Région Bourgogne Franche-Comté
Les agriculteurs appellent "eau" secours la Région

Cédric MICHELIN
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Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, est venue en Côte-d'Or pour écouter et comprendre les attentes d'un monde agricole en souffrance, mais néanmoins porteur de solutions.

Les agriculteurs appellent "eau" secours la Région
La présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, ici aux côtés de Christophe Chambon, le président de la FRSEA BFC, a rappelé le rôle de la collectivité qu'elle dirige en matière de communication destinée à promouvoir les produits agricoles locaux.

« Vous devriez venir plus souvent ! Vous faites tomber la pluie ! » Cette remarque dite, sur le ton de la plaisanterie, était adressée à Marie-Guite Dufay, la présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Effectivement, quelques gouttes ont fait leur apparition à l’arrivée de l’élue au Gaec de la Contrée, dans le village d’Ampilly-les-Bordes, au nord de la Côte-d’Or, mais elles furent bien timides et vite oubliées. À l’image de la faiblesse des précipitations observées sur ce plateau du Châtillonnais depuis des semaines, comme partout ailleurs en Bourgogne. En ce mardi 25 août, la problématique du manque d’eau figurait en bonne place sur les thèmes inscrits au programme de cette visite, mais elle n’était pas la seule. Répondant à l’invitation de la FRSEA de Bourgogne Franche-Comté, des JA BFC et de la chambre régionale d’agriculture, Marie-Guite Dufay venait débattre, mais surtout écouter ce que la profession agricole dans son ensemble souhaitait exprimer, à propos des zones intermédiaires (ZI) aux terres à faible potentiel, à propos de la future PAC, du plan de relance... les sujets ne manquaient pas ! Cette rencontre, Christophe Chambon, nouveau président de la FRSEA, l’avait souhaitée dès sa prise de fonction, le 6 juillet dernier, avec son nouveau conseil d’administration. Pour accueillir la présidente, il était entouré de Florent Point (président des JA BFC) et l’évènement a eu lieu en présence de plusieurs présidents de fédérations départementales, de Christian Decerle, président de la chambre régionale d’agriculture, et de nombreux autres responsables d’organisations professionnelles agricoles. De son côté, Marie-Guite Dufay était entourée de Sophie Fonquernie, vice-présidente du Conseil régional en charge de l’agriculture et de Michel Halliez, directeur de l’agriculture et de la forêt au sein de la Région.

Une puissance publique qui doit accompagner

À la question de l’eau, Guillaume Moyot, secrétaire général des JA 21 mettait les pieds dans le plat en rappelant qu’il fallait savoir « où l’on voulait emmener l’agriculture », pointant des suppressions dévastatrices d’aménagements sur le lit tout proche de la Seine. La présidente de Région avait été claire d’emblée : « je ne suis pas là pour faire des annonces mais pour travailler avec vous ». Marie-Guite Dufay a néanmoins souligné qu’écouter les agriculteurs et découvrir leur réalité pouvait faire évoluer des points de vue : « si des solutions existent, certaines réclament du temps pour se mettre en place et il faut voir comment la puissance publique peut prendre en compte ce besoin de temps des agriculteurs en souffrance ».

« Des solutions, nous en avons, concluait Jacques de Loisy, président de la commission Productions végétales à la FDSEA 21. Mais elles réclament du pragmatisme. En ce qui concerne les investissements face au dérèglement climatique, ils peuvent se traduire sur l’agriculture de précision, sur l’eau, sur l’énergie, en accompagnant le financement des raccordements au réseau pour le photovoltaïque par exemple. Enfin, la Région peut aussi réfléchir à l’investissement dans le stockage, à travers un plan bâtiments... ». Si Marie-Guite Dufay n’amenait pas la pluie avec elle, elle représentait néanmoins le 25 août une collectivité porteuse de nombreux espoirs.

Berty Robert