Agrifaune
Couverts végétaux : des bénéfices agronomiques et faunistiques

Couverts végétaux : des bénéfices agronomiques et faunistiques

Pourquoi implanter un couvert d’entre-culture ?                       

Les couverts d’entre-culture sont avant tout des outils réglementaires. Au niveau des zones vulnérables identifiées par les programmes d’actions nationaux de la Directive nitrates, le maintien d’une couverture végétale du sol est nécessaire au cours des périodes pluvieuses afin de lutter contre la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole. (Pour plus d’informations : https://programme-nitrate.gouv.fr). Ces couverts présentent également un grand nombre d’atouts agronomiques et écologiques : amélioration de la structure des sols, apport de matière organique, favorisation de la biodiversité (auxiliaires des cultures, petit gibier), etc. Pour répondre à la réglementation et obtenir des bénéfices agronomiques et écologiques en période d’entre-culture, une des actions principales du Groupe technique national agrifaune (GTNA – lire encadré) est de mettre en place des essais d’implantation précoce de couverts d’interculture chez des agriculteurs volontaires. 

Pourquoi implanter un couvert précocement tout en conservant les chaumes de la céréale à paille précédente ? 

Au contraire d’un semis de couvert tardif réalisé après plusieurs déchaumages, le semis précoce des couverts présente en plus des avantages mentionnés dans le paragraphe précédent, des intérêts pour la biodiversité :

- Conservation d’une continuité d’habitats, de ressources alimentaires et de nidification pour la faune sauvage en période estivale,

- Préservation de plantes messicoles (*) à cycle tardif (ex : Nigelle de France, Pied d’Alouette de Bresse).

Dans le cas d’un semis après plusieurs déchaumages, on observe une rupture de l’habitat défavorable pour la faune sauvage.

Afin que la période d’interculture soit davantage favorable à la faune, il est recommandé d’associer les couverts avec la préservation des chaumes de la céréale à paille après sa récolte. En effet, ceux-ci constituent des zones de refuge et d’alimentation privilégiées pour la petite faune de plaine (caille des blés, alouette des champs, perdrix) au moment de la reproduction et de l’élevage des jeunes. 

Comment implanter les couverts d’interculture précocement ? 

Différents itinéraires techniques d’implantation précoce des couverts d’interculture sont envisageables : 
-  semis sous couvert de la céréale, 
-  semis à la volée avant la récolte, 
-  semis sous mulch lors de la récolte, 
-  semis consécutif à la récolte. 

(*) Plantes messicoles : plantes « habitant les moissons » qui vivent de façon stricte ou préférentielle dans les cultures qu’elles accompagnent depuis plusieurs siècles. 

Évaluer les implantations

Le GTNA, qui s’intéresse à la gestion de l’entre-culture et pratiques innovantes associées, accompagne les agriculteurs volontaires souhaitant mettre en place des essais d’implantation précoce de couverts d’interculture. L’objectif est de mettre en évidence les conditions de réussite ou d’échec liés à l’implantation des couverts. Actuellement les essais sont réalisés dans 13 départements de six régions françaises (Occitanie, Centre Val de Loire, Grand Est, Bourgogne Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine et Ile-de-France) (données issues des réunions du groupe de travail expérimentation mis en place pour suivre les essais). 
Pour plus d’informations sur l’importance de la période d’interculture et la préservation des chaumes, une plaquette a été réalisée en 2018 par le GTNA gestion de l’entre-culture.

Contacts : 
Aude Géraud, animatrice du GTNA gestion de l’entre-culture, a.geraud@chasseurdefrance.com
Solène Allart, animatrice du GTNA gestion de l’entre-culture, s.allart@fdc51.com
David Granger, animateur national du programme Agrifaune à l’OFB, david.granger@ofb.gouv.fr