Bilan tournesol sur la zone nord-est
Forte croissance des surfaces de tournesol sur la zone nord-est

Mathieu Dulot – Terres Inovia
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À la vue des conditions stressantes du printemps et de l’été 2022, le tournesol a plutôt bien résisté et a montré une nouvelle fois sa capacité naturelle à s’adapter à des périodes de sécheresse.

Forte croissance des surfaces de tournesol sur la zone nord-est

Depuis quatre ans, le tournesol connaît une forte augmentation de ses surfaces. Cette augmentation s’est poursuivie en 2022 pour l’ensemble des régions de la zone Nord et Est et représente une croissance d’environ 20 % par rapport à l’année dernière.

Implantation correcte

Les premiers semis ont eu lieu dernière semaine de mars dans des conditions favorables. Cependant, la météo a totalement changé la première semaine d’avril (avec gel et pluies abondantes). À la mi-avril, les semis ont repris dans de bonnes conditions. La remontée des températures a permis de bonnes levées, assez rapides. Les peuplements des parcelles sont globalement bons, sauf quelques situations avec une forte pression oiseaux.

Dans l’ensemble, les préparations de sol ont été correctes et ont permis un bon développement du pivot. Certaines parcelles implantées en semis direct ont pu présenter des enracinements plus limités.

Le temps sec qui a suivi a été défavorable aux efficacités des herbicides racinaires. 10 à 15 % des parcelles présentaient un problème important de salissement et ont vu leur rendement pénalisé.

La phase de croissance

Le mois de mai a été particulièrement sec et chaud. Cela a favorisé une colonisation précoce des tournesols par les pucerons. La pression a été forte mais l’impact de cette pression pucerons a cependant été limité malgré les conditions stressantes. La croissance des tournesols a été assez lente.

Floraison et remplissage des graines impactés par le climat

À floraison, les indices foliaires sont loin d’être exubérants. Dans bon nombre de parcelles, les tournesols sont de petite taille. Les bilans hydriques des différentes régions expliquent fortement la forte variabilité des résultats selon les secteurs. Les températures élevées durant l’été ont accéléré la maturité des plantes. La floraison a été dans l’ensemble rapide. Cette année, les PMG sont dans la fourchette basse.

Bon état sanitaire

En termes de maladies, les conditions ont été peu favorables à l’expression des maladies, et l’impact sur le rendement a été négligeable. Les symptômes de maladies sont restés cantonnés sur feuilles (Phomopsis) ou sur tiges (Phoma). Des symptômes de pieds secs étaient également régulièrement observables en sol argilo-calcaire.

Une récolte précoce

Le début des récoltes a été extrêmement précoce (mi-août). Les récoltes sont faites dans de bonnes conditions avec des humidités peu élevées.
- Bourgogne Franche-Comté : les rendements seraient compris entre 10 et 25 q/ha sur les plateaux avec une moyenne d’environ de 22 q/ha. Pour la partie plaine, les rendements sont compris entre 25 et 40 q/ha avec une moyenne à 28 q/ha. Les situations irriguées présentent un rendement amélioré de 5 q/ha pour un tour d’eau.

- Hauts-de-France : les rendements vont de 15 à 41 q/ha, avec une moyenne aux alentours de 25 q/ha pour les sols superficiels et 35 q/ha pour les sols profonds.
- Champagne-Ardenne : la moyenne approchait les 26 q/ha avec une fourchette de 15-25 q/ha pour les argilo-calcaire et 30-35 q/ha pour les terres de craie ;
- Lorraine : les rendements sont le plus souvent compris entre 15 et 25 q/ha. Quelques bons rendements (> à 35 q/ha) sont signalés. La moyenne lorraine pourrait avoisiner les 20 – 22 q/ha ;
Côté qualité de la graine et d’après les premiers résultats d’analyses des échantillons d’essais, les teneurs en huile sembleraient basses cette année.