Attaques de loup dans le Clunisois : Tirs de défense simple autorisés !

Mardi 25 mai, la Préfecture de Saône-et-Loire a fait un nouveau point de situation. Et le bilan des attaques est particulièrement lourd avec officiellement en date 21 attaques, concentrées sur les communes de La Vineuse (12), Flagy (7) et Cortevaix (2). À ce jour, on déplore 89 ovins tués (dont 46 euthanasiés) et 104 animaux blessés. 

Attaques de loup dans le Clunisois : Tirs de défense simple autorisés !

Priorité des priorités donc, protéger les troupeaux tant le loup est difficile à tuer. Ainsi, des équipements de protection d’urgence ont été prêtés aux éleveurs qui les ont sollicités soit l’équivalent de 3.850 mètres de filets et 15 électrificateurs. En pleins travaux de saisons et rondes nocturnes, les éleveurs se voient obligés de se démultiplier sur le terrain. Des tâches harassantes et ressenties comme profondément injuste d’être à la fois la victime et devoir installer soi-même ces maigres protections, martèlent les éleveurs à chaque réunion, comme le 17 mai dernier lors de la manifestation à la préfecture de Mâcon. « La protection des troupeaux d’ovins par des filets électrifiés ou des chiens de protection est un préalable indispensable pour demander une autorisation de tir de défense », insiste la Préfecture qui ne peut y déroger du fait de la convention de Berne signée par la France. Jeudi à La Vineuse-sur-Frégande, le président de la Fédération nationale ovine (FNO), Claude Font devait faire un point sur le plan Loup au national. Un nouveau recensement des besoins est en cours auprès des éleveurs par les services de la Chambre d’Agriculture.
Le préfet de Saône-et-Loire et ses services sont, eux aussi, pleinement mobilisés. À titre d’exemple, les agents de l’OFB ont effectué plus de 750 heures sur le terrain depuis le début des attaques, sans compter ceux de la DDT, les louvetiers, des chasseurs... Au vu de l’importance et de la fréquence de la prédation, le préfet de Saône-et-Loire, Julien Charles a pris dès le 19 mai des arrêtés d'autorisation de tir de défense simple en faveur des éleveurs qui les demandaient, « dès lors que les conditions réglementaires étaient réunies (protection du troupeau) », se justifiait-il bien pour ne pas prêter le flan aux attaques des pro-loups. Les effectifs présents sur le terrain pour mettre en œuvre les tirs ont été accrus grâce au recrutement, en début de cette année, de trois nouveaux louvetiers, portant ainsi l’équipe de 16 à 19 membres. Trente-six chasseurs ont aussi été formés et habilités pour participer aux opérations de tirs de défense renforcée. Ces effectifs pourraient être doublés dès la formation de nouveaux chasseurs volontaires la semaine prochaine. En complément, le préfet de Saône-et-Loire a sollicité et obtenu que la Brigade Mobile d’Intervention (BMI) des grands prédateurs de l’OFB soit mobilisée la semaine prochaine dans le Clunisois. Ses quatre agents compléteront la formation des intervenants de terrain et assureront une mission de conseil afin de renforcer l’effectivité des tirs de défense. Enfin, un plan de mise à niveau des équipements des louvetiers a été établi en lien avec les intéressés, afin qu’ils puissent exercer leur mission dans des conditions sûres et conformes au plan loup (caméras thermiques, lampes torches longue distance…). Mardi soir, le Préfet s’est coordonné avec le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et le Conseil départemental de Saône-et-Loire pour se faire. Les indemnisations des éleveurs prédatés est également en cours.

La mise en œuvre des mesures d’indemnisation des éleveurs prédatés

Conformément au plan loup et aux annonces faites la semaine passée, la procédure d’indemnisation a été engagée au bénéfice des éleveurs dont les troupeaux ont été prédatés, avec effet rétroactif depuis le début des attaques. Ainsi, les 11 éleveurs qui ont fait l’objet d’attaques dans ce secteur depuis le 23 avril dernier seront indemnisés, selon le barème national en cours. Chacun des 21 constats d’attaques fait l’objet d’un dossier d’indemnisation. Les éleveurs sont contactés par la direction départementale des territoires (DDT) pour valider les indemnisations calculées auxquelles sont ajoutés les frais vétérinaires.