S’engager à la Fédé
Faire vivre le terrain, la clé du syndicalisme pour Thomas Bodet

Cédric Michelin
-

Éleveur allaitant associé en Gaec à Poisson, Thomas Bodet, 34 ans, nous donne son point de vue sur l’engagement professionnel. À l’heure du renouvellement syndical, il nous explique l’importance du président de syndical local au sein de la FDSEA, rôle qu’il occupe depuis 2019 au syndicat intercommunal de Paray-le-Monial.

Faire vivre le terrain, la clé du syndicalisme pour Thomas Bodet

Quelles ont été vos motivations pour vous engager dans le syndicalisme ?
Thomas Bodet : Je souhaitais m’engager à la FDSEA pour défendre le métier d’agriculteur, aller discuter avec les élus, mais aussi promouvoir le métier d’agriculteur. Je souhaite apporter un soutien dans les dossiers et accompagner les autres élus du département également. 
Pour la présidence du syndicat, l’important était de conserver un échelon communal pour faire le lien entre le local et le département. La base du syndicalisme, ce sont les hommes qui sont sur le terrain et qui font remonter les idées. Pour cela, il faut garder un syndicat et le faire vivre. 

Qu’est-ce que ça vous apporte ?
T.B. : Tout d’abord, être adhérent me permet d’avoir des informations sur la multitude de sujets qui nous concerne. Par exemple, dès qu’une aide se met en place comme les dégrèvements de TFNB sécheresse ou l’aide d’urgence grêle, on le sait tout de suite. En tant que président du syndicat, j’ai aussi des informations des adhérents qui me parviennent pour que je les fasse remonter. 
Au-delà des informations, la plus-value du syndicalisme, c'est aussi l’accompagnement qu’on peut avoir de la FDSEA sur les différents sujets. 
Enfin, on a aussi tous les avantages économiques comme les commandes groupées de fioul, les tarifs préférentiels pour l’électricité ou l’appui du service juridique. 

Quelle était votre vision de la FDSEA et a-t-elle changée ?
T.B. : Oui et non, Il y a une différence par rapport à avant. Autrefois, il y avait plus de manifestations et les dossiers avançaient comme ça. Aujourd’hui, ce système ne fonctionne plus, notre fonctionnement a changé, et c’est plus du dialogue avec les élus et les responsables. 
Pour faire cela, on a besoin d’échanger avec la base, les adhérents, et c’est ce qui se perd un peu aujourd’hui car on a tendance à se renfermer sur nos exploitations. Il faut retrouver un dialogue avec les adhérents, redynamiser les syndicats locaux et réimpliquer les agriculteurs pour que les infos remontent et que les idées du bas soient défendues. 

Comment se traduit votre engagement par rapport aux autres adhérents ?
T.B. : Je ne suis pas un adhérent différent des autres. J’organise les réunions et l’Assemblée générale du syndicat. Je reçois aussi les dossiers d’autorisation d’exploiter et avec les adhérents du syndicat, nous pouvons donner un avis local si le dossier le nécessite. Cependant, on a un problème avec les gros syndicats. On ne connait pas forcément le foncier sur la commune et pour cela, on a besoin d’un référent par commune pour donner un avis. Sans ça, on ne peut rien faire. 
Mon engagement se traduit aussi à l’échelon de la CSEA qui permet un dialogue intéressant avec les communautés de communes ou les parlementaires du secteur. Contrairement à ce qu’on peut penser quelquefois lors de ses rencontres, on fait connaître notre métier et ce qu’est la réalité du terrain. On fait passer des messages sur les problématiques et les attentes des adhérents. 

On entend dire qu’avoir des responsabilités ça prend du temps, est-ce que c’est vrai ? Comment vous organisez votre emploi du temps ?
T.B. : Ça prend un peu de temps, je ne vais pas mentir, mais c’est pas la FDSEA qui me prend le plus de temps sur mon exploitation. Il faut accepter de perdre une demi-journée pour organiser les AG, aller dans les réunions, collecter les cotisations… Mais je serais prêt à perdre plus de temps si ça bougeait mieux en local.