ALTERNATIVES
Consigne et vrac sonnent la fin des emballages à usage unique

Pour pallier la hausse du prix des matières premières et notamment celle des emballages, de nombreuses alternatives se développent. Du vrac à la consigne, tous reprennent le même concept : en finir avec les emballages jetables.

Consigne et vrac sonnent la fin des emballages à usage unique
La coopérative Rebooteille développe, depuis 2018, un service de consigne de bouteilles en verre à destination des commerçants et producteurs.

Les hausses sans précédent du coût des matières premières se cumulent et se répercutent notamment sur le prix des emballages alimentaires. Si depuis plusieurs années des initiatives se développent pour contrer ces hausses, elles n’ont jamais été autant plébiscitées depuis ces derniers mois. Leur concept, troquer les emballages plastiques jetables pour le verre ou d’autres contenants réutilisables. C’est le principe de la consigne et du vrac. À Lyon, la coopérative Rebooteille développe depuis 2018, un service de consigne de bouteilles en verre à destination des commerçants et producteurs. « Chaque bouteille que l’on met à disposition adopte le même format, elles contiennent généralement de la bière, des jus de fruits, du vin et même de l’huile. Une vignette hydrosoluble indiquant que la bouteille est consignable est accolée. Commerçants et producteurs vont ensuite vendre leurs produits normalement », indique Étienne Perrin-Gouron, cogérant de Rebooteille. Une fois la bouteille achetée par le consommateur, ce dernier la ramène aux magasins contre 50 centimes de caution. Les bouteilles sont stockées dans des cassiers prévus par Rebooteille. Une fois les cassiers pleins, une collecte est organisée par la société lyonnaise. « L’objectif est de laver les bouteilles en grande quantité, par lots de 2 000 et les remettre à disposition rapidement », explique Étienne Perrin-Gouron.

Le retour de la consigne

Depuis l’augmentation des coûts des matières premières et des emballages, la demande a explosé constate le cogérant, « l’année dernière, nous avons collecté 30 000 bouteilles, un nombre que l’on a déjà atteint alors que le milieu d’année n’est pas encore passé. L’objectif de cette année est d’en collecter 150 000 ». Avec plus de cent magasins et quarante producteurs partenaires, l’entreprise entend même étendre son activité : « on commence à se développer au niveau national avec une quinzaine de projets hors de la région. Les producteurs se rendent compte que nous arrivons à fournir des bouteilles lavées moins chères que des bouteilles neuves. Ça attire beaucoup de producteurs, notamment les vignobles qui peinent à s’approvisionner en bouteilles de vin ».

Le vrac cartonne

Une alternative permet de ne plus utiliser d’emballage jetable. La vente en vrac se définit comme la vente au consommateur de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables. Pilier dans le milieu, Biocoop développe aujourd’hui 34 % de son offre en vrac ou en emballage réutilisable avec l’objectif d’atteindre les 50 % d’ici 2025. Contrairement à la consigne, avec le vrac, c’est le consommateur qui est propriétaire de son propre contenant. L’achat d’aliment en vrac ne se limite pas qu’aux produits secs comme les pâtes et le riz. Du miel, des huiles et vinaigres ou encore du fromage et du poisson sont proposés en vrac chez Biocoop. C’est aussi le cas des produits non alimentaires comme le nettoyant multi-usages, le shampoing, en passant par le savon ou encore l’argile. Au-delà de l’intérêt environnemental, le vrac permet aux consommateurs de bénéficier de prix plus attractifs que les produits conditionnés dont les emballages sont devenus coûteux. Le vrac a également l’avantage de limiter le gaspillage alimentaire en ne prenant que la stricte dose nécessaire.

Baptiste Vlaj