APCA
Les chambres d’agriculture s’attendent à une année chargée

Le président de l'Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), Sébastien Windsor, a présenté le 19 janvier ses vœux à la presse. Après une année 2021 dense, il s’attend à une année 2022 tout aussi riche en événements et compliquée sur certains dossiers.

Les chambres d’agriculture s’attendent à une année chargée
Sébastien Windsor, président de l'Assemblée permanente des chambres d’agriculture. ©APCA

« Préparer chaque agriculteur à avoir une vision de moyen terme ». Tel est l’une des missions principales fixées par Sébastien Windsor à l’APCA et ses équipes professionnelles et techniques. Les dossiers ne manqueront pas, à commencer par la réforme de la Pac, en particulier la préparation du volet des écorégimes. L’APCA met d’ailleurs un point final à une calculette qui aidera les agriculteurs à déterminer s’ils rentrent dans les critères des écorégimes, s’ils sont éligibles aux aides et quel sera leur montant. Sébastien Windsor espère bien que les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) soient compatibles avec le label bas carbone. « Il est indispensable de cumuler les deux », a-t-il assuré. Engagées sur le dossier des phytosanitaires, les chambres d’agriculture entendent faire reconnaître la réciprocité des obligations en matière de zones de non-traitement (ZNT). « Quand ils construisent de nouvelles habitations, c’est aux urbanistes de créer des zones tampons, pas aux agriculteurs de reculer », a-t-il insisté. Sur l’information des riverains, il propose, sur le plan collectif, de s’appuyer sur les Bulletins de santé du végétal pour informer sur les périodes et créneaux pendant lesquels les agriculteurs peuvent traiter leurs cultures. « Sur la prévenance individuelle, l’agriculteur pourrait utiliser son gyrophare », a proposé le président de l’APCA. Interrogé sur le dispositif « Phytosignal », Sébastien Windsor a eu une réponse tranchée : « J’y suis totalement opposé (…) On est ici dans la délation ».

Offres d'accompagnement 

Très attentif au renouvellement des générations, le président de l’APCA s’est inquiété du transfert, dès 2023, des dossiers de pré-instruction aux Régions. Ce qui pourrait faire naître des différences de traitement. Sébastien Windsor souhaite que les chambres d’agriculture restent les têtes de pont et têtes de file des offres d’accompagnement dans les régions. Il craint que la multiplication d’organismes labellisés ne vienne exacerber certains appétits financiers au détriment de la qualité des dossiers déposés. « On nous dit souvent que l'on refuse trop de projets de jeunes non issus du milieu agricole, mais quand un jeune va dans le mur, c'est notre devoir de lui dire. Si jamais trois acteurs se présentaient, il pourra faire jouer la concurrence. Le premier organisme dira non et le second peut-être et le troisième pourrait dire oui, par pur clientélisme », a-t-il soutenu. Enfin, donnant quitus au premier volet du Varenne de l’eau avec la mise en place de l’assurance-récolte « qui répond à une grande majorité des enjeux », Sébastien Windsor souhaiterait compléter le décret signé en juin 2021 qui porte sur la gestion quantitative de l'eau. « Il faudrait permettre de prélever davantage en dehors des périodes de basses eaux », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs confirmé que les diagnostics régionaux réalisés par ses services seront présentés le 1er février par le ministère de l'Agriculture.

Christophe Soulard