Les brèves du 27 février 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 27 février 2023

Les brèves du 27 février 2023

Pesticides : un plan pour la recherche d’alternatives « d’ici l’été » (Matignon)
En visite au Salon de l’agriculture ce lundi 27 février, la Première ministre Élisabeth Borne doit annoncer le lancement, « d’ici l’été », d’un plan dédié à la recherche d’alternatives aux pesticides, a indiqué Matignon le 26 février. Ce plan doit « répondre aux inquiétudes suscitées par les décisions récentes portant sur les néonicotinoïdes et le S-métolachlore » et permettre « un changement de méthode ». Dans les prochains mois, le gouvernement veut identifier, parmi les 200 substances qui doivent faire l’objet d’un réexamen d’ici 5 à 6 ans, celles qui nécessitent un effort de recherche d’alternative supplémentaire. Il s’agit de produits susceptibles d’être retoqués par l’Anses ou de ne pas faire l’objet de demande de renouvellement, et pour lesquelles il n’existe pas encore d’alternative bon marché. Pour ces pesticides, un renforcement des moyens alloués à la recherche d’alternative devrait être annoncé, dont le montant n’a pas été précisé. Il devrait s’appuyer sur les financements du plan France 2030. Le plan doit mobiliser les instituts techniques, de recherche, l’État, mais aussi les entreprises privées fabricant des pesticides. Samedi, à la suite de Marc Fesneau, Emmanuel Macron avait plaidé pour davantage de coordination entre les décisions de l’Anses et l’Efsa, et pour davantage de planification en matière de réduction des pesticides. Le plan Ecophyto 2 +, qui a jusqu’ici raté sa cible, arrive à échéance en 2024 ; les travaux pour élaborer une troisième mouture devaient commencer début 2023.

Crise du bio : « possible » annonce d’un fonds d’urgence par Borne (Matignon)
À l’occasion d’un point avec la presse le 26 février, les services de Matignon ont glissé qu’il était « possible » que la Première ministre Élisabeth Borne annonce le lancement d’un « fonds d’urgence » en faveur des exploitations agricoles touchées par la crise du bio. Elle devrait également évoquer des « pistes » d’atteinte des objectifs Egalim en matière d’approvisionnement des cantines publiques en produits bio ; cette réflexion s’étendrait à la restauration hors domicile privé. Les responsables de la Confédération paysanne rapportaient déjà dans la semaine que le président de la République aurait évoqué avec eux la mise en place d'« un plan de soutien à l’agriculture biologique qui comprendrait plusieurs mesures dont la promotion et l’application d’Egalim, ainsi que des aides à la trésorerie ». « Alors que nous interpellons le gouvernement depuis un an, ces annonces tardives seraient les bienvenues mais elles restent à confirmer », commentait Laurence Marandola, secrétaire nationale du syndicat. L’ensemble des organisations, dont la FNSEA, les chambres, les interprofessions, la Fnab et la Conf’étaient sorties plutôt déçues du rendez-vous organisé plus tôt dans la semaine avec le cabinet de Marc Fesneau. L’entourage du ministre de l’Agriculture ne s’était pas prononcé clairement à cette occasion sur les mesures portées par l’ensemble des acteurs dont le soutien à la promotion, le maintien de l’enveloppe à la conversion dans le giron de la bio, et l’ouverture d’aides d’urgence. « La réponse du ministère à ce stade des discussions n’est pas satisfaisante », s’était émue la FNSEA dans un communiqué du 23 février.

Au Salon, Edouard Philippe a ressenti « fierté » et « inquiétude » des agriculteurs
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a dit ressentir la « fierté » mais aussi « l’inquiétude » du monde agricole, sur la concurrence étrangère comme sur le devenir des exploitations, à l’occasion de sa visite du Salon de l’agriculture, le 26 février, à Paris. Seulement accompagné de son directeur de cabinet et d’un officier de sécurité, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron (2017-2020) a d’abord longuement arpenté le 26 février au matin les allées du pavillon dédié à l’Outre-mer, enchaînant sollicitations et nombreux selfies. Il a ensuite déjeuné avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, vice-président du MoDem, allié, comme le parti Horizons d’Édouard Philippe, au parti Renaissance d’Emmanuel Macron. Avant de visiter divers stands interprofessionnels (brasseurs, céréaliers, fruits et légumes…) puis de se rendre au stand de la région Normandie. Interrogé par l’AFP, M. Philippe a dit ressentir, « comme toujours chez les agriculteurs, une assez grande fierté, une fierté du travail, de s’inscrire dans une histoire, de garantir une forme de souveraineté alimentaire » et « je trouve ça admirable ». Mais ces mêmes agriculteurs éprouvent également selon lui « une vraie inquiétude sur, au fond, un système à la fois normatif, fiscal, réglementaire qui ne les met pas dans une situation de concurrence équitable avec leurs principaux concurrents, qui ne sont pas des pays lointains mais des pays de l’Union européenne ».

Vin : un nouveau laboratoire entre Inrae et l’IFV pour la recherche sur les virus
Les instituts Inrae et IFV ont signé le 26 février la création d’un laboratoire partenarial associé (LPA) pour la recherche sur les virus de la vigne. Basé à Colmar (Haut-Rhin), ce LPA Vitivirobiome vise « une amélioration du contrôle de la qualité sanitaire des plants dans le processus de pré-multiplication et de diffusion, une plus forte réactivité et une meilleure anticipation vis-à-vis des maladies/virus émergents », selon un communiqué commun. Il travaillera entre autres sur le développement de stratégies de lutte contre les dépérissements via la prémunition de la plante, se rapprochant d’une « vaccination » de la vigne avec des virus atténués. La création du LPA Vitivirobiome « répond au besoin de la filière viticole en matière de qualité sanitaire des plants de vigne mais aussi contribue à la vigilance nécessaire sur l’émergence de nouvelles maladies, risque accentué par le changement climatique », souligne Jean-Daniel Hering, président de l’IFV Pôle Alsace. Parmi les viroses émergentes, figurent celles liées au virus du RedBlotch (GRBV) sur le territoire nord-américain, au virus du Pinot Gris (GPGV) identifié depuis 2012 dans plusieurs pays européens, en France en 2015 et désormais sur tous les continents.

Kiwi : l’IGP de l’Adour adapte temporairement son cahier des charges à la sécheresse
Dans un arrêté paru le 26 février au Journal officiel (JO), le ministère de l’Agriculture modifie temporairement le cahier des charges de l’indication géographique protégée (IGP) Kiwi de l’Adour, « en raison d’un épisode de sécheresse ». Les règles d’épandage d’engrais azotés sont assouplies pour la période du 25 octobre 2022 au 15 juin 2023. Pour rappel, la production française de kiwi en 2022 (récoltée en octobre-novembre) s’élève à 42 000 tonnes (t), selon les chiffres communiqués au Sival par l’AOP Kiwi de France. Soit un peu moins que les 45 000 t annoncées en conférence de presse le 30 septembre. Si les producteurs ont généralement pu composer avec la sécheresse grâce à l’irrigation, ce sont les vagues de chaleur qui ont été problématiques, a expliqué le président de l’AOPn François Lafitte le 25 janvier.