Ce printemps 2024, avec une avance de 2 à 3 semaines par rapport à la normale, le vignoble du Jura était d’autant plus vulnérable aux gelées blanches qui ont sévi cette semaine.
Les gelées sont normales pour une fin avril dans le Jura mais ce qui l’est moins ce sont les hivers de plus en plus doux et les pics de températures qui font exploser la végétation bien trop tôt. Cette situation renforce les risques liés au gel tardif, notamment en ce début de semaine 22-27 avril, où des températures négatives ont été mesurées un peu partout dans le Jura, le thermomètre descendant en dessous de - 2 °C en début de semaine. Trois nuits qui ont compromis une bonne partie des vendanges. Sans pourvoir encore donner précisément l’ampleur des dégâts, une chose est sûre, ils seront bien présents. « Les dégâts ne sont pas comparables à 2021 mais semblent se rapprocher de ceux subis en 2017 », , constate Gaël Delorme technicien à la société de viticulture du Jura.
Bougies, ballots de paille enflammées ou éoliennes, ces dispositifs ont permis à certains viticulteurs de sauver quelques parcelles
Certains vignerons en biodynamie ont recouru à des applications de tisanes afin de renforcer la vigne avant les épisodes de gel. Le jus de valériane, la tisane de reine-des-prés et l’infusion de fleur d’achillée millefeuille activeraient les résistances naturelles de la vigne au gel et abaisseraient son point de congélation.
Que faire après le gel ?
Les techniciens de la société de viticulture et de la chambre d’agriculture du Jura ont réalisé une fiche intitulée « Lutte contre les risques gélifs printaniers » qui donne également quelques conseils sur les actions à conduire après le gel. Fiche téléchargeable sur : <https://www.sv-jura.com/medias/Fiche-Gel.pdf>
IR
Deux types de gelée
La gelée advective, assez rare. Elle se caractérise par un passage d’un front froid, d’un vent fort (16 km/h). Cela peut se produire soit par ciel clair ou nuageux. Ce n’est pas un phénomène d’inversion de températures. Il est très difficile de combattre ce type de gelée.
La gelée radiative, la plus fréquente. Ce phénomène a lieu lorsque le ciel est clair durant la nuit, qu’il y a absence de vent, et qu’une inversion de température se produit c’est-à-dire que la température au sol est plus froide qu’à 30 m de hauteur. Durant la journée les rayons du soleil réchauffent le sol. Ensuite, au coucher du soleil, en fin de journée, le sol perd de la chaleur par radiation. L’air chaud monte dans le ciel, tandis que l’air froid, plus lourd et plus dense, s’accumule près du sol. Selon le taux d’humidité dans l’air, le type de gelée radiative pourra être identifié. Si le taux est plutôt élevé, on parlera de gelée blanche. Et si le taux est plutôt faible, on parlera de gelée noire.
Ces deux types de gelée adective et radiative peuvent avoir lieu en même temps, ce phénomène est appelé le gel-gelée.
Source : Lutte contre les risques gélifs printaniers (SVJ et CA39)