Circuits courts
Jérôme Durain visite la Ferme du Mont rouge, à Blanot.

Frédéric RENAUD
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Le sénateur de Saône-et-Loire, Jérôme Durain, également président du groupe "Notre région par cœur" à la Région Bourgogne-Franche-Comté, accompagné d’élu(e) s locaux, a visité la Ferme du Mont Rouge à Blanot. La visite et les échanges avec les exploitants ont porté sur le thème des circuits courts en agriculture, et sur les contraintes que ce choix génère.

Jérôme Durain visite la Ferme du Mont rouge, à Blanot.
Marine Seckler, 2e à gauche, a emmené les élus locaux et de la Région visiter les différentes parties de la Ferme du Mont rouge.

Travailler en circuits courts se révèle chronophage, expliquait Marine Seckler aux élus de la Région et du secteur. « Nous passons beaucoup de temps sur la route, pour vendre et livrer, voire préparer nos produits », continuait la jeune maman.

Jérôme Durain, président du groupe de la majorité au Conseil régional, Laetitia Martinez, vice-présidente chargée notamment de l’enseignement supérieur, les conseillers départementaux Babeth Lemonon et Jean-Luc Fonteray ont visité la Ferme du Mont Rouge à Blanot, que Marine Seckler exploite avec Benoît Corsin, avec une commercialisation surtout en circuits courts.

Le choix de la Ferme du Mont Rouge pour la visite se fonde sur l’attribution d’une aide régionale à l’investissement, dans le cadre du plan de relance, « en faveur de la commercialisation en vente directe. La collectivité a attribué 27.931 €, environ 60 % d’une dépense de 46.386 €, pour l’équipement d’un point de vente directe à la ferme. La Ferme a également acquis un véhicule avec un caisson frigorifique pour participer à des marchés et approvisionner des restaurants », précise Jérôme Durain. Reste que le plus gros poste n’est donc pas matériel, mais bien humain… surtout lors des pics des travaux de saison.

Oui aux circuits courts mais uniquement

L’investissement matériel se révèle néanmoins un atout pour les activités commerciales de la Ferme du Mont rouge. Mais Marine Seckler tempère les ardeurs de ceux qui voient les circuits courts comme la seule voie pour les futurs agriculteurs. « Il faut intégrer dans les projets l’importance du travail à accomplir. Car nous avons trois métiers à exercer : la production agricole, la transformation en aliments, puis la vente directe par différents vecteurs. Nous subissons aussi une surcharge mentale : il faut prévoir et accomplir beaucoup de choses, y compris dans la gestion administrative de l’exploitation ».

La Ferme du Mont rouge évolue en permanence, « même si nous avons peu de temps à consacrer à nos projets », regrette Marine Seckler. « La nouveauté, c’est un atelier d’engraissement de porcs en plein-air, avec 60 têtes. Et nous avons d’autres idées, comme un magasin au bord de la route, ou bien la création d’un atelier de découpe dans nos murs ».

Pour l’instant, la Ferme du Mont rouge fait réaliser cette prestation à Génelard, auprès du Gaec Bichet. « Mais pas à l’atelier "Melting popote" ? », s’étonne Élisabeth Lemonon, conseillère communautaire du Clunisois. « Il manque une équipe d’élus pour tenir cet outil et les salariés en face », répond - sans opposition - la productrice, ne trouvant pas le service dont elle aurait besoin dans cette structure pourtant prometteuse. « Sinon, nous pourrions réduire la distance et le temps nécessaire pour la découpe ».

Et puis, la vente en circuits courts semble s’essouffler, selon Marine Seckler. « Nous allons arrêter la vente sur les marchés, dont la fréquentation diminue. La consommation locale est revenue en force pendant la crise sanitaire, mais cette tendance n’a pas tenu, en raison peut-être du recul du pouvoir d’achat ».

« Nous maintenons toutefois le vecteur e-commerce, par le site Internet, et développons la vente directe aux restaurateurs ». Cette orientation intéresse Jean-Luc Fonteray, soucieux de l’ancien mode d’approvisionnement des cuisines. « Ils passaient par des fournisseurs comme la Bressane, à Mâcon. Mais cette offre se rétrécit, ce qui ouvre des possibilités pour des producteurs de viande en vente directe », informe l’agricultrice de Blanot qui livre notamment « l’Ô des vignes, à Fuissé et les Terrasses à Tournus. Ils n’ont pas discuté les prix. Leur besoin se concentre sur la qualité des produits et sur leur origine locale ».