Excès d’eau
En pleine décrue, un coup de vent terrible

Cédric MICHELIN
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Après des pluies diluviennes et des crues historiques pour un mois de juillet, dans la nuit de vendredi à samedi, la Saône-et-Loire était placée en vigilance météo orange. Des rafales jusqu’à 130 km/h ont frappé le centre et le nord du département provoquant d’importants dégâts. Douchant aussi les maigres espoirs des zones inondées qui ont vu leurs derniers maïs couchés, voir cassés sous la puissance du vent.

En pleine décrue, un coup de vent terrible

Un immense gâchis. Terrible sentiment de voir encore s’abattre sur la Saône-et-Loire, une énième catastrophe naturelle avec des rafales de vent jusqu’à 100 km/h sur le Chalonnais. « Il ne manquait plus que ça », est dépitée Hélène Doussot, agricultrice à Gergy. Ses maïs comme ceux de ses collègues ont été couchés, cassés, par le violent orage qui a frappé en milieu de nuit entre le 22 et 23 juillet. Déjà que nombre de blés avaient versé cette année, tournesol et maïs qui avaient les pieds dans l’eau risquent d’être « irrécoltables ».
Il faudra néanmoins encore un peu de temps pour comptabiliser les dégâts sur le large secteur. La décrue de la Saône, de la Seille… ayant du mal à se faire en raison des fossés bouchés un peu de partout, puisque les agriculteurs n’ont plus trop le droit de les entretenir, étant sous la surveillance étroite de la police de l’eau, l’OFB.
Mais les premières tournées ne laissent guère d’espoirs et viennent au contraire confirmer les craintes. « Les épis de maïs qui étaient sous l’eau sont pourris et les soies sont sèches. L’intérieur de l’épi est en compote », déplore Rémi Petit à Saint-Loup-de-Varenne. Pas mieux du côté des maraîchers inondés dont les salades, carottes et autres sont « irrécupérables ». Et que dire de l’odeur nauséabonde des prairies inondées de vase où les bêtes ne sont pas près de vouloir retourner. Sans penser au foin perdu. C’est bien toutes ses pertes directes et indirectes qu’il faut maintenant recenser. La FDSEA de Saône-et-Loire prépare déjà un dossier calamités. Lors de l’AG de la FDSEA le 22 juillet, le président de la FDSEA, Christian Bajard a interpellé les élus présents, ainsi qu’à nouveau le Préfet, le DDT et le président du Département sur « la centaine d’exploitations touchées pour 15 à 20.000 ha impactés. Il faut réaliser un travail de fond maintenant sur la gestion des alertes, sur l’entretien des digues et des fossés… et surtout trouver des enveloppes d’indemnisation pour les agriculteurs inondés pour protéger les villes », rappelant que les agriculteurs sont « traumatisés » actuellement par cette succession de catastrophes.