Pouilly-fuissé
L'Atrium : lieu de rencontre des cinq terroirs du pouilly-fuissé

Florence Bouville
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Ouvert au public depuis les années 1980, l’Atrium est un lieu de vente et de dégustation de vins issus des cinq terroirs de l’appellation pouilly-fuissé. Implanté, depuis sa création, sur la commune de Solutré-Pouilly, ce magasin accueille, tout au long de l’année, aussi bien des locaux que des touristes étrangers. Le 12 avril, Florence Girousse, gérante de l’Atrium, nous a fait visiter cet espace plein de charme.

L'Atrium : lieu de rencontre des cinq terroirs du pouilly-fuissé
L'Atrium, situé à Solutré-Pouilly, propose, à la vente et à la dégustation, des vins issus des cinq terroirs de l'appellation.

Au sein de l’Atrium, les quatre villages producteurs de pouilly-fuissé sont représentés : Chaintré, Fuissé, Solutré-Pouilly et Vergisson. En témoignent les quatre écussons fixés au mur (voir l’image). L’histoire de l’appellation pouilly-fuissé ne date, bien sûr, pas d’hier. Reconnue administrativement depuis 1936, sa délimitation géographique date, elle, de quelques années auparavant. 1922 pour être exact. En octobre dernier, en plus de la fête de la R’vole, ont été célébrés les cent ans de l’aire géographique de l’appellation. Cet événement a rassemblé plus de deux cents personnes. Autre date importante : depuis septembre 2020, le pouilly-fuissé a ses premiers crus. Avec, pour la première fois, un cahier des charges qui interdit le recours au désherbage chimique sur les parcelles.

Pas loin de 90 références de pouilly-fuissé

À l’origine, l’Atrium n’était qu’un petit caveau, créé en 1961, situé un peu plus bas dans le village de Solutré-Pouilly. Seul un vin était proposé à la dégustation, a en mémoire Florence. Le lieu actuel a été acheté en 1987. L’esthétisme et les offres de vin ont, depuis cette date, bien évolué. La nouveauté de 2023 : un espace refait à neuf, dédié aux 22 premiers crus. En plus des bouteilles, des goodies sont disponibles : tablier, veste sans manches, carnets etc.

L’Atrium est avant tout là pour représenter l’ensemble des domaines et des producteurs de pouilly-fuissé. Il s’agit d’un « caviste spécialisé dans une appellation », explique Florence Girousse. « C’est une véritable porte ouverte sur l’appellation », ajoute-t-elle. Sur les cinq appellations mâconnaises, c’est la seule boutique de ce style qui existe. Ainsi, à la question "quel vin préférez-vous ici ?", Florence ne peut malheureusement pas répondre. Les casiers en bois, au sein desquels sont disposées les bouteilles, sont loués par les vignerons. Cette année, quatre nouveaux contrats ont été signés. Il arrive que des producteurs se désengagent puis reviennent après quelque temps. Pour la commune de Chaintré, les volumes se font plus rares. Il y a, sur ce territoire, moins de viticulteurs installés. Un appel à contrats a récemment été envoyé par l’Atrium, afin de débusquer de nouveaux fournisseurs.

Les vins bourguignons du Mâconnais sont, historiquement, moins reconnus que les vins de la Côte d'Or mais « c’est vraiment en train de changer », affirme Florence, qui n’a aucun complexe vis-à-vis de cette différence. En effet, elle « considère que les vins pouilly-fuissé, mais pas que, sont tout aussi bons et qualitatifs que les vins produits plus haut ». Le rapport "qualité prix", est selon elle, très intéressant.

« Un lieu de pédagogie »

Au-delà d’une simple boutique, l’Atrium constitue également un espace pédagogique. Des dégustations sont proposées, sans inscription préalable, basées sur une collection de six échantillons de cuvées différentes. Panel reflétant toute la diversité des sols et des terroirs. Suivant son succès, il arrive que la collection des vins de producteurs (800 à 1.000 bouteilles par terroir) dure moins d’un an. L’Atrium achète les bouteilles à un prix unique et remet une étiquette qui lui est propre, sur celles sélectionnées. Le concept de la collection a été lancé dans les années 2000 et n’est pas près de s’arrêter. Une cuvée prestige nommée "éclats de roche" en premier cru en fait désormais partie.

Les temps forts annuels organisés autour du vin servent de « bonne vitrine pour l’appellation ». Florence est fière de représenter l’Atrium lors des Grands jours de Bourgogne (plus de 900 visiteurs l’année dernière), de la Fête des grands vins de Bourgogne… Recensé sur l’application départementale Route 71, l’Atrium est aussi un relais vers divers sites touristiques, autres que des domaines viticoles.

Une clientèle de plus en plus diversifiée

La proximité du site de la roche de Solutré attire forcément la clientèle, l’Atrium se trouvant sur la route. Les clients passent, en général, à la boutique après l’ascension de la roche, « ou parfois avant, s’ils veulent prendre des forces », constate Florence en souriant. De mai à fin septembre, la clientèle est, logiquement, plus nombreuse, mais surtout plus diversifiée. Plus de la moitié des visiteurs sont étrangers. L’Atrium accueille principalement des touristes belges (francophones et flamands), hollandais, allemands, suisses, anglais… Une clientèle récurrente, mais pas dominante : les Américains. Une clientèle émergente : les Sud-Américains et les Italiens. Une clientèle encore rare : les Asiatiques. En période estivale, ce sont jusqu’à trente personnes qui peuvent être présentes simultanément au sein de l’Atrium, pour acheter et/ou déguster. En moyenne, le volume acheté correspond à un carton de six bouteilles. Mais il arrive que des clients repartent avec la totalité d’un casier (plus d’une dizaine de bouteilles).

Pour l’instant, l’Atrium n’a pas mis en place d’e-commerce et n’a pas vocation à le faire. Cela nécessiterait un tout autre mode de fonctionnement ainsi que des ressources humaines supplémentaires. En sachant, qu’Elie, le collègue de Florence n’est présent sur site que deux samedis par mois. Par contre, des expéditions en France métropolitaine sont possibles, avec réalisation d’un devis en amont.

Florence sera là pour vous accueillir
Florence Girousse, gestionnaire de l'Atrium, devant la fresque peinte en 2003.

Florence sera là pour vous accueillir

En poste depuis janvier 2021, Florence a opté pour la reconversion professionnelle. Juriste de formation, elle a longtemps travaillé dans les ressources humaines, mais elle ne s’y retrouvait plus. À force de parler vin avec son fils installé dans le milieu, elle a sauté le pas. Elle a repris ses études et suivi deux formations à l’IUVV de Dijon. Elle a récemment obtenu une certification d’anglais et se remet, en ce moment, par plaisir à l’espagnol. Elle ne regrette absolument pas ce changement de carrière et note la bonne entente régnant au sein des appellations vins de Bourgogne. Ce que le client ne voit pas, ce sont toutes ses autres missions. C’est elle qui gère tout l’aspect administratif des cotisations de récolte, cotisations pour le dispositif Arelfa et pour la stratégie de lutte contre la flavescence dorée. Ajoutée à cela, elle s’occupe des publications sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, LinkedIn). « L’augmentation touristique en Saône-et-Loire, moi j’y crois beaucoup […] Le département offre des paysages très riches et variés, et de très belles appellations », conclut Florence, de manière très optimiste.