’eau sont d’ores et déjà en vigueur dans ce département connu pour ses importantes filières de production de fruits et de légumes. Par ailleurs, quatre villages des Pyrénées-Orientales, où vivent plus de 3000 personnes, sont depuis peu privés d’eau potable et les habitants approvisionnés en bouteilles.

 

Affichage environnemental : la présidente de l’Itab nie tout conflit d’intérêts

« La seule chose qui m’importe est que l’Itab obtienne une place juste dans le projet », réagit la présidente de l’Itab Sabine Bonnot, interrogée par Agra Presse sur la nouvelle société à mission créée pour gérer le Planet score, méthode d’affichage environnemental développée par l’Itab. Après un vote en février 2023, plusieurs sources se sont étonnées auprès d’Agra Presse du montage de ce « spin-off » de l’Itab au capital de 50 000 €. Comme spécifié par le compte-rendu que nous avons pu consulter, l’Itab possédera bien 20 % du capital (une pratique « identique aux spin-off des autres instituts de recherche » selon Mme Bonnot), en plus de deux financeurs externes apportant chacun 37 % des parts. Sabine Bonnot et son mari posséderont également en leur nom propre respectivement 1,4 % et 0,6 % du capital afin de faciliter leur travail bénévole. Mais par un système d’actions dites « de préférence », permettant de détacher le capital du pouvoir de décision, la présidente de l’Itab et son époux bénéficieront de 25 % et 12 % des votes au sein de la structure, contre 13 % pour l’Itab, et 25 % pour chacun des autres financeurs. « Tous les éléments utilisés par le Planet score ne viennent pas que de l’Itab », souligne Sabine Bonnot, indiquant que l’algorithme ou la plateforme informatique ont été mis en œuvre par des personnes « extérieures ». « Ces personnes ont réalisé ces travaux dans le temps long, bénévolement et sur leur temps personnel, et mon mari et moi en faisons effectivement partie. »

 

Itab : le bureau soutient la présidente après le courrier de la Fnab

Après un courrier envoyé début avril par la Fnab (producteurs bio) à l’Itab (institut technique) pour indiquer son intention de retirer son mandat de représentation à l’actuelle présidente de l’institut, le bureau réaffirme sa confiance à Sabine Bonnot par un communiqué du 25 avril. « Il n’existe aucune crise de gouvernance de l’Itab », maintiennent les auteurs, regrettant que l’institut et sa présidente soient actuellement « la cible d’attaques particulièrement virulentes ». Dans le détail, alors que les sièges des chambres, de la FNSEA ou de la Confédération paysanne au sein du conseil d’administration sont vides, le bureau estime que ces absences sont le fait « uniquement de ses adhérents, potentiels ou effectifs ». De même, face aux critiques sur le renouvellement rapide des salariés, le courrier rappelle qu’une « direction pérenne est installée depuis bientôt un an ». « La Fnab s’est toujours tenue aux côtés de sa mandatée, que ce soit lors de la crise de la gouvernance de 2018 qui a généré des dissensions internes fortes à notre réseau ou lors du redressement judiciaire », rappelait de son côté le syndicat bio dans son courrier envoyé début avril, estimant cependant nécessaire de « faire tourner la responsabilité professionnelle ».

 

Relations commerciales : « forte hausse » des marges de l’agroalimentaire (Banque de France)

Contrairement à la plupart des secteurs économiques, le taux de marge de l’industrie agroalimentaire a connu « une forte hausse » en 2022, relève le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau dans sa lettre annuelle au président de la République, présentée le 24 avril. Tous secteurs d’activité confondus, les marges des entreprises ont « globalement » reculé l’année passée, a-t-il précisé en conférence de presse. Cependant, « dans l’industrie agroalimentaire, après des baisses en 2020 et 2021, le taux de marge a connu une forte hausse en 2022 et se situe à un niveau proche de celui de 2018 », constate le gouverneur dans sa lettre. « En tout état de cause, il est souhaitable que la concurrence et une certaine vigilance incitent à modérer les prix en faveur des consommateurs », poursuit-il. Dans son dernier rapport sur le sujet, début mars, l’Inspection générale des finances (IGF, ministère de l’Économie) concluait que le secteur n’avait pas augmenté ses marges en 2022 par rapport à 2019. Un graphique montre que le taux de marge de l’industrie est revenu à son niveau d’avant-Covid après avoir chuté en 2021. « La hausse des prix s’explique à 85 % par celle des intrants », démontre l’IGF. L’augmentation des prix alimentaires, principal moteur de l’inflation, a dépassé 15 % en mars.

 

Bien-être animal : Welfarm cible le transport en vif, L214 s’attaque au poulet export

Alors que la Commission européenne doit présenter cette année ses propositions pour réviser la législation sur le bien-être animal, Welfarm a lancé le 21 avril sa campagne « Terminus 2023 » portant sur le transport des animaux vivants. Les concertations ont démarré en France à ce sujet, et l’ONG demande au ministre de l’Agriculture de « soutenir » quatre mesures : interdiction du transport des animaux « les plus fragiles » (p.ex. veaux non sevrés) ; instauration de durées maximales de transport (4 h pour les volailles et lapins, 8 h pour les autres espèces) ; interdiction des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers ; interdiction des transports « sous des températures extrêmes ». L’association publie par ailleurs une vidéo dans laquelle elle dénonce le transport de veaux depuis la République tchèque vers l’Espagne – en passant par la France – sans respect des temps de pause réglementaires. De son côté, L214 cible le leader européen de la volaille LDC, avec une vidéo tournée dans un élevage breton de poulets dont la viande est destinée à l’export vers l’Arabie saoudite (marque Doux). L’association demande, une nouvelle fois, à LDC de s’engager dans la démarche de bien-être animal ECC (European chicken commitment), dont elle est à l’origine avec une trentaine d’ONG.

