EXCLU WEB / Quand le bio ne suffit plus

Le ministère de l’Agriculture et Business France organisaient récemment un webinaire sur la communication autour du bio. Où l’on se rend compte que le bio seul ne suffira plus, car les consommateurs deviennent encore plus exigeants.  

EXCLU WEB / Quand le bio ne suffit plus

Les produits alimentaires bruts ou transformés issus de l’agriculture biologique ont gagné d’importantes parts de marché depuis quelques années. Rien qu’en France, la part des exploitations bio est passée de 4 % en 2010 à 12,5 % en 2020. Le chiffre d’affaires de la filière a, dans le même temps, bondit de 3,7 milliards d’euros (Md€) à 13,2 Md€ ? Quant au panier moyen annuel, il est passé de 57 € à plus de 200 € par habitant. Ils sont aujourd’hui 73 % des Français à avoir consommé bio au moins une fois par mois dont 13 % tous les jours. Les tendances sont identiques au sein de l’ensemble de l’Union européenne, particulièrement dans les pays nordiques et anglo-saxons « où la conscience environnementale est plus forte », a assuré Anne-Sophie Hottiaux, directrice du développement du groupe Sopexa. C’est notamment le cas en Allemagne où la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annelena Baerbock, issue des Grünen (Les Verts) ambitionne d’atteindre 30 % de surfaces agricoles en bio d’ici 2030, contre 9,7 % actuellement.

Demande de « bio++ »

La contrepartie de cette stratégie est que le bio certes se démocratise mais aussi se banalise au point qu’au Danemark, la grande distribution s’engage dans le bio discount pour attirer les jeunes. « Le bio est devenu un standard », remarque Anne-Sophie Hottiaux, tant et si bien que le consommateur demande maintenant du « bio++ ». Cette tendance est confirmée par Cécilia Ekfeldt, conseillère Export Agrotech de Business France Suède. « Le bio est souvent couplé à d’autres domaines comme la durabilité, la responsabilité sociétale de entreprises, le bien-être animal ou d’autres critères comme des allégations santé : sans gluten, végan etc.  »

Pour l’heure, les étiquettes ne viennent pas encore valoriser l’ensemble de ces allégations même si ça ne se saurait tarder, laissent entendre les intervenants. En attendant, le label bio qu’il soit européen ou local « donne du crédit aux marques y compris aux marques distributeurs », souligne Christian Hamm, chef du pôle Business France en Allemagne. C’est une donnée dont les agriculteurs et les industriels français devront tenir compte pour conserver et développer leurs parts de marchés dans les pays nordiques. « Les produits bio français bénéficient d’une véritable reconnaissance de qualité, de terroir, de savoir-faire », assure Christian Hamm Ces atouts sont corroborés par Cécilia Ekfeldt qui loue « l’authenticité des produits » qui ont leur place sur ces marchés déjà matures. La marge de manœuvre est grande : les produits bio français ne représentent que 4 % du bio suédois. D’autant que « les jeunes chefs gastronomiques nordiques valorisent ce type de produits », soutient Majbritt Leenardt de Business France Danemark.