Recrutements
Pôle Emploi et le monde agricole font le constat de besoins accrus

Le 11 mai à Dijon, les représentants du monde agricole et Pôle Emploi ont renouvelé l’accord cadre qui les lie depuis 2017. 

Pôle Emploi et le monde agricole font le constat de besoins accrus
Les signataires du nouvel accord, réunis le 11 mai au siège régional de Pôle Emploi, à Dijon.

En 2021, 19 % des intentions d’embauche en Bourgogne Franche-Comté (BFC) concernent l’industrie agroalimentaire ou l’agriculture (1). Une proportion qui atteint un quart des intentions pour la Côte-d’Or. Dans un tel contexte, un lien fort et une bonne collaboration s’avèrent indispensables entre les acteurs du monde agricole et les services de Pôle Emploi. Ce lien, il existe depuis 2017 et la conclusion d’un premier accord cadre. Celui-ci vient d’être renouvelé, à Dijon, le 11 mai, en présence de Michel Swieton, le nouveau directeur régional de Pôle Emploi, arrivé au mois de février, Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC, Denis Chastel-Sauzet, président de la Commission paritaire régionale de l’emploi et de la formation (CPRE) et viticulteur à Romanèche-Thorins, Arnaud Delestre, président de la chambre d’agriculture de l’Yonne et représentant de la chambre régionale d’agriculture, Guilain Desnoyers, responsable formation chez les Jeunes agriculteurs BFC et Sylvain Pasquet, vice-président de l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) BFC. 

Perspectives encourageantes

Cet accord porte sur le développement de l’emploi et de l’insertion professionnelle en agriculture et en viticulture. Les perspectives qui se dessinent alors que nous sortons progressivement de la crise sanitaire sont encourageantes, comme le souligne Michel Swieton : « en BFC, tous secteurs confondus, 94.000 recrutements sont aujourd’hui envisagés, dont 15.000 en lien avec le monde agricole, et, pour partie, saisonniers ». L’enquête sur les Besoins en main-d’oeuvre (BMO) que Pôle Emploi réalise chaque année à l’échelon régional révèle d’ailleurs que, pour 2021, les métiers de la viticulture, de l’arboriculture et de la cueillette sont parmi les cinq les plus recherchés, en BFC comme en Côte-d’Or. Il y a donc de quoi faire, d’autant plus qu’actuellement sur la région, 11.000 demandeurs d’emploi sont inscrits comme en recherche dans le secteur agricole. De plus, alors que le nombre d’exploitations agricoles est en baisse, celui des salariés du secteur est en hausse (+3,2 % entre 2010 et 2015 dans notre région). L’objectif de l’accord renouvelé est d’améliorer les connaissances et les échanges de données, d’apporter à Pôle Emploi, une meilleure connaissance des métiers agricoles, d’aider les employeurs agricoles dans leurs recrutements et de fortifier les liens sur le territoire entre Pôle Emploi, qui compte 38 agences et 10 points relais en BFC, et les agriculteurs. Le but est également d’apporter un accompagnement dans les démarches de création ou de reprise d’activité agricole ou viticole. « Pendant trop longtemps, soulignait Denis Chastel-Sauzet, l’agriculture n’a recruté que par le bouche-à-oreille, mais nous ne sommes plus dans ce monde-là. L’agriculture et la viticulture sont des professions qui innovent et qui ont besoin de personnels de plus en plus compétents ». 

Gisements d’emplois

À ce constat s’ajoutent les évolutions sociétales et le renouvellement des générations qui font que les agriculteurs, qui sont sur des exploitations de plus en plus grandes et de plus en plus diversifiées, ont un rapport à leur travail qui change, qu’ils ont, eux aussi besoin de faire de la place à autre chose qu’à leur activité professionnelle dans leur vie et qu’ils ont donc des besoins, en matière de recrutements, que ce soit pour être ponctuellement remplacés, ou secondés dans leur quotidien. Autant de facteurs qui constituent des gisements d’emplois. « C’est dans ce contexte qu’on doit défendre et valoriser l’emploi agricole », ajoutait Sylvain Pasquet. En BFC, le secteur représente 15.000 salariés et, comme le précisait Arnaud Delestre « les profils que nous recherchons ont évolué depuis 10 ans ». Dans ce cadre, la promotion des emplois agricoles doit s’appuyer sur le milieu scolaire afin que leur découverte se fasse le plus tôt possible et, pour Guilain Desnoyers « la demande en matière de promotion de nos métiers en milieu scolaire existe. Il nous faut aussi former les conseillers Pôle Emploi pour améliorer cette promotion ». Christophe Chambon a tenu à rappeler que la Région BFC compte sept groupements d’employeurs agricoles qui salarient 260 équivalents temps pleins (ETP) « mais nous faisons aussi, expliquait-il, le constat d’une population agricole vieillissante, dont le renouvellement est vital. En tant qu’agriculteurs, nous sommes des chefs d’entreprises et nous devons travailler notre gestion des ressources humaines. La convention avec Pôle Emploi peut nous y aider ». 

Berty Robert


(1) Source : enquête annuelle Besoins en main-d’oeuvre (BMO) Pôle Emploi BFC.