Parmi les dispositifs mis en place pour aider les installations hors cadre familial, figure le stage test installation transmission (STIT). La Haute-Savoie a ouvert, depuis quelques années déjà, cette possibilité aux futurs agriculteurs ou agricultrices.
En Haute-Savoie, les futurs agriculteurs ou agricultrices qui souhaitent se tourner vers l’installation en société doivent expérimenter une année d'essai. Sur les trois dernières années, près de 120 personnes sont passées par cette étape clé. « Environ 80 % d’entre eux ont pu faire aboutir leur projet, détaille Daniel Guillaud, responsable équipe des conseiller(e)s d’entreprise à la chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc. Il y a des désillusions, mais ce n'est pas forcément négatif, car il vaut mieux qu’elles arrivent pendant cette année test, plutôt qu’après l’installation. Il est important de s'assurer du bon fonctionnement relationnel entre associés, avant de s'installer. » Ce dispositif spécifique peut s’effectuer sous différents statuts. Lorsque la personne est hors-cadre familial, la formule choisit est le stage test installation transmission (STIT). « Ce dispositif de la Région Auvergne-Rhône-Alpes permet d’être stagiaire avec une rémunération assurée par Pôle emploi ou la Région », explique le responsable d’équipe. La personne bénéficie également d’un accompagnement relationnel subventionné par la Région. Le STIT peut aussi servir à une personne qui reprend une exploitation. Néanmoins, il ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit d’une reprise dans un cadre familial. Dans ce cas précis, l’année d’essai est possible, mais sous le statut de stagiaire Pôle emploi, d’aide familiale, de conjoint collaborateur ou de salarié et n’ouvre pas à une aide à l’accompagnement relationnel. Cette année test est un réel atout pour les personnes qui se destinent à la reconversion en agriculture. Elle est d’ailleurs obligatoire pour ceux qui souhaitent s’installer avec le statut de sociétaire. Sur la Haute-Savoie, 30 % des installations aidées sont en individuel et 70 % en société. Au total, 60 % se font dans le cadre familial, 25 % en hors cadre familial avec reprise d'exploitation et 15 % en hors cadre familial via une création. Enfin, 65 % sont en bovins lait et 15 % en maraîchage. « Sur notre territoire, et particulièrement depuis la crise de la Covid-19, les demandes d'installation hors-cadre familial et en maraîchage se sont accentuées, relate Daniel Guillaud. Ces personnes-là nous expliquent vouloir être plus en phase avec une alimentation de proximité. Il faut admettre que certains d’entre eux ne s’imaginent pas toujours les exigences nécessaires en termes de moyens et de travail, d’où l’importance de pouvoir faire cette année test, même si elle n'est pas obligatoire en installation individuelle. » Une tendance qui répond, en revanche, à une très forte demande des collectivités territoriales et des agglomérations qui mettent en place des ceintures vertes et des sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC) maraîchères pour bénéficier de cette alimentation de proximité.
