Fédération des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire
L’annulation des salons a fait mal !

Cédric MICHELIN
-

Le 20 juillet à Vergisson, la Fédération des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire tenait son assemblée générale. La crise Covid a impacté fortement les événements portés par les Vignerons indépendants : Marche gourmande, pique-nique chez les vignerons et surtout les salons, quasi-tous annulés. Les vignerons attendent impatiemment un retour à la normale pour pouvoir retrouver leurs clientèles, particulières comme professionnels.

L’annulation des salons a fait mal !

Après des semaines de pluie quasiment continue, le soleil était de sortie ce 20 juillet. Les travaux de saison battaient donc leur plein réduisant l’affluence à l’AG de la Fédération des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire. Mais le président, Eric Palthey pouvait compter sur une trentaine de vignerons pour réfléchir sur les événements à venir. 
Car, comme tous, la secrétaire générale de la Fédération, Muriel Denizot veut vite tourner la page de 2020. « Les activités ont été plus que réduites », déplorait-elle avec le Covid. Les règles sanitaires ont empêché bon nombre de manifestations habituelles. La Marche Gourmande prévue en 2020 à Mercurey a été reporté à 2021 et à nouveau à 2022. « On espère pouvoir la faire », motivait-elle pour trouver des bénévoles. Mais le Covid-19 et la reprise épidémique du variant Delta, laisse tout le monde dans le flou encore pour la rentrée. Il faudra peut-être encore passer entre les gouttes des confinements, déconfinements, comme le concours qui a pu avoir lieu juste avant le premier confinement. 6.000 échantillons de toute la France ont ainsi pu être dégusté avec 1.605 primés. La Saône-et-Loire revient de Paris avec 62 médailles (36 d’or ; 24 d’argent ; 2 de bronze). Si le Pique-nique chez les Vignerons a pu se tenir en juillet 2020, après avoir été décalé de sa date habituelle du weekend de la Pentecôte, un seul domaine seulement a participé dans le département. Les Rencontres nationales, elles, ont eu moins de chance et devaient être « partie remise dans le Tarn » en 2022.

La traversée du désert

Mais ce qui ne peut pas être rattrapée, c’est l’annulation des salons. La plupart ont été annulée ou reporté pour fin 2021 ou en 2022. « Ce fut un peu le désert », résumait Muriel Denizot. Bordeaux, Paris Champerret, Mandelieu, Baltard, Nature et vins, Blotzheim, Clermont-Ferrand, Lyon, Reims, Lille, Paris porte de Versailles, Brive-la-Gaillarde… tous ont été annulés. Comme pour les salons régionaux de Dijon, Nancy ou Grenoble. À l’image de l’économie des Domaines, la Fédération voit là « un manque important de ressources », expliquait Eric Palthey. « C’est la première fois de l’histoire qu’on annulait tous ces salons ». Le président national, Jean-Marie Fabre a donc tambouriné aux portes du Ministère de l’Agriculture et a obtenu 540.000 € d’aides malgré le fait de ne pas avoir le « bon code APE événementiel » qui ouvrait des aides de l'État.
Eric Palthey voit là surtout la bonne place occupée par les Vignerons indépendants auprès du Ministère qui considère la Fédération comme « une référence » avec ses 7.000 adhérents et sa structuration juridique. Mais aussi pour sa collecte d’informations avec ses sondages qui permettent de recenser les besoins du terrain « pour le développement de la viticulture ». Eric Palthey invitait donc tous les adhérents à répondre systématiquement aux 3-4 sondages annuels car « la Bourgogne est la dernière ; Seuls 20% d’entre nous répondent, c’est trop peu ».

Attirer des jeunes

Comptant 154 adhérents, ainsi que 6 retraités cotisants, la Fédération va chercher à « attirer des jeunes », avec l’aide de la nouvelle animatrice Léa Bancillon, ancienne animatrice des JA71, qui a remplacé Marylène Martin, « partie vers de nouvelles aventures dans le Morvan », après 7 ans de bons et loyaux services. Comme dans nombre d’organisations professionnelles, le nombre d’adhérents se maintient péniblement à mesure que les surfaces représentées augmentent. La Fédération "représente" 861 ha en AOC communales et 1.007 ha en régionales ou VSIG soit une hausse de 1,35% avec « les reprises de surfaces » des adhérents. Eric Palthey invitait donc chacun à convaincre son prochain pour « un syndicat fort » en Saône-et-Loire et peser à la Fédération nationale.
Outre les achats groupés chez les partenaires (bougies anti-gel, sécateurs électriques, casiers métalliques, fil inox…), des services aux adhérents sont particulièrement appréciables comme la téléassistance pour l’aide à la réalisation des déclarations G@mma, du renouvellement FDA, pour la saisie DRM sur Dematvin ou bien d’autres « problèmes ».

La Fédération ne sera pas de la Cité

Mais le gros de l’activité pour la Fédération repose sur la promotion du logo, notamment sur les capsules. Là encore, 2020 n’est pas un grand cru en raison de la "petite" récolte 2019. Les ventes s’établissent tout de même en 2020 à 2,870 millions contre 3,1 millions capsules utilisées en 2019. « Le logo est un bon vecteur de communication reconnue par la filière et par la clientèle française ». Une communication bien relayée sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter et Instagram.
Au final, sur l’exercice, la « gestion saine de votre Fédération a permis de maintenir ses résultats et son bilan », notait le comptable Mr Patard du CERFrance71, via notamment la baisse des frais de déplacement. « Nos conseils d’administration se faisaient en visios pour faire preuve de réactivité et répondre à la crise, rester à l’écoute et au service des adhérents. Nous avons diminué les cotisations de 50% et nous essayons de couter le moins cher possible. On verra si on peut continuer », expliquait Eric Palthey. Cela passe aussi par une attention aux dépenses récurrentes. Eric Palthey annonçait la signature d’un compromis de vente pour aller s’installer dans les anciens locaux du Crédit Lyonnais, toujours dans le quartier de la cité administrative. Le local possède des bureaux, salle de réunion et une cave en lieu et place de l’ancienne salle du coffre-fort. « C’est un achat avec nos fonds propres avant que le fisc nous les prennent. Nous avions aussi peur que les loyers explosent à la Cité pour les (Cités de Beaune, Chablis, Macon, NDLR) faire fonctionner », lâchait-il, visiblement perplexe sur le financement futur de la Cité de Mâcon, en partie via les entrées payantes des touristes.