 

Muguet : récolte tardive mais de qualité, des risques d’abandon sur pied

Au sein du bassin nantais, qui représente 85 % de la récolte de muguet français, la récolte de la fleur à clochette a pris du retard. Échaudés par plusieurs années précoces, les producteurs ont été nombreux à opter pour des stratégies de ralentissement de la plante par l’obscurité. Mais la saison 2023 s’est révélée plutôt tardive avec de nombreux coups de froid durant l’hiver. « Les épisodes séchants de vent d’Est n’ont pas aidé », précise Clara Strach, conseillère technique Muguet pour le Comité départemental de développement maraîcher (CDDM). Les premiers retours des producteurs font craindre l’abandon de muguet en vert dans les parcelles avant la date butoir pour la cueillette et l’expédition du 28 avril. « Les muguets les plus précoces en 6e et 5e année de production sont récoltés. Tout se joue maintenant sur les parcelles les plus tardives en 4e et 3e année de production », analyse Clara Strach. Du fait des coups de froid qui ont freiné l’élongation des plantes, les brins de ces muguets tardifs pourraient être plus courts qu’habituellement. À l’inverse, les épisodes venteux qui ont sollicité la tige et les feuilles assurent une bonne conservation et une bonne qualité des plants. (Tanguy Dhelin)

 

Fromages : l’IGP emmental de Savoie en quête de « valorisation » et de « notoriété »

« Il nous faut encore gagner de la valorisation sur l’emmental de Savoie. Nous ne sommes pas encore au bout », a déclaré le président de la filière emmental de Savoie IGP (indication géographique protégée), Romain Bachet, à l’occasion d’une conférence de presse le 25 avril. Les trois fromages IGP de Savoie (emmental, tomme et raclette) ont déposé en 2022 un dossier auprès de l’Inao pour demander la reconnaissance en appellation d’origine protégée (AOP). Cette distinction permettrait de mettre en valeur le caractère local de la filière et de se différencier encore plus de l’emmental non AOP, dont l’image du fromage IGP pâtit. « Nous travaillons beaucoup sur la qualité pour aller sur des marchés haut de gamme et gagner en notoriété », explique Romain Bachet. La moitié des volumes d’emmental de Savoie (2500 tonnes au total en 2022) est commercialisée en circuit court et l’autre en grande distribution, le plus souvent en libre-service. « En début d’année, les fromages AOP et IGP s’en sortent plutôt bien, il n’y a pas eu une chute des ventes » malgré l’inflation, souligne la directrice de Savoicime, Céline Pignol (organisme de défense et de gestion des trois IGP savoyardes). « Nos engagements répondent à une attente des consommateurs qui cherchent, pour ceux qui le peuvent, à bien consommer », explique-t-elle.

 

Social : les Assises du travail remettent 17 recommandations à Olivier Dussopt

À l’issue d’une vaste concertation de quatre mois, les Assises du travail ont remis leur rapport final au ministre du Travail Olivier Dussopt le 24 avril. Ce rapport contient 17 propositions pour « retrouver les voies de la confiance et du respect » dans les entreprises, en donnant « plus de responsabilité, d’autonomie et de reconnaissance » aux salariés, indique une note de présentation diffusée par le ministère. Le premier lot de préconisations appelle « une nécessaire révolution des pratiques managériales », via notamment une meilleure formation des managers, la généralisation du dialogue professionnel et une dimension sociale accrue dans les démarches de RSE. Le deuxième lot de recommandations vise à « favoriser les équilibres des temps de vie » des travailleurs, via l’application du droit à la déconnexion, l’aménagement des fins de carrière et la facilitation des reconversions. Il est demandé au Cese de produire un avis sur les « différents types de semaine de quatre jours ». D’autre part, les rapporteurs appellent à garantir aux travailleurs des droits « effectifs et portables » tout au long du parcours professionnel. Le quatrième lot de recommandations vise à préserver la santé physique et mentale grâce à une prévention renforcée.

 

Biocontrôle : Syngenta et Biotalys concluent un partenariat pour « accélérer » la recherche

Dans un communiqué du 24 avril, le groupe suisse Syngenta, leader dans la protection des cultures, et l’entreprise belge Biotalys, spécialisée dans le biocontrôle, ont annoncé avoir conclu un « partenariat stratégique » autour d’un programme de recherche et développement. L’objectif de ce partenariat est de développer des solutions biologiques de lutte contre les ravageurs en s’appuyant sur les propriétés de protéines de petites tailles présents chez les camélidés – les nanocorps –, obtenues par fermentation, à l’instar du fongicide Evoca. Ce dernier s’attaque à la membrane cellulaire des champignons présents sur les cultures. « Avec le développement de résistances et les pressions réglementaires et environnementales croissantes, les agriculteurs sont soucieux de pouvoir explorer des biosolutions innovantes et efficaces, et dont les effets sont limités sur l’environnement et la biodiversité », souligne le communiqué de presse. Et d’ajouter que l’entreprise belge pourra « accélérer » la recherche et la commercialisation mondiale de ses produits de biocontrôle grâce au « vaste réseau » de Syngenta. Pour l’heure, les deux partenaires n’ont pas souhaité apporter de détails supplémentaires, notamment financiers, sur cette opération